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Le HCR exhorte la Hongrie à retirer un projet de loi affectant les réfugiés

Communiqués de presse

Le HCR exhorte la Hongrie à retirer un projet de loi affectant les réfugiés

29 Mai 2018

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, exhorte le Gouvernement de la Hongrie à retirer une série de lois qui doivent être présentées au Parlement hongrois, et qui limiteraient de manière significative la capacité des ONG et des citoyens à venir en aide aux demandeurs d’asile et aux réfugiés. Le HCR est extrêmement préoccupé par ces projets de lois qui, s’ils étaient adoptés, priveraient les personnes forcées de fuir leur foyer d’une aide et de services indispensables, et viendraient enflammer encore davantage le débat public déjà tendu et l’augmentation des comportements xénophobes.  

« Demander l’asile est un droit humain fondamental, ce n’est pas un crime », rappelle Pascale Moreau, Directrice du Bureau du HCR pour l’Europe. « Nous craignons fortement que le Gouvernement cible ceux qui, dans un rôle purement humanitaire, aident les personnes qui demandent l’asile. Nous appelons le Gouvernement à empêcher toute mesure qui risquerait d’accroître la vulnérabilité des personnes en quête d’un refuge.

Le Gouvernement hongrois a annoncé, aujourd’hui, son intention d’ajouter des restrictions supplémentaires inquiétantes à un ensemble de lois présentées pour la première fois devant le Parlement en février.

« Le HCR demande à la Hongrie de maintenir son engagement à protéger les réfugiés et les demandeurs d’asile, notamment en facilitant le rôle essentiel et les efforts entrepris par des organisations compétentes de la société civile », ajoute Pascale Moreau. « Sans leur travail, de nombreux réfugiés et demandeurs d’asile connaîtront inévitablement de graves difficultés, car ils seraient privés de services utiles comme des soins médicaux et psychologiques, un logement, une éducation, un emploi, l’accès à l’information et à l’aide juridique. A terme, cela aura aussi des répercussions négatives sur les communautés d’accueil. » 

Depuis janvier 2018, la Hongrie a fermé ses frontières à presque toutes les personnes qui souhaitent y chercher la protection internationale. En moyenne, par jour, à peine deux demandeurs d’asile sont autorisés à entrer dans le pays via deux « zones de transit » situées à la frontière avec la Serbie, et tout demandeur d’asile qui tente de traverser les clôtures de barbelés le long de la frontière est automatiquement renvoyé.

« En instaurant des restrictions à la frontière et en limitant l’accès au système d’asile, la Hongrie a rendu presque impossible pour quiconque d’introduire une demande d’asile ou d’obtenir le statut de réfugié », estime Pascale Moreau. « Toutefois, il n’est pas trop tard, et nous exhortons la Hongrie à reconsidérer ces mesures, et à faire en sorte que les demandeurs d’asile et les réfugiés puissent accéder au système d’asile et à des services de soutien essentiels. »

L’année dernière, la Hongrie – qui compte près de 10 millions d’habitants – a accordé le statut de réfugié à seulement 1 216 personnes.

 

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