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Déclaration liminaire de Mme. Sadako Ogata, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, à la cinquantième session du Comité exécutif du Programme du Haut Commissaire (Genève, le 4 octobre 1999)

Discours et déclarations

Déclaration liminaire de Mme. Sadako Ogata, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, à la cinquantième session du Comité exécutif du Programme du Haut Commissaire (Genève, le 4 octobre 1999)

4 Octobre 1999

Monsieur le Président,
Excellences,
Distingués délégués,
Mme Bellamy,
Mesdames et Messieurs,

Je vous souhaite la bienvenue à cette session - la cinquantième - du Comité exécutif avec une mention toute particulière pour le Mozambique qui vient juste de devenir membre. Le Mozambique a accueilli et réintégré de façon exemplaire 1,7 million de rapatriés qui avaient fui au cours de la guerre civile. Son adhésion revêt donc une importance toute particulière.

Je félicite le nouveau Bureau et son Président, l'Ambassadeur Pérez-Hernández y Torra d'Espagne. Cette année, en tant que Vice-président, l'Ambassadeur Pérez-Hernández m'a accompagnée au Kosovo ainsi que dans son pays. Je suis sûre que sous sa conduite éclairée, ce comité travaillera en étroite collaboration avec nous pour défendre et promouvoir la cause des réfugiés. Mes plus vifs remerciements vont également à l'Ambassadeur Rodriguez Cedeño du Venezuela sous la présidence duquel le Comité nous a épaulés tout au long d'une année difficile.

J'ai également le grand plaisir d'accueillir parmi nous une très bonne amie du HCR, une collègue des Nations Unies travaillant en partenariat avec nous, dont la réflexion a toujours été stimulante et rafraîchissante et dont l'opinion m'est chère - le Chef respecté d'une des agences avec lesquelles nous avons les liens de collaboration les plus étroits : Carol Bellamy, Directrice exécutive de l'UNICEF. Rien ne saurait mieux illustrer que sa présence le renforcement du partenariat pour assurer la protection, le thème que vous avez choisi de privilégier dans vos débats. Carol et moi avons souvent uni nos voix pour appeler davantage d'attention sur des questions d'intérêt mutuel. Je suis heureuse et fière qu'elle s'adresse à ce Comité ce matin.

Nouvelles crises de réfugiés émanant de nouveaux conflits

L'année écoulée a été le théâtre de nouveaux conflits et de nouvelles crises de réfugiés où des civils ont été particulièrement ciblés. Lors de la dernière session de ce Comité, je vous ai parlé d'une augmentation des conflits. Au lieu de s'inverser, cette tendance s'est plutôt accentuée. Très souvent, les causes profondes du conflit et du déplacement résident dans l'échec de l'approche tendant à accorder la reconnaissance qui leur est due aux aspirations et aux droits des minorités ethniques ou de différents groupes sociaux. Cela alimente les idées séparatistes, particulièrement dans les zones où l'autonomie a de profondes racines, ce qui à son tour exacerbe le tribalisme, le nationalisme et l'ethnocentrisme. Dans bien des cas, les tendances séparatistes sont violemment réprimées. Les minorités sont les principales cibles de cette répression. Le succès du séparatisme conduit, par ailleurs, aux représailles. Il s'ensuit une polarisation des sociétés et des communautés ainsi qu'une cristallisation des crises de réfugiés.

Dans ce contexte, les destructions entre les groupes de personnes déplacées s'estompent de plus en plus. Dans certaines régions, le rôle de plus en plus important joué par des bandes de criminels et par des structures de pouvoir comparables à la mafia dans les conflits intérieurs complique encore la situation. Des crises très complexes ont mis à l'épreuve la capacité de réponse du HCR. Ces mouvements de réfugiés sont également devenus une source majeure d'instabilité et de conflit : d'où l'exigence de solutions rapides, souvent aux dépens des principes humanitaires et de protection des réfugiés, et souvent la nécessité pour le HCR et ses partenaires de travailler rapidement et simultanément dans les pays d'asile et dans les pays de retour. Notre mandat et nos activités opérationnelles traditionnelles en subissent les conséquences.

Permettez-moi de commencer par deux crises qui ont constitué un défi majeur pour la communauté internationale, les Nations Unies et le HCR : le Kosovo et le Timor oriental.

Au Kosovo, un mouvement massif de population s'est déclenché en quelques semaines, sur une toile de fond de violence, d'opérations militaires, de négociations politiques avortées et de tensions internationales. Sans m'étendre sur des événements bien connus, je voudrais toutefois mentionner quelques éléments révélateurs de la complexité des tâches humanitaires et de protection, complexité qui est véritablement devenue une caractéristique de nos activités dans le monde entier. L'exode était impressionnant. Ces populations ne faisaient pas que fuir, elles étaient expulsées de leurs foyers. Face à ce mouvement immense, soudain et imprévisible, nous avons dû avoir recours à des services que seules les forces militaires pouvaient fournir. Le retour, lorsqu'il s'est produit, dix semaines seulement après l'exode, a été encore plus rapide. La gestion de ces situations a été extrêmement difficile pour nous tous. Parmi les graves problèmes rencontrés, il convient de citer la logistique en Albanie et l'admission des réfugiés en ex-République yougoslave de Macédoine. Malgré les obstacles, la réponse à la crise a permis de couvrir les besoins immédiats de sécurité et de survie. Afin de tirer les leçons de cette crise, j'ai ordonné une évaluation indépendante de la réponse humanitaire dont j'espère vous communiquer les résultats prochainement.

Je voudrais rendre hommage ici au refuge accordé par l'Albanie, l'ex-République yougoslave de Macédoine et, en République fédérale de Yougoslavie, la République du Monténégro, à la généreuse hospitalité des familles hôtes, aux forces militaires pour le professionnalisme de leur appui et à mes collaborateurs, tant du HCR que d'autres institutions, pour leur dur labeur. Je voudrais également remercier les nombreux pays qui ont participé au programme unique d'évacuation humanitaire qui s'est révélé crucial pour la sûreté de nombreux réfugiés - un bel exemple de partenariat - dans l'octroi de la protection.

Mais la crise du Kosovo n'est pas terminée. Presque un million de personnes ont vu leurs maisons détruites ou sérieusement endommagées. L'une des priorités du pilier humanitaire de l'Administration provisoire des Nations Unies au Kosovo, dirigé par mon Envoyé spécial, consiste à aider ces gens à passer l'hiver - nous nous employons activement, en collaboration avec nos principaux partenaires gouvernementaux tels que les Etats-Unis, l'Union européenne et le Japon et de nombreuses ONG, à assumer cette responsabilité dans les délais. Toutefois, il reste des problèmes plus délicats encore à résoudre. Le déplacement forcé continue d'être une réalité pour les minorités serbes et roms du Kosovo. Bien que la K-FOR ait été indispensable dans la jugulation de la violence - le lancement de grenades à tube sur un marché serbe la semaine dernière faisant beaucoup de morts et de blessés, constitue un tragique rappel du fait que de telles attaques sont perpétrées chaque jour - le nombre de Serbes et de Roms se trouvant encore au Kosovo en représente qu'à peine la moitié de la population qui s'y trouvait à l'origine du fait de représailles inacceptables. Il faut faire comprendre aux chefs d'ethnie albanaise que la souffrance du peuple albanais ne justifie en aucun cas un nouveau nettoyage ethnique, que la violence appelle la violence et que tout comportement répréhensible de leur part hypothéquera la sympathie et l'appui de la communauté internationale.

La plupart des populations minoritaires fuyant le Kosovo sont déplacées au sein de la République fédérale de Yougoslavie, où l'on compte désormais 700 000 réfugiés et personnes déplacées venant de Croatie, de Bosnie-Herzégovine et du Kosovo. Leur sort est extrêmement précaire dans un pays ravagé par la guerre, la crise économique et l'isolement international. Je lance un appel aux gouvernements pour qu'ils leur portent secours par la voie de l'aide humanitaire. L'hiver sera rude, la communauté internationale aurait grand tort de les abandonner à leur sort.

De façon plus générale, la crise du Kosovo a établi encore plus clairement que seul un effort international global - aux niveaux politique, économique et social - permettra aux Balkans de passer du conflit chronique à la stabilité, au développement et à l'intégration progressive au sein de l'Europe. Je me réjouis donc du lancement du Pacte de stabilité pour le Sud de l'Europe orientale et je suis convaincue que sa mise en oeuvre rapide insufflera un nouvel élan à la recherche de solutions durables pour les personnes qui sont encore déracinées.

Cet effort revêt aujourd'hui une grande urgence. Je regrette de devoir le répéter, mais 1,5 million de personnes venant de Bosnie-Herzégovine et de Croatie ne sont pas encore rentrées chez elles, quatre ans après les accords de paix de Dayton. Quelques retours de minorités ont eu lieu. Ces mouvements toutefois doivent être accélérés. Malgré quelques flambées de violence, la sécurité ne constitue plus la principale source de préoccupation. Le recouvrement des biens, la situation économique précaire, le chômage et la déficience des infrastructures - alliés aux obstacles politiques - constituent les principaux facteurs influençant les décisions des minorités candidates au retour. Le développement économique et la création d'emplois sont donc un aspect clé de la solution au problème du déplacement dans cette région.

C'est le Timor oriental qui a été le théâtre de l'autre grande crise de réfugiés de 1999. Je me suis rendue en Indonésie il y a deux semaines. Le problème du déplacement de population, tant au Timor oriental qu'au Timor occidental, et en particulier les problèmes de protection des réfugiés et des personnes déplacées, constituent une vive source de préoccupation pour le HCR. Le HCR opère au Timor oriental depuis mars et je voudrais ici rendre hommage à mes collègues et à ceux de la Mission d'assistance des Nations Unies au Timor oriental ainsi qu'à d'autres agences humanitaires qui ont maintenu une présence des Nations Unies malgré les risques extraordinaires encourus. Depuis l'arrivée de la Force multinationale InterFET, le HCR a travaillé au Timor oriental dans le cadre d'une équipe interinstitutions afin d'accorder protection et assistance aux personnes déplacées.

Environ 200 000 personnes ont fui vers le Timor occidental et relèvent donc directement de la compétence de mon Office. Lors de mon séjour en Indonésie, j'ai négocié l'établissement d'une présence du HCR dans cette région et j'ai discuté avec le Gouvernement des conditions dans lesquelles une opération serait réalisable et efficace. Une équipe d'urgence du HCR se trouve désormais à Kupang mais l'accès aux réfugiés est toujours difficile et irrégulier. Bien que les conditions matérielles ne soient pas dramatiques, de nombreuses personnes n'ont pas de toit, ne mangent pas à leur faim, et souffrent de la promiscuité et de mauvaises conditions d'hygiène. Bon nombre sont hébergés dans des familles. La saison des pluies commencera dans quelques semaines. Il est donc très urgent d'organiser la fourniture d'une assistance aux réfugiés se trouvant au Timor occidental avant que les conditions climatiques ne se détériorent.

Toutefois, c'est la protection et la sécurité qui suscitent la plus vive préoccupation. Nous avons entendu de nombreux rapports selon lesquels les personnes ont été contraintes par les milices de quitter le Timor oriental. Certains rapports font état de personnes retenues de force entre leurs mains comme des otages au Timor occidental. Il est également fait état de réfugiés ayant été conduits contre leur gré dans d'autres îles. Ces rapports sont corroborés par la présence visible de miliciens en armes parmi la population déplacée.

Il y a deux priorités face à la situation qui règne au Timor occidental : tout d'abord le Gouvernement indonésien doit prendre toutes les mesures de sécurité requises pour garantir la sûreté des réfugiés et des agents humanitaires, préserver le caractère civil des zones d'installation de réfugiés et faciliter le déroulement des activités humanitaires ; deuxièmement, quelle que soit l'option choisie par les réfugiés - rentrer, rester ou se rendre ailleurs en Indonésie - ce choix doit être libre et pris en toute connaissance de cause, vérifié de façon impartiale, respecté et mis en oeuvre. J'espère tout particulièrement que le retour dans la sécurité vers le Timor oriental sera possible prochainement. Pour atteindre ces objectifs, le HCR doit, je le répète doit, être présent au Timor occidental et son accès aux réfugiés doit être libre et sûr. Le Gouvernement indonésien a accepté nos propositions et l'on recense des signes positifs sur le terrain. Leur mise en oeuvre rapide et sûre constituera la preuve de son engagement.

Deux régions critiques

Mon office a été appelé pour faire face à de nouveaux mouvements de population forcés dans d'autres régions du monde, par exemple en Colombie où la situation des personnes déplacées à l'intérieur du territoire s'est dégradée : pour la première fois, environ 3 500 d'entre elles ont franchi la frontière et ont fui vers le Venezuela en juillet dernier. Dans quelques pays, un mouvement de rapatriement librement consenti s'est produit. Dans de nombreux endroits, toutefois, les situations de réfugiés n'ont pas évolué, traduisant l'aggravation des conflits en cours ou le manque de progrès au niveau des négociations politiques - par exemple à Sri Lanka, où la reprise des hostilités suscite une nouvelle préoccupation, ou au Népal où je regrette de devoir faire état de progrès minimes dans la recherche de solutions au sort de 97 000 réfugiés bhoutanais. Au Bangladesh, il convient de promouvoir et d'accélérer les solutions, même provisoires, pour les réfugiés qui ne veulent ou ne peuvent rentrer au Myanmar.

Il est deux régions toutefois où les problèmes de réfugiés ont été particulièrement critiques et sur lesquelles je voudrais maintenant attirer votre attention.

En Afrique, des efforts courageux ont été déployés pour instaurer la paix dans les régions les plus déstabilisées. Les accords de cessez-le-feu de Lomé et de Lusaka témoignent du vif désir de l'Afrique d'établir la paix. J'aimerais rendre hommage aux chefs d'Etat africains courageux et visionnaires qui ont largement inspiré ces efforts. J'ai parlé du grand espoir et de la vive détermination ressentis lors du Sommet de l'OUA à Alger. Le fait que cela concorde avec le trentième anniversaire de la Convention de l'OUA sur les réfugiés constitue bien plus qu'une heureuse coïncidence.

