Déclaration à la presse de Volker Türk, le Haut Commissaire assistant du HCR pour la protection, suite à un nouveau naufrage en Méditerranée

Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est profondément attristé par la nouvelle d'un autre naufrage en Méditerranée dont le bilan pourrait atteindre 146 morts ou disparus.

Ce matin, à Lampedusa, notre équipe s’est entretenue avec le seul rescapé du naufrage d'un bateau qui aurait coulé en mer Méditerranée avec à son bord 147 passagers, dont cinq enfants et plusieurs femmes enceintes. Le rescapé, âgé de 16 ans, a indiqué que le bateau avait quitté Sabratha, en Libye, deux jours plus tôt et qu’il avait commencé à prendre l'eau après quelques heures en mer. Le jeune garçon a survécu au naufrage en s'agrippant à un bidon d'essence jusqu'à ce qu’il soit secouru par un navire espagnol déployé dans le cadre de l'opération Sophia.

Cette toute dernière tragédie est un rappel brutal de l'importance vitale de capacités solides pour la recherche et le sauvetage.

Le sauvetage de vies en mer doit rester la priorité essentielle pour tous et le HCR se félicite de l'intervention des garde-côtes italiens en coordination avec Frontex, l'Agence européenne de garde-frontières et garde-côtes.

Les ONG fournissent des capacités d'intervention supplémentaires et indispensables, et elles jouent ainsi également un rôle déterminant pour sauver des vies en mer. En 2016, 26% de toutes les opérations de sauvetage en Méditerranée centrale ont été réalisées par des ONG ; c’est deux fois plus qu'au cours de l'année précédente.

Depuis début 2017, 23 085 personnes sont déjà arrivées en Italie par la mer. La récente hausse du nombre d'arrivants combinée à la baisse de la qualité des bateaux utilisés par les passeurs - parfois même des radeaux gonflables impropres à la navigation qui, bien souvent, ne tiennent pas pendant toute la traversée - rendent ces interventions de secours de mer plus nécessaires que jamais.

Selon un rapport publié par les garde-côtes italiens en 2016, l'absence de téléphones satellites sur les navires, le grand nombre de départs effectués de nuit à partir de la Libye quand la mer est mauvaise et l'utilisation de bateaux gonflables avec un nombre croissant de passagers sont tous des facteurs qui contribuent à la probabilité accrue de naufrages et de disparitions.

En adoptant la Déclaration de New York pour les réfugiés et migrants le 19 septembre 2016, les États membres des Nations Unies ont salué les efforts déjà entrepris pour porter secours aux personnes en détresse en mer et ils se sont engagés à intensifier la coopération internationale pour renforcer les mécanismes de recherche et de sauvetage.

Contacts médias :

• A Rome, Carlotta Sami, [email protected], + 39 335 679 47 46
• A Rome, Federico Fossi, [email protected], + 39 349 084 34 61
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