Jeux olympiques d'hiver : le message de paix d'un athlète réfugié
Jeux olympiques d'hiver : le message de paix d'un athlète réfugié
SÉOUL, Corée du Sud – L’athlète réfugié Yiech Pur Biel, l’un des ardents supporters de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), a délivré un message spécial de paix à son arrivée dans la péninsule coréenne, scindée en deux, et avant l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de 2018.
« La paix devrait être le fondement de toute l’action d’un État », a déclaré Pur lors d’une table ronde à Séoul sur les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies. « Une personne a besoin de beaucoup de choses pour survivre – un abri, de la nourriture, de l’eau, l’accès à l’éducation et aux soins médicaux - mais que représentent toutes ces choses s’il n’y a pas de paix? En tant que réfugié ayant fui un pays en conflit, je sais à quel point c’est important car j’en ai fait l’expérience ».
L’athlète Yiech Pur Biel qui est originaire de Nasir, au Soudan du Sud, avait été invité en Corée du Sud par le Comité international olympique (CIO) pour participer à la cérémonie d’inauguration de la Fresque de la trêve olympique de Pyeongchang 2018 du Comité international olympique (CIO). Il faisait a également partie des intervenants de différentes discussions sur les ODD organisées à Séoul par sept agences des Nations Unies dans le pays.
« Chaque pas vers la paix est important. »
Pur a déclaré qu’il était très ému que la Corée du Nord et la Corée du Sud défilent sous un drapeau de Corée unifiée pour ces Jeux olympiques, qui débutent le 9 février.
« C’est une bonne chose que les deux parties soient d’accord », a-t-il déclaré. « Chaque pas vers la paix est important, n’est-ce pas? ».
Le célèbre athlète a été contraint de fuir la guerre au Soudan du Sud en 2005 à l’âge de 10 ans; il a quitté ses parents et est arrivé seul au camp de réfugiés de Kakuma, dans le nord du Kenya. On compte actuellement plus de 2,5 millions de réfugiés du Soudan du Sud au Kenya, en Ouganda ou en Éthiopie.
Pendant son intervention, Pur a également mentionné ce moment inoubliable qu’il a vécu à Rio, au Brésil, lorsqu’il a pu reprendre contact avec sa mère par téléphone après avoir été sélectionné pour participer à l’épreuve du 800 mètres aux Jeux olympiques d’été. Il faisait alors partie de la toute première équipe olympique d’athlètes réfugiés.
« Ma vie a changé depuis », dit-il. « Après être devenu membre de l’équipe olympique d’athlètes réfugiés, j’ai pu poursuivre mes études à l’université et j’ai eu l’occasion de montrer au monde qu’en tant que réfugié, vous pouvez faire quelque chose ».
Pour lui, être un réfugié n’est qu’une étiquette. Il sait que c’est à lui de réaliser ses objectifs : devenir un coureur professionnel et poursuivre ses études.
« Le terme “réfugié” n’est qu’un mot. L’important, c’est que ce vous avez au fond de vous », dit-il. « Aux jeunes réfugiés qui aspirent à devenir des athlètes, j’aimerais dire qu’il faut du temps et de l’entrainement pour y parvenir. Appliquez-vous et ayez la foi, et vous serez toujours capable d’accomplir quelque chose dans la vie, même si vous êtes réfugié et que vous n’avez temporairement pas de pays ».