Par ailleurs, la mise en oeuvre des accords n'a pas progressé et d'anciennes crises de réfugiés n'ont pas encore trouvé de solutions. Les progrès des préparatifs du HCR pour le rapatriement vers le Territoire du Sahara occidental sont tributaires de l'avancée des négociations politiques. Des réfugiés soudanais continuent d'arriver en Ouganda et au Kenya et les personnes déplacées par le conflit entre l'Ethiopie et l'Erythrée attendent l'application de l'accord fondé sur le cadre de l'OUA pour l'établissement de la paix.

En février, je me suis rendue en Afrique de l'Ouest et en juin en Afrique centrale. J'ai informé le Conseil de sécurité de la situation des réfugiés dans ces régions. La paix continue d'être un mirage pour les populations de ces territoires. Plus d'un million de sierra-léoniens vivent encore dans les camps - certains d'entre eux dans des conditions d'insécurité - en Guinée et au Libéria. Je suis très inquiète de la situation qui prévaut au Libéria où l'on a fait état d'attaques de la part de groupes rebelles dans les régions où les réfugiés libériens sont rentrés et où sont hébergés les réfugiés sierra-léoniens. Il est vrai que plus de 330 000 Libériens sont rentrés chez eux mais la récente reprise des hostilités décourage les réfugiés restants de regagner leurs foyers et, pire encore, pourrait contraindre les Libériens à fuir de nouveau. Il a également été fait état d'attaques de rebelles de l'autre côté de la frontière en Guinée - un pays qui ne devrait pas payer un tel prix dans la mesure où il continue d'assumer généreusement l'énorme fardeau des réfugiés.

En Afrique centrale, les conflits sont toujours liés et interdépendants, non seulement en raison de la proximité géographique mais également du fait de « coalitions » de groupes armés vaincus ou dispersés, ce qui complique souvent notre tâche de protection dans la mesure où ils se mêlent aux réfugiés. Les afflux au Gabon et en République centrafricaine témoignent de la propagation de ces crises de réfugiés. Malgré l'Accord de Lusaka, la situation extrêmement complexe en République démocratique du Congo constitue un terrain favorable au déclenchement de conflits secondaires violents, susceptibles d'engendrer de nouveaux mouvements de population. J'ai déjà exprimé au Secrétaire général des Nations Unies ma préoccupation devant l'éventualité de crises de réfugiés nouvelles et soudaines. Les combats qui font rage en République démocratique du Congo et en République du Congo ont déjà forcé des personnes à traverser et retraverser la frontière entre ces pays. La situation au Burundi est très précaire, comme le révèlent les récentes flambées de violence. Le rapatriement depuis les camps de Tanzanie - hébergeant encore 260 000 réfugiés burundais - a presque cessé. Le conflit en Angola a poussé davantage de réfugiés vers les pays voisins et aggravé la situation déjà catastrophique des personnes déplacées à l'intérieur du territoire - peut-être la crise humanitaire la plus grave jamais enregistrée en Afrique.

L'autre région qui retient toute mon attention - moins connue mais très préoccupante pour mon Office - est la vaste région qui s'étend de la Mer noire à l'Asie centrale. Les problèmes croissants liés aux mouvements de populations - depuis le Caucase du Nord jusqu'au Kirghizistan - attestent la sagesse de la démarche que nous avons adoptée dans le cadre du processus de la Conférence sur la CEI et la nécessité de poursuivre nos efforts dans ce sens.

Je suis tout particulièrement préoccupée par la situation qui prévaut sur la frontière méridionale de la Fédération de Russie. Les combats au Daghestan ont déplacé environ 33 000 personnes et des dizaines de milliers d'autres ont fui la Tchétchénie vers l'Ingouchie voisine. Ce conflit pourrait causer de nouveaux déplacements dans une région déjà fragile. Le Gouvernement fédéral russe et les autorités ingouches ont demandé l'assistance du HCR. Des bandes de brigands menaçant les institutions humanitaires dans toute la région rendent toutefois nos opérations très risquées et très difficiles. Comme vous le savez, en décembre, l'ancien chef de notre bureau de Vladikavkaz a été libéré après avoir passé presque une année en captivité. Nous fournirons donc cette assistance par le biais de nos réseaux locaux depuis notre base de Stavropol.

Dans le Caucase du Sud, où je me suis rendue au début du mois de septembre, l'impasse des négociations de paix a conduit à un gel de la situation dans le domaine des retours. J'hésite à qualifier ces situations de « post-conflit » car les conflits n'ont pas véritablement cessé même si la guerre, à proprement parler, a pris fin. L'ampleur des déplacements humains est impressionnante. Plus d'un million de personnes sont des réfugiés ou des personnes déplacées en Arménie, en Azerbaïdjan et en Géorgie. Je regrette que le règlement de ces situations ne constitue plus une priorité pour la communauté internationale du fait de l'émergence d'autres crises plus urgentes encore.

