Le HCR lance un appel de fonds pour l'aide au retour des Iraquiens

Le 26 juin 2003

Genève - Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a aujourd'hui demandé 90,6 millions de dollars pour financer son programme d'aide au retour en Iraq, où l'agence fournit une assistance à plus de 110 000 réfugiés en majorité de Palestine, d'Iran et de Turquie, ainsi qu'aux déplacés internes iraquiens qui commencent spontanément à regagner leurs foyers.

Le HCR, qui a déjà reçu 59,3 millions de dollars, avant et durant la dernière guerre, afin de se préparer en cas d'afflux massif de réfugiés et d'assurer le stockage de secours d'urgence et le déploiement de personnel dans la région, a besoin d'environ 31 millions de dollars supplémentaires pour faire face aux besoins estimés d'ici fin 2003. L'appel lancé par le HCR fait partie d'un appel interagences d'un montant de 259 millions de dollars.

« Les besoins de l'Iraq, longtemps négligés, sont immenses », a déclaré le Haut Commissaire Ruud Lubbers. « Le HCR et nos partenaires de l'humanitaire ont un besoin pressant de fonds pour l'aide au retour des Iraquiens et pour maintenir des programmes vitaux qui permettront de garantir leur retour et leur réintégration à long terme. Cela prendra un certain temps. »

Ruud Lubbers devrait se rendre en Iraq et dans les pays voisins à la mi-juillet en vue de rencontrer des dirigeants de la communauté iraquienne et des représentants de l'Autorité provisoire de la coalition, ainsi que des déplacés internes iraquiens dans le nord du pays et des Arabes des marais du sud. M. Lubbers rencontrera également des dirigeants locaux et des réfugiés iraquiens dans les pays limitrophes. Actuellement, plus de 60 personnes travaillent pour le HCR dans les trois principales régions de l'Iraq.

L'un des rôles clés du HCR est d'aider les Iraquiens à éviter de nouveaux conflits internes qui pourraient naître de tensions dans le pays. En début de semaine, le HCR a fourni une assistance humanitaire à quelque 500 Kurdes iraquiens qui regagnaient leurs villages dans le nord de l'Iraq, dans le district de Makhmour. Ce retour fait suite à un accord négocié entre les colons arabes, l'Autorité provisoire de la coalition et des responsables locaux pour faciliter la réintégration des précédents habitants expulsés de chez eux par la politique « d'arabisation » de l'ancien régime.

Par ailleurs, cette semaine, le HCR a commencé à enregistrer des Syriens réfugiés en Iraq, dont beaucoup ont quitté leur pays 30 ans auparavant. Certains d'entre eux ont exprimé le souhait de retourner dans leur pays.

Le HCR vient actuellement en aide à plus de 4 000 réfugiés palestiniens qui sont logés dans un centre de sports à Bagdad où ils reçoivent, entre autres, des tentes, des couvertures et divers autres biens de secours. Le HCR améliore aussi les systèmes de distribution de l'eau et les sanitaires et distribue des appareils de ventilation pour protéger les personnes âgées et les plus faibles de la chaleur. Les Palestiniens ont été chassés de leurs foyers par des propriétaires iraquiens qui percevaient, depuis des dizaines d'années, un loyer pris en charge par le régime de Saddam Hussein.

Le HCR a également repris ses opérations humanitaires dans les camps de réfugiés de Al Tash et de Makhmour en Iraq et dans des sites abritant des réfugiés iraniens dans le sud du pays. Le HCR fournit également une assistance à environ 2 000 réfugiés du dernier conflit qui vivent dans des camps en Jordanie et le long de la frontière avec l'Iraq.

Selon le HCR, environ la moitié du million estimé de demandeurs d'asile, de réfugiés et autres exilés iraquiens se trouvant dans une situation similaire à celle des réfugiés à l'étranger, nécessiteront une aide au retour si la situation à l'intérieur du pays le permet.

« Cette année, nous allons nous concentrer sur la mise en place de structures de base indispensables au retour » a précisé M. Lubbers. « Je n'envisage pas l'organisation d'un retour à grande échelle avant l'année prochaine. »

Ces derniers mois, le HCR a supervisé le rapatriement de centaines de réfugiés revenant des pays voisins de l'Iraq. Mais l'agence estime que les conditions de sécurité ne sont toujours pas satisfaisantes et recommande qu'une partie des 500 000 réfugiés iraquiens, essentiellement ceux qui se trouvent en Iran, en Jordanie, en Arabie Saoudite, en Syrie et ailleurs, ne prennent pas le chemin du retour tant que la situation en matière de sécurité et les infrastructures de base n'est pas pleinement rétablie.