Une conférence du HCR examine les leçons tirées de la pandémie de Covid-19
Une conférence du HCR examine les leçons tirées de la pandémie de Covid-19
La pandémie de Covid-19 a montré à quel point il est important de faire participer les réfugiés et les personnes déplacées aux décisions qui les concernent, a déclaré aujourd'hui.
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés lors de la séance de clôture d'une conférence virtuelle.
« La question de l’inclusion est essentielle car la pandémie nous a appris que si tout le monde n'est pas pris en compte dans les interventions et, à l'avenir, dans la délivrance des vaccins, elle continuera à représenter une menace pour nous tous », a déclaré Filippo Grandi.
Lors de quatre séances virtuelles organisées au cours de ces sept dernières semaines, des réfugiés, des gouvernements, des représentants de la société civile, du secteur privé, des universitaires et des organisations internationales ont présenté certaines de leurs expériences, allant des avantages de l'intégration des réfugiés à la nécessité de lutter contre la désinformation et la xénophobie.
Organisé par le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, le Dialogue de cette année a porté sur différents aspects de la réponse à la pandémie touchant les populations déracinées, de la protection à la résilience et à l'inclusion, en passant par la préparation aux effets des crises émergentes, telles que le changement climatique.
- Voir aussi : La crise de Covid-19, une source d’enseignement sur la réponse climatique pour les réfugiés
La séance de clôture de mercredi s'est appuyée sur les thèmes qui sont ressortis des discussions précédentes pour examiner comment la communauté internationale peut être mieux préparée à aider les populations déracinées lors de crises futures.
Au cours d'un riche débat, plusieurs participants ont souligné l'impact social et économique disproportionné qu'a la pandémie sur les personnes vulnérables, en particulier les femmes et les filles réfugiées. Ils ont évoqué la nécessité d'aider les jeunes réfugiés à retourner à l'école ou à accéder aux technologies nécessaires pour pouvoir bénéficier d'un enseignement à distance.
Jutta Urpilainen, la commissaire européenne chargée des partenariats internationaux, a souligné qu'au moins 31% des écoliers dans le monde n'ont pas accès aux programmes d'enseignement à distance, et que les enfants réfugiés sont parmi ceux qui sont les plus exposés au risque de ne pas être scolarisés en raison de la pandémie.
« Pour pouvoir respecter ce principe qui veut qu'on ne fasse aucun laissé-pour-compte, nous devons concentrer nos efforts et nos ressources sur les personnes les plus exposées au risque de voir leur éducation interrompue, en particulier les réfugiés et les déplacés », a-t-elle déclaré.
Bahati Ernestine, une réfugiée rwandaise, a expliqué comment sa formation d'infirmière au Kenya lui a permis de venir en aide à d'autres personnes.
« A l'école d'infirmières, j'étais une étudiante, pas une réfugiée », a-t-elle expliqué. « J'ai réalisé que je pouvais apporter une contribution à la société au même titre que mes camarades de classe. »
« Beaucoup de réfugiés préféreraient apprendre à pêcher et partager le poisson avec d’autres plutôt que de recevoir le poisson. »
« Je peux dire que beaucoup de réfugiés préféreraient apprendre à pêcher et partager le poisson avec d'autres plutôt que de recevoir le poisson et de le manger en une journée », a-t-elle ajouté. « Nous avons juste besoin que davantage d'espaces soient créés pour nous. »
Jayathma Wickramanayake, l'envoyée du Secrétaire général des Nations Unies pour la jeunesse, a souligné que les organisations gérées par des réfugiés, en particulier celles dirigées par de jeunes réfugiés, sont devenues les premiers intervenants pendant la pandémie, comblant un vide créé par le fait que les travailleurs humanitaires ne pouvaient plus se rendre dans les communautés.
« Nous devrons nous en souvenir lorsque nous sortirons de la pandémie », a-t-elle déclaré. « Nous devons respecter leur rôle de leader et utiliser l'expertise des jeunes réfugiés. »
Alors qu'un certain nombre de vaccins prometteurs offrent le début d'une voie de sortie de la pandémie de Covid-19, Filippo Grandi a appelé à dépolitiser la réponse à la crise.
« La réponse à la pandémie, ce qu'elle nous a appris pour l'avenir, c'est de ne pas politiser la question des réfugiés, des déplacements forcés et des enjeux humanitaires en général », a-t-il indiqué.
« Si ce que nous faisons pour faire face à la crise n'est pas fondé sur un certain humanisme, nous échouerons. »