Si les réfugiés et les personnes déplacées ne sont plus une cible directe dans le Caucase du Sud, la volonté authentique de respecter leur droit indéniable de regagner leurs foyers se trouve parfois confrontée au désir de tirer un profit politique de leur situation. Leur sort sert mieux ce but s'il reste sans solution. J'aimerais demander aux gouvernements de la région de s'attaquer de façon plus résolue et plus urgente au problème immédiat des personnes déplacées, particulièrement dans le secteur du logement. J'exhorte également tous les gouvernements concernés à appuyer les pourparlers bilatéraux entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan qui montrent quelques signes de progrès ; et à encourager plus activement les négociations de paix en Géorgie.

Plus à l'est, en Afghanistan, la situation des personnes déplacées devient de plus en plus compliquée. La reprise des combats a provoqué de nouveaux mouvements de population. Plus de 150 000 personnes seraient aujourd'hui déplacées, et recevraient un minimum d'assistance. En même temps, le rapatriement des réfugiés se poursuit depuis l'Iran et le Pakistan - qui, vingt ans après comptent encore 2,6 millions de réfugiés. Deux points méritent d'être soulignés : tout d'abord les institutions humanitaires ont très peu accès aux zones accueillant les personnes déplacées ou les réfugiés, et c'est là notre principale préoccupation ; deuxièmement, le problème des réfugiés afghans, l'un des plus vieux et des plus importants au monde, ne reçoit toujours que trop peu d'attention.

Adapter la gestion aux changements extérieurs

Monsieur le Président,

Les situations que j'ai décrites soulignent l'importance de rester constamment sensible à la nécessité d'améliorer la gestion de nos activités de protection en faveur des réfugiés, particulièrement dans les situations d'urgence. Depuis 1996, nous menons à bien un processus de changement important, axé sur la délégation et la décentralisation, afin d'aborder les situations de réfugiés sous un angle plus global et d'améliorer nos fonctions d'urgence. Tout au long de l'année écoulée, nous avons continué de travailler sur les éléments de ce processus. D'autres besoins de changements et d'améliorations sont apparus. Permettez-moi de mentionner cinq domaines qui méritent notre attention.

Tout d'abord, nous avons enregistré en 1999 l'un des taux les plus élevés de personnel d'urgence depuis la mise sur pied de notre système de réponse d'urgence en 1992. Plus d'une centaine d'agents - y compris le personnel d'agences partenaires du HCR - ont été déployés entre mars et juin dans la seule région du sud des Balkans. En même temps, nous avons continué de dépêcher du personnel pour répondre à d'autres situations d'urgence. Cela a mis à rude épreuve notre capacité d'intervention dans la mesure où nous n'avons pas eu recours au recrutement extérieur mais nous avons tiré quelques leçons de cette expérience. Compte tenu du rôle de coordination que nous jouons dans les crises de réfugiés, il nous faut renforcer notre capacité d'intervention d'urgence en stand-by au niveau des cadres moyens et supérieurs, y compris dans des secteurs comme la gestion des activités de protection. Il nous faut améliorer les mécanismes déclenchant le déploiement rapide du personnel d'urgence et le transfert de ses responsabilités au personnel engagé à plus long terme. Nous devons renforcer la formation du personnel dans toutes les régions. A cet égard, je suis heureuse d'annoncer que la deuxième édition du Manuel des situations d'urgence du HCR, attendue depuis longtemps, constituant une mise à jour de l'édition de 1982, vient d'être publiée.

En deuxième lieu, nous venons d'achever une réorganisation qui rationalise la direction générale du Haut Commissariat. Deux Départements sont désormais responsables de la protection internationale et des opérations, respectivement. Je voudrais en particulier souligner que l'un des objectifs de la restructuration était d'assigner un rôle adéquat au Département de la protection internationale dans la contribution au processus décisionnel global. Une Division de la communication et de l'information regroupe des fonctions clés exercées auparavant de façon autonome. La gestion de l'ensemble des ressources - humaines, financières et matérielles - incombe à une autre division. Parallèlement à la réorganisation du Siège, les opérations conduites en Afrique ont été restructurées et trois directions régionales basées sur le terrain ont été créées. Un quatrième directeur, basé au Siège, est responsable de la politique générale, de la coordination et de l'information.

En troisième lieu, nous avons continué de mettre au point notre système global de gestion des opérations. Un nouveau cadre a été conçu pour la planification et la gestion financière, accordant davantage d'importance à la protection et aux solutions dans nos stratégies sur le terrain. Un nouveau logiciel sera adopté à l'appui de ce cadre.

Quatrièmement, le budget pour l'an 2000, dont vous êtes saisi aux fins d'approbation, vous est présenté sous une forme unifiée qui supprime la distinction entre les Programmes généraux et les Programmes spéciaux. Cette nouvelle présentation traduit notre souhait de rationaliser la structure de notre budget. Nous avons pris un pari audacieux mais cette nouvelle structure présente, de façon beaucoup plus claire, nos besoins et permet de faire un rapport plus transparent quant à l'utilisation des ressources. J'espère que cette décision encouragera les gouvernements à allouer de façon flexible et opportune un volume de fonds suffisant.

