Le HCR extrêmement préoccupé par les renvois depuis l'Italie
Le HCR extrêmement préoccupé par les renvois depuis l'Italie
Le 4 octobre 2004
GENEVE - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a exprimé sa vive inquiétude aujourd'hui quant au sort de centaines de personnes récemment arrivées sur l'île de Lampedusa, dans le sud l'Italie. Il semblerait en effet que beaucoup d'entre elles soient expulsées vers la Libye sans qu'une procédure adéquate ait été conduite pour déterminer leurs éventuels besoins en matière de protection.
Le HCR a demandé aux autorités italiennes et libyennes de lui accorder l'accès à ces personnes et a déployé du personnel sur l'île de Lampedusa, en attendant la réponse du gouvernement italien - réponse que le HCR n'avait toujours pas reçue lundi après-midi, alors que les renvois vers la Libye se poursuivraient.
« Nous sommes conscients des lourdes pressions que ces arrivées incessantes représentent pour l'Italie, mais tous ceux qui demandent l'asile ont droit à une procédure équitable permettant d'établir leurs besoins en matière de protection internationale, en vertu de la Convention de 1951 sur le statut des réfugiés », a déclaré Raymond Hall, Directeur du bureau pour l'Europe du HCR. « Notre crainte à présent est qu'un certain nombre d'individus se voient refuser ce droit. Il est essentiel que le HCR puisse avoir accès à ces personnes, et nous sommes prêts à assister les autorités en Italie pour garantir une protection internationale à tous ceux et à toutes celles qui en ont besoin.
R. Hall a ajouté que le HCR cherche également à suivre l'évolution de la situation des personnes renvoyées en Libye, mais attend toujours une réponse des autorités de ce pays. Le fait que le HCR n'a pas accès aux demandeurs d'asile potentiels en Italie et en Libye constitue un obstacle qui entrave la mission de protection de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés.
Selon des informations recueillies auprès des autorités italiennes par le HCR, les nationaux de certains pays - tels que l'Erythrée, la Somalie et l'Ethiopie - seraient admis dans la procédure d'asile. D'autres par contre, qui semblent principalement être d'origine égyptienne, seraient expulsés vers la Libye. Le HCR s'inquiète de cette méthode de sélection par nationalité, qui pourrait mettre en danger ceux et celles nécessitant une protection internationale à titre individuel et conduire au refoulement, direct ou indirect, de réfugiés.