Amadou Tidiane DIALLO, lauréat de la troisième promotion de l’Académie
Amadou Tidiane DIALLO, lauréat de la troisième promotion de l’Académie
Quel est votre parcours professionnel ?
Originaire de Guinée, je m’appelle Amadou Tidiane DIALLO. Âgé de 30 ans, j’habite à Besançon depuis 2018 avec mon épouse qui m’a rejoint en France en décembre 2021 à travers une procédure de regroupement familial. En Guinée, avant mon départ, j’étais un militant politique très engagé en faveur de la justice et du respect des valeurs et principes démocratiques qui fondent un véritable État de droit. En 2012, j’ai obtenu mon baccalauréat unique en Sciences Sociales et en juillet 2016, j’ai obtenu mon diplôme de licence en Droit public à l’Université Nongo Conakry (UNC). Après mon arrivée en France en septembre 2016, j’ai repris mes études supérieures. Je suis aujourd’hui diplômé d’une maîtrise en politiques publiques et un master 2 en évaluation et suivi des politiques publiques et récemment diplômé d’un diplôme universitaire en Droit des étrangers et de l’asile à l’Université de Picardie (Amiens). Précédemment en poste de chargé d’accompagnement social au Centre Provisoire d’Hébergement (CPH) de Forum Réfugiés à Vaulx-en-Velin auprès du public réfugiés, je suis actuellement à la recherche d’une opportunité à Besançon dans le domaine de l’asile et/ou de l’intégration des réfugiés. J’ai travaillé auparavant en qualité d’agent chargé de l’immigration familiale au sein de l’OFII de Lyon et à la Préfecture de la Région Auvergne-Rhône-Alpes en qualité de stagiaire, chargé d’évaluer des dispositifs de la politique d’intégration des primo-arrivants dont les réfugiés dans la région.
De quelle manière êtes-vous engagé auprès des personnes exilées en France et quels sont vos champs d’expertise ?
Depuis mon arrivée en France en septembre 2016, je me suis toujours engagé auprès des exilés en qualité de bénévole, puis en faisant un service civique dont la mission principale était l’accompagnement des signataires du Contrat d’Intégration Républicaine (CIR) dans leur parcours linguistique et leurs démarches administratives. Dans le cadre de mon bénévolat, j’ai pu accompagner des personnes réfugiées dans leurs démarches administratives sur l’accès aux droits, au logement, à l’emploi et sur d’autres thématiques pour faciliter leur intégration dans la société française. J’ai également été interprète en langue peulh auprès de la CIMADE et du Tribunal de Grande Instance de Nîmes.
Le premier pilier permettant aux personnes réfugiées de vivre en harmonie avec les valeurs et principes de la France est l’intégration. C’est pour cette raison que les thématiques de l’accès aux droits, à la formation linguistique, à l’emploi, au logement, à la santé, à la culture et tant d’autres m’intéressent particulièrement. Je me suis donc engagé auprès de ce public pour les accompagner activement dans leur parcours d’intégration. C’est pour toutes ces raisons que je me suis engagé auprès de ce public afin de les accompagner activement dans leur parcours d’intégration très complexe.
Cet engagement m’a permis d’apporter ma contribution dans le débat public à travers des rencontres avec des acteurs institutionnels et associatifs chargés de la mise en œuvre de l’ensemble des dispositifs de la politique d’intégration.
Aujourd’hui, je suis en mesure d’aborder plusieurs thématiques sur l’intégration du public réfugié, notamment la question des démarches administratives qui constitue l’un des véritables obstacles dans le parcours d’intégration de ce public. Ces compétences développées en qualité d’agent chargé d’évaluation des dispositifs de la politique d’intégration, en droit des étrangers, et en accompagnement social m’ont permis de formuler des recommandations en faveur de l’amélioration des dispositifs et de contribuer efficacement à l’intégration des primo-arrivants dont les réfugiés.
Qu’est-ce que la participation des personnes réfugiées pour vous et comment pourrait-on aller plus loin ?
La participation des personnes réfugiées dans les instances de prise de décision est indispensable tant les parcours d’intégration sont variés. Ainsi, elle permet aux différents acteurs institutionnels et associatifs de mieux s’imprégner des réalités auxquelles le public migratoire est confronté. Le rôle de l’Etat français est conséquent dans l’intégration des personnes réfugiées. Néanmoins, capitaliser sur les expériences des bénéficiaires et sur leur participation est important afin de conceptualiser et de mettre en place des dispositifs fait pour eux. La participation des personnes réfugiées est essentielle pour une intégration réussie. Leur inclusion dans les instances de décision permet de mieux comprendre et de répondre à leurs besoins. Nous constatons que la présence des réfugiés dans les coordinations régionales qui portent sur l’intégration a montré qu’elle améliore la portée des dispositifs mis en place. Il est important d’encourager les autres régions à développer cette culture participative car la voix de ce public compte énormément pour les acteurs de l’intégration.