Cinquièmement, nous lancerons également le 1er janvier un nouveau train de mesures dans le domaine de la gestion des ressources humaines. Il se fondera sur une nouvelle démarche visant à établir un lien plus étroit entre les qualifications, les fonctions à accomplir et le système d'affectation, ainsi qu'une politique de promotion plus transparente et reposant davantage sur le mérite. Afin de faciliter la mise de oeuvre de ces améliorations, nous avons adopté une stratégie ambitieuse de perfectionnement du personnel axée sur cinq programmes de formation clé, conformément aux recommandations présentées par différentes évaluations en matière de formation ainsi que par le Comité exécutif au cours de ces dernières années.

L'action humanitaire et les réponses internationales aux crises

Monsieur le Président,

De nouveaux conflits ont surgi alors que d'autres plus anciens restaient sans solution. La communauté internationale est en quête de réponses plus rapides et plus efficaces. Le débat rouvert sur « l'intervention humanitaire » témoigne de l'intérêt que présente l'identification des voies les plus adéquates pour organiser la réponse internationale aux conflits, comme au Kosovo ou au Timor oriental.

Le type dominant de « nouvelles guerres » - liant simultanément les fronts intérieur et international - a une incidence sur la sécurité régionale. Les pays réagissent promptement lorsqu'ils se rendent compte que la sécurité et la stabilité sont menacées dans leur région. Les résultats sont mitigés et méritent un examen attentif. Au Kosovo, l'action de l'OTAN a finalement mis un terme au nettoyage ethnique et permis le retour des Albanais mais l'exode des serbes et d'autres minorités rend incomplet l'accomplissement de leur tâche. En Sierra Leone, l'effort déployé par la Force ouest-africaine d'interposition pour établir la paix a pris du temps, est intervenu après que de nombreux civils aient été tués, blessés ou déplacés et a été moins complet qu'il n'aurait pu l'être, essentiellement du fait de la pénurie de ressources ; mais il a réussi à juguler le conflit. En Afrique centrale, il n'y a eu aucune intervention militaire pour rétablir la paix. Toutefois, les Accords de Lomé et de Lusaka peuvent constituer des ouvertures vers la paix s'ils reçoivent l'appui adéquat et rapide des Nations Unies et de la communauté internationale. Je tiens à souligner que la conclusion de ces deux accords n'aurait pas été possible sans les efforts régionaux. Au Timor oriental, l'InterFET conduite par des forces régionales, rétablit l'ordre public sur le territoire, ce qui constitue un premier pas vers l'arrêt des atrocités généralisées, mais on est encore bien loin de la reconstruction et de l'établissement d'une administration organisée.

Je me réjouis des initiatives régionales pour établir la paix dans des zones instables. Vu sous l'angle du HCR, ces interventions comportent des aspects nouveaux et complexes qu'il convient d'examiner - notamment deux : tout d'abord le rôle des forces militaires dans les opérations humanitaires et, en deuxième lieu, le surinvestissement de l'espace humanitaire dans les situations d'urgence hautement médiatisées.

Comme je viens de le dire, les services rendus par les forces militaires - tout particulièrement ceux pour lesquels ils peuvent garantir une valeur ajoutée au plan des compétences techniques et de la capacité d'organisation à grande échelle - sont des plus utiles dans des crises humanitaires de grande envergure. En Albanie et en ex-République yougoslave de Macédoine, par exemple, nous avons décidé avec les forces militaires que leur tâche se limiterait à un certain nombre de services bien définis - la logistique aérienne et portuaire, l'acheminement des réfugiés et des marchandises, la construction des camps et la remise en état du réseau routier.

Cette démarche comporte toutefois des risques. Dans la crise du Kosovo, il est arrivé que les forces militaires distribuent l'assistance pour se donner une légitimité et une visibilité. Ces cas ont sapé les efforts de coordination et privé les agences humanitaires civiles de l'efficience et de la crédibilité dont elles avaient besoin. D'une façon plus générale, la participation des forces militaires aux opérations humanitaires peut, dans certains cas, exposer les réfugiés à un conflit, voire les y impliquer, au péril de leur sécurité. C'est pourquoi il est indispensable de maintenir une distinction claire : les forces militaires peuvent appuyer des institutions dotées de mandats humanitaires mais ne peuvent se substituer à elles. Seules ces agences jouissent de l'indépendance nécessaire et statutaire face aux considérations politiques. L'expérience et la compétence requises pour faire face à la dimension humaine des crises - les souffrances des civils, leurs traumatismes, la terreur de la fuite, la douleur et l'incertitude de l'exil - sont l'apanage des institutions humanitaires civiles. Les forces militaires doivent garantir le respect d'une répartition des tâches arrêtées au préalable et s'efforcer de veiller à ce que le public se fasse une représentation exacte de cette répartition des tâches.

