Déclaration du HCR sur le rapport de Human Rights Watch au sujet des réfugiés érythréens pris pour cible au Tigré
Déclaration du HCR sur le rapport de Human Rights Watch au sujet des réfugiés érythréens pris pour cible au Tigré
NAIROBI, Kenya - Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, réitère son appel urgent en faveur d’investigations suite à la publication ce jour du rapport de l’ONG Human Rights Watch qui fournit des informations supplémentaires et détaillées sur les abus effroyables et les énormes souffrances des réfugiés érythréens et des autres civils depuis le début du conflit.
Nous sommes profondément choqués et attristés par les témoignages de réfugiés, notamment de femmes et d'enfants, qui font état d'immenses souffrances endurées à un moment où ils étaient extrêmement vulnérables et craignaient pour leurs vies.
Le HCR réitère son appel à toutes les autorités responsables, y compris les autorités régionales du Tigré et le gouvernement fédéral, à lancer des enquêtes officielles sur toutes les allégations crédibles reçues à ce jour. Nous saluons l'enquête conjointe menée par le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et la Commission éthiopienne des droits de l'homme sur les abus et les violations des droits humains dans la région du Tigré.
Le HCR n'a pas pu accéder aux camps de Hitsats et de Shimelba, dans le nord du Tigré, de novembre 2020 à mars 2021, lorsque nous avons constaté que les deux camps étaient complètement détruits, désertés par les réfugiés, et que toutes les installations avaient été pillées et vandalisées. Quelque 7600 réfugiés, soit environ 38% des résidents de ces camps, sont toujours portés disparus.
« Je suis extrêmement préoccupée par la sécurité et le bien-être des milliers de réfugiés que nous ne pouvons toujours pas atteindre », déclare Clémentine Nkweta-Salami, directrice du bureau régional du HCR pour Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands Lacs. « Depuis des mois, nos équipes sur le terrain s’activent et continueront à collaborer avec les autorités éthiopiennes pour localiser et aider les réfugiés érythréens qui s’abritaient dans les deux camps. »
Près d'un an après le début du conflit, la situation humanitaire dans le Tigré et dans les régions voisines de l'Éthiopie se détériore, mettant en danger des civils, notamment des réfugiés et des personnes déplacées internes.
Nous sommes extrêmement préoccupés par la situation actuelle de plus de 20 000 réfugiés érythréens vivant dans les camps de Mai Aini et d'Adi Harush, dans le sud du Tigré. L'accès aux deux camps ne s'est que légèrement amélioré depuis l'escalade des hostilités dans la région en juillet et les conditions restent dramatiques. En plus des pénuries alarmantes de nourriture et d'eau potable, les services de base tels que les soins de santé sont largement indisponibles.
Le HCR fait tout son possible pour protéger et aider les réfugiés érythréens et les Ethiopiens déplacés dans la région du Tigré et au-delà. Tout en fournissant un soutien immédiat, notre priorité est la relocalisation urgente des réfugiés pour les mettre hors de danger. Pour y parvenir, nous réitérons notre appel à une cessation des hostilités. Le HCR exhorte toutes les parties et tous les acteurs à respecter leurs obligations internationales et de mettre fin dès à présent aux violences et aux intimidations à l'encontre des réfugiés érythréens.