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Violences croissantes en RDC : le HCR est inquiet pour les civils pris au piège

Points de presse

Violences croissantes en RDC : le HCR est inquiet pour les civils pris au piège

29 Novembre 2019
Un enfant joue dans une installation spontanée de déplacés internes à Oicha, territoire de Beni. Photo d'archives, juillet 2018.

Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et ses partenaires humanitaires sont extrêmement inquiets pour la sécurité et la protection de centaines de milliers de civils dans le territoire de Beni, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), après que des exactions meurtrières et des rassemblements de masse ont coupé l'accès humanitaire vers cette région instable.

Les tensions augmentent dans cette partie de la province du Nord-Kivu en RDC, depuis le lancement, le 30 octobre dernier, d'une opération militaire menée par le gouvernement contre les Forces démocratiques alliées (ADF) pour rétablir la sécurité. Des groupes armés prennent pour cible les civils et les populations déplacées dans la région, tuant des dizaines de personnes.

Selon les estimations, au moins 100 personnes auraient déjà été tuées lors d'attaques violentes dans la région de Beni depuis le 2 novembre. Ces exactions ont également généré des milliers de déplacés, en grande majorité des femmes et des enfants. D'autres déplacements massifs ont été signalés au départ des localités de Mbau et d'Oicha, au nord de Beni. Les habitants ont rejoint la ville de Beni en quête de refuge, pour tenter de fuir les combats en cours entre l'armée de la RDC et l’ADF.

Les informations sont difficiles à vérifier, car les mouvements des employés humanitaires sont restreints dans la ville et le territoire de Beni, du fait des violences. Selon des informations préoccupantes reçues depuis cette région, des personnes seraient prises au piège et menacées par des groupes armés, de nouvelles pertes en vies humaines étant signalées chaque jour. Les enlèvements et les exactions contre des écoles, des centres de santé et des membres des communautés autochtones sont également en hausse.

Le HCR et ses partenaires appellent à rétablir d'urgence la sécurité pour permettre aux agences humanitaires d'accéder immédiatement aux populations touchées, afin de leur venir en aide. Des centaines de familles dorment actuellement dans des églises et des écoles.

Les enfants ont besoin d'une aide immédiate, un grand nombre d’entre eux ayant perdu leurs parents ou étant arrivés seuls. Le recrutement forcé par des groupes armés constitue lui aussi une menace réelle pour la sécurité des enfants. Les risques d’abus sexuels et d’exploitation sont généralisés pour les femmes. Nous craignons de nouvelles pertes en vies humaines si l'accès humanitaire et l'ordre public ne sont pas immédiatement rétablis dans ces zones.

Le HCR travaille à Beni et ses environs dans les domaines de la protection, des abris et de la coordination. Nous procédons à la construction d’abris d'urgence pour les populations déplacées, nous encourageons la coexistence pacifique entre les personnes déplacées et les communautés d'accueil, et nous collaborons avec les autorités locales pour recueillir des informations sur le profil et les vulnérabilités des personnes déplacées, afin de mieux répondre à leurs besoins en matière de protection et d’assistance.

Selon les estimations officielles, la ville de Beni compte près d'un demi-million d'habitants. Environ 275 000 personnes sont déplacées sur ce territoire.  En raison de l'insécurité persistante, beaucoup d'entre elles sont bloquées sur place à la merci des groupes armés.

L'insécurité actuelle s'ajoute à une situation humanitaire déjà hautement complexe au Nord-Kivu, avec 1,5 million de personnes déplacées à l'intérieur du pays et la poursuite des efforts pour lutter contre la propagation du virus mortel Ebola dans la région.

 

Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :