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Allocution prononcée par M. Félix Schnyder, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, devant la Commission spéciale de l'Assemblée Générale des Nations Unies pour l'annonce des contributions aux fonds extra-budgétaires

Discours et déclarations

Allocution prononcée par M. Félix Schnyder, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, devant la Commission spéciale de l'Assemblée Générale des Nations Unies pour l'annonce des contributions aux fonds extra-budgétaires

29 Novembre 1963

Monsieur le Président,

Je vous remercie de me donner l'occasion d'exposer brièvement, devant la Commission spéciale de l'Assemblée Générale pour l'annonce des contributions aux fonds extra-budgétaires, les problèmes financiers qui préoccupant présentement mon Office.

Je voudrais d'abord me permettre de rapeller la situation en ce qui concerne l'année 1963. L'objectif financier total pour nos programmes de l'année 1963 avait été fixé à 6,8 million de dollars. Ce montant est destiné pour la plus grande partie au « programme pour l'achèvement des grands projets d'assistance » en faveur des « anciens » réfugiés européens. Tous les fonds nécessaires n'ont pas encore été réunis mais, comme je l'ai indiqué la semaine dernière devant la Troisième Commission de l'Assemblée Générale, j'espère qu'avec la bonne volonté des gouvernements intéressés, cet objectif financier pourra être finalement atteint.

En ce qui concerne le programme pour 1964 que j'ai soumis récemment au Comité exécutif du programme du Haut Commissaire, il comporte un objectif financier de 2,6 millions de dollars.

Cette diminution assez considérable de notre objectif financier ne correspond nullement à une réduction des besoins des réfugiés. En effet, le nombre total de réfugiés relevant de l'action du Haut Commissariat n'a guère diminué au cours des années récentes ; au contraire, de nouvelles situations de réfugiés qui intéressent des centaines de milliers de personnes, spécialement en Afrique, sont venues s'ajouter à celles avec lesquelles mon Office était précédemment confronté.

Toutefois, nous pouvons entrevoir aujourd'hui la fin des grands projets d'assistance en Europe, c'est-à-dire dans une région où en raison des conditions économiques et sociales qui lui sont propres, le coût du reclassement des réfugiés est particulièrement élevé et où il s'agissait de résoudre un problème durci par l'accumulation de misères humaines pendant de longues années. Nous poursuivons nos efforts en vue de réaliser ces projets, qui sont compris dans nos programmes de 1963, jusqu'à la fin de 1965. Parallèlement à l'achèvement de ces programmes, la prospérité accrue en Europe et les effets bénéfiques de la protection internationale que mon Office dispense aux réfugiés avec la coopération active et compréhensive des gouvernements, devront permettre de pourvoir au reclassement des réfugiés d'une manière courante, sans avoir recours aux grands programmes que la concentration des problèmes pendant de nombreuses années avait rendus nécessaires.

D'autre part nous cueillons aujourd'hui les fruits d'un effort prolongé, tendant à mettre en place un mécanisme de solidarité internationale également dans les situations nouvelles de réfugiés où le nombre des personnes qui requièrent des secours immédiats, mais également un effort à plus long terme, est parfois considérable. Ce mécanisme mobilise à la fois les grands organismes d'entraide non gouvernementaux, les administrations nationales et, il va sans dire, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. La mise en commun de ce potentiel de conception et de programmation, de personnel et de facilités opérationnelles, ainsi que des moyens d'entraide dont on peut disposer soit en nature soit sous la forme de contributions financières, a permis de résoudre de façon heureuse des problèmes au prime abord assez difficiles. Cette technique a notamment permis à l'Office de jouer le rôle qui est le sien, celui d'un facteur catalytique et stimulant, dans les nouvelles situations de réfugiés.

C'est grâce à cette double évolution que je suis en mesure de solliciter aujourd'hui des Etats membres de l'Organisation des Nations Unies ou membres des institutions spécialisées, le montant relativement modique de 2,6 millions de dollars à l'intention du programme de 1964 de mon Office.

Ce programme vise d'une part à continuer d'assister les réfugiés en Europe qui, en raison de la nature de leur cas, ne relevaient pas des programmes mis en oeuvre précédemment. D'autre part, le programme pour 1964 doit permettre au Haut Commissariat d'accorder l'assistance requise dans les nouvelles situations de réfugiés, selon les modalités dont je viens de faire mention.

La fixation de l'objectif financier pour 1964 à 2,6 millions de dollars correspond également au souci de garder les responsabilités financières du Haut Commissariat dans les limites des ressources qu'en raison de l'expérience antérieure, on peut considérer comme des ressources de base de mon Office. Je souhaite vivement que les gouvernements seront sensibles à ce souci de stabilisation et pourront maintenir leur contribution au niveau régulier des années précédentes.

Ce faisant, les gouvernements accorderont à mon Office les moyens qui sont indispensables à l'efficacité d'ensemble de son action et permettront au Haut Commissaire de saisir toute occasion favorable pour déployer les efforts visant à stimuler l'intérêt agissant et généreux de l'opinion publique en faveur d'actions revêtant essentiellement un caractère supplémentaire. Fort de l'appui régulier des gouvernements, mon Office pourra ainsi assurer à nos programmes tout l'effet catalytique qui correspond à leur véritable fonction.

Il va sans dire que l'objectif de 2,6 millions de dollars est destiné au financement des tâches courantes qui incombent à mon Office en matière d'assistance. Si une crise imprévue devait surgir ou si simplement des problèmes inattendus d'une certaine ampleur devaient se poser au cours de l'année, il appartiendrait au Haut Commissaire d'aviser à la situation, d'en informer les gouvernements et, le cas échéant, de prendre toute autre mesure que la situation requerrait.

Je voudrais conclure, Monsieur le Président, en rappelant que dans le cadre d'une tâche que l'Assemblée Générale a su adapter sous l'empire des événements à l'évolution que le mode connaît depuis plusieurs années, l'action de mon Office est effectivement devenue de plus en plus universelle. Je pense que ceci est démontré par les débats qui ont eu lieu ces derniers jours devant la Troisième Commission de l'Assemblée Générale. Il est important, je pense, que cette universalité se reflète également et davantage dans la liste des Etats qui soutiennent l'oeuvre internationale en faveur des réfugiés sur le plan financier. Aussi voudrais-je exprimer l'espoir que tous les gouvernements consentent un effort, fût-il parfois symbolique, en faveur des programmes internationaux d'assistance aux réfugiés.