Le Kosovo a également révélé que dans une crise hautement médiatisée, le champ d'action des institutions humanitaires a été littéralement envahi. « Etre là », et être vu comme s'occupant directement des réfugiés est devenu une quasi nécessité pour de nombreux acteurs. Les ressources humanitaires ont souvent été utilisées soit directement, soit bilatéralement par les gouvernements. Ces dérives ont également entravé les institutions humanitaires dans la conduite de leurs opérations.

Je comprends la pression d'une opinion publique outragée sur les gouvernements pour qu'ils mettent rapidement fin aux souffrances. Je conviens également que la coordination entre les institutions humanitaires est importante et, par coordination, j'entends une répartition claire des tâches, en fonction des mandats et des capacités de chacun. Toutefois, les gouvernements doivent aider les institutions humanitaires à organiser leur champ d'action et s'abstenir d'affaiblir leur action en l'évitant ou en le surchargeant. On a beaucoup parlé de la disproportion flagrante entre l'aide déversée au sud des Balkans au cours de la crise du Kosovo et les maigres ressources mises à disposition par les gouvernements pour faire face à d'autres crises tout aussi graves, particulièrement en Afrique. Je me fais l'écho de ces critiques. J'estime que la canalisation des ressources par le biais d'institutions multilatérales peut contribuer à corriger quelque peu ce déséquilibre. Je voudrais donc demander à ce Comité de réitérer son appui à l'action multilatérale pour éviter, autant que faire se peut, toute tentative de micro-gestion humanitaire et de bilatéralisme humanitaire.

La protection des réfugiés : un mandat unique, irremplaçable

Allant plus loin encore, je voudrais me référer à l'essence même du mandat de mon Office. L'oeuvre du HCR est de toute évidence humanitaire - sauver des vies et apporter une assistance élémentaire. Mais l'essence de son mandat est beaucoup plus spécifique dans la mesure où il s'agit de la protection des réfugiés et de la recherche de solutions à leurs problèmes.

La protection consiste essentiellement à offrir l'asile à ceux qui fuient la persécution ou le conflit. L'objet primordial de la protection est d'identifier, de définir et de défendre les droits des réfugiés - le Kosovo a révélé une fois encore la nécessité absolue de l'asile en tant qu'instrument clé de la protection des réfugiés, dans la mesure où il permet de sauver des vies. Le prochain sommet du Conseil européen spécial à Tampere, qui a pour but d'arrêter la politique de l'Union européenne en matière d'asile et de migration, constituera une occasion précieuse de réaffirmer cette idée. Je voudrais demander instamment aux chefs d'Etat et de gouvernement qui participeront à ce sommet de veiller à ce que cette politique soit fermement ancrée dans l'application adéquate et stricte de la Convention de 1951 sur le statut des réfugiés. L'exemple et le précédent que va constituer ce sommet sont d'une importance capitale pour l'avenir de la protection des réfugiés, non seulement au sein de l'Union européenne mais également dans les pays souhaitant adhérer à l'Union, dans les autres pays d'Europe et dans le reste du monde. J'espère donc que, loin de se fixer le plus petit dénominateur commun, ce sommet saura se montrer visionnaire et tourné vers l'avenir.

Mais l'asile, pour indispensable qu'il soit aux fins de protection, n'en est que la première étape. La mise en oeuvre d'une protection implique un large éventail d'activités. Le rôle du HCR ne consiste pas seulement à défendre les droits des réfugiés. Leur respect requiert souvent des débats difficiles - pas seulement sur les principes qui ne peuvent être négociés mais sur les modalités d'application. La protection prend aussi la forme d'une action visant à remédier au sort des réfugiés : veiller à ce que leurs besoins matériels soient satisfaits, les conseiller, soulager leurs traumatismes, les aider à devenir autosuffisants, s'assurer que les communautés ne deviennent pas hostiles, faire connaître leur sort dans le monde entier. Cela implique de porter une attention particulière aux plus vulnérables, comme les femmes et les enfants, ainsi qu'aux personnes âgées, un groupe souvent oublié malgré son importance croissante.

Dans l'accomplissement de cet aspect essentiel de notre mandat, nous continuerons naturellement de collaborer avec nos plus proches partenaires : les agences opérationnelles des Nations Unies, l'UNICEF et le Programme alimentaire mondial, les organisations non gouvernementales qui accordent un appui spécial à notre action directe auprès des réfugiés ; l'Office des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le Comité international de la Croix-Rouge, l'Organisation internationale pour les migrations et, de plus en plus, particulièrement au cours de la phase critique qui suit les situations d'urgence, le Programme des Nations Unies pour le développement et la Banque mondiale.

L'asile confère la sécurité aux réfugiés mais cette action cruciale exige que la recherche de solutions à leur sort commence dès que possible et cette recherche consiste à déceler, dans des situations très complexes, les choix réalistes à offrir aux réfugiés, et à trouver le moyen de les informer pleinement de ces choix. Il est une condition indispensable au succès de cette tâche - le point de convergence de tous nos efforts - la présence sur le terrain parmi les réfugiés, ce qui requiert un accès libre et sans entrave à eux. C'est pourquoi la protection des réfugiés est la raison d'être de la présence du HCR au Timor occidental. C'est pourquoi les situations où nous n'avons pratiquement pas établi de présence, comme en Afghanistan ou en République démocratique du Congo ou certaines régions du Libéria et de la Sierra Leone, ne laissent pas de nous inquiéter. Parfois ces choix sont très limités mais il arrive aussi que, grâce à la coopération des gouvernements, ils soient riches et variés. L'objectif idéal de toute situation de réfugiés est de favoriser les conditions qui permettront aux réfugiés de choisir librement et en toute connaissance de cause leur avenir. Il n'y a pas de meilleure façon de redonner au réfugié toute sa dignité que de lui offrir la possibilité de faire ce choix.

Le mandat du HCR a donc une signification très précise qui, je tiens à le souligner, ne peut céder la place à d'autres formes plus génériques d'action humanitaire. Dès que les crises internationales impliquent l'existence de réfugiés, le mode de réponse doit se fonder sur les principes de la protection des réfugiés. Le mandat du HCR en tant que gardien de ces principes, et en tant qu'organe chargé par la communauté internationale de chercher des solutions aux problèmes des réfugiés, doit être respecté.

Toutes les activités que j'ai décrites, de la défense de l'asile à l'aide aux réfugiés en exil ainsi que la recherche de solutions, requièrent des compétences spécifiques. Elles ne sont pas tout simplement « humanitaires ». Elles sont bien davantage ancrées dans la nature du travail de protection en faveur du réfugié. Aujourd'hui, le champ d'action du HCR et de ses partenaires afin d'assurer cette protection est parfois menacé. Au nom des millions de personnes qui relèvent de notre compétence, et non pas pour nous dans la mesure où nous sommes ici pour servir leur cause, j'aimerais vous demander de nous aider à mieux le définir et le défendre.

Permettez-moi de conclure sur un exemple que j'estime très approprié dans ce débat. En juillet, je me suis rendue au Mexique. Avec le Président Zedillo du Mexique et le Président Arzu du Guatemala, j'ai assisté à une cérémonie marquant la clôture du programme de rapatriement au Guatemala. Certains réfugiés ont choisi de rentrer, certains ont choisi d'être naturalisés, d'autres ont obtenu l'autorisation de rester au Mexique en tant qu'immigrants. L'acceptation des réfugiés par le Mexique, les progrès constants mais encore difficiles du Guatemala vers la paix et la réconciliation et le long travail créatif et courageux du personnel dévoué du HCR, d'autres institutions des Nations Unies et des ONG, ont apporté une aide précieuse aux efforts déployés par les réfugiés eux-mêmes pour se reconstruire. C'est là je crois un exemple qui illustre particulièrement bien le partenariat pour assurer la sécurité, l'assistance et le choix d'un groupe de réfugiés, un exemple de partenariat dans la protection. Pour parachever cet effort, le Gouvernement mexicain a annoncé son intention d'adhérer à la Convention de 1951 sur le statut des réfugiés. Cela constituera un jalon important sur lequel j'aimerais attirer l'attention de tous les Etats, et un exemple qui, je l'espère, sera suivi par les membres de ce Comité qui n'ont pas encore ratifié cet instrument clé en matière de protection des réfugiés.

En l'an 2000, le HCR comptera cinquante ans d'existence. Nous ne voulons pas célébrer cet anniversaire - notre Office a été créé pour résoudre un problème et sa longévité est donc de mauvaise augure, mais les réfugiés - oui je pense que nous devons célébrer les réfugiés ! Nous devons célébrer leur courage, leur ténacité et leur détermination. Et il y a quelque chose dans notre propre travail dont nous devons être particulièrement fiers à l'approche de cet anniversaire important : c'est notre capacité renouvelée à leur offrir des choix et des moyens pour les mettre en oeuvre. Cela les aidera à ne plus être un fardeau et à ne plus être vus comme tel. Cela les aidera à apporter une contribution positive, au cours de la dure période de l'exil, aux communautés qui leur offrent l'asile. Et une fois que leur problème sera résolu, une fois rentrés chez eux ou installés dans un nouveau pays, cela les aidera à devenir membres à part entière de leurs propres communautés.

Grâce aux efforts conjoints de nous tous, cela leur permettra aussi d'avoir foi en l'avenir et de prendre en main leur destinée.

Merci Monsieur le Président.