Au cours de sa visite en Ouganda, le chef du HCR Filippo Grandi attire l'attention sur le sort des réfugiés sud-soudanais
Au cours de sa visite en Ouganda, le chef du HCR Filippo Grandi attire l'attention sur le sort des réfugiés sud-soudanais
Le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi a lancé aujourd’hui un appel pour attirer l’attention sur le sort des réfugiés du Soudan du sud et appeler les bailleurs de fonds à un soutien au vu de l’approche exceptionnelle de l’Ouganda et sa politique de portes ouvertes à l’égard des personnes qui fuient les conflits dans les pays voisins.
S’exprimant au terme d’une visite de deux jours dans ce pays d’Afrique de l’Est, Grandi a invité les dirigeants du Soudan du Sud à assumer leurs responsabilités et à mettre un terme à la violence et l’instabilité qui force leur population à s’exiler.
« Les dirigeants ne devraient pas ignorer les souffrances de leur population », a-t-il dit en évoquant les conflits armés, les viols de femmes et d’enfants, les meurtres, les enlèvements et l’état général de non-droit qui forcent les citoyens de tous âges à fuir différentes parties du pays.
Le chef du HCR s’est rendu dans le district d’Adjumani où la majorité des 90 000 réfugiés arrivés récemment ont trouvé refuge. Il était accompagné du Ministre ougandais pour la préparation de la gestion des catastrophes naturelles et les réfugiés, M Hillary Onek, du Commissaire aux réfugiés, M. David Apollo Kazungu, de la Coordinatrice résidente des Nations Unies en Ouganda, Mme Rosa Malango, et d’autres hauts fonctionnaires.
Au centre de transit de Nyamwanzi, un centre prévu pour accueillir 3 500 personnes et qui accueille actuellement 7000 réfugiés, le Haut commissaire a entendu des réfugiés décrire les actes de violence terrifiants qui les ont poussés à fuir le Soudan du sud. Ils ont tous exprimé leur crainte que l’insécurité actuelle ne soit pas prête de s’arrêter. Filippo Grandi s’est rendu compte par lui-même des risques que la surpopulation signifie pour la santé et la protection. Les réfugiés entrés en Ouganda depuis juillet 2016 ont emprunté des points de passages situés dans différents districts, ce qui a requis d’importantes opérations logistiques pour les transférer vers des lieux où leur sécurité peut être assurée. La rapidité de l’afflux a dépassé les capacités des partenaires et des communautés d’accueil.
Dans l’installation de réfugiés de Pagirinya, le Haut commissaire a noté qu'au cours de sa longue expérience de travail avec des réfugiés, il avait rarement vu autant de personnes installées sur des terrains et dans des maisons construites en si peu de temps. Il s’est félicité des efforts impressionnants des acteurs nationaux, des Nations Unies et des ONG qui ont contribué à décongestionner les sites d’accueil et à limiter l’épidémie de choléra. Établie depuis deux mois, l’installation de Pagirinya a déjà atteint sa capacité initiale d’accueil de 22 000 réfugiés. Le site est doté de bonnes routes d’accès et des services essentiels pour la santé, l’éducation, la distribution d’eau, l’assainissement et l’hygiène sont assurés par des partenaires, même si c’est à une échelle limitée.
Les réfugiés installés à Pagirinya ont remis un document au chef du HCR résumant les difficultés auxquelles ils sont confrontés pour l’eau, l’alimentation, les abris, la santé et l’éducation. Le document relève leur préoccupation particulière quant aux enfants, dont nombreux sont orphelins, et aux jeunes. Le Haut commissaire a répondu en promettant qu'il ne relâchera pas ses efforts pour obtenir un soutien solide de la part des bailleurs de fonds afin de répondre à leurs besoins.
Le Haut commissaire a déploré le faible niveau de réponse des bailleurs de fonds à l'appel de fonds régional interagences pour l’aide aux réfugiés du Soudan du sud, qui n’est actuellement financé qu’à hauteur de 20 %. Soulignant la nécessité de la mise à disposition urgente et prévisible de ressources pour éviter une crise, il s’est félicité de la poursuite des efforts pour prévenir la congestion, lutter contre la malnutrition modérée et sévère chez les enfants et pour répondre aux besoins en matière de protection. Il a réitéré l’appel du Ministre Onek aux réfugiés quant au respect de l’Etat de droit.
À Kampala, le Haut commissaire a rencontré le Premier ministre de l’Ouganda, Monsieur Ruhakana Rugunda. Il a instamment appelé le gouvernement de l’Ouganda à redoubler d’efforts pour amener une solution politique à la situation au Soudan du sud. Il a félicité l’Ouganda de sa solidarité avec ceux qui fuient les guerres dans la région et ses aspirations à travailler avec les Nations Unies et ses partenaires pour faire des réfugiés une force économique productive pour renforcer la stabilité régionale.
« La démarche de l’Ouganda constitue l’exemple rare d’un pays qui ouvre sans réserve ses portes aux réfugiés et ne les traite pas comme un fardeau dans un monde où les réfugiés trouvent de plus en plus souvent porte close », a déclaré le Haut Commissaire lors de réunions avec les représentants de la communauté diplomatique et les fonctionnaires des organisations humanitaires. Il s’est félicité de l’excellent partenariat entre les acteurs humanitaires et du développement engagés dans l’aide aux réfugiés et il a lancé un appel à un solide appui international pour aider le gouvernement de l’Ouganda à maintenir sa démarche solidaire envers les réfugiés.
Le gouvernement de l’Ouganda a publié l’allocation des terrains prévus pour l’installation de réfugiés au Journal officiel et il attribue un carré de terrain arable à chaque famille de réfugiés qui s’installe en zone rurale. Lorsque le gouvernement ne peut pas attribuer des terrains qui lui appartiennent, il négocie l’attribution de terrains avec les communautés d’accueil. L’Ouganda a, de manière significative, inclus les réfugiés dans sa stratégie de développement national.
L’Ouganda accueille actuellement une population de plus de 613 000 réfugiés et demandeurs d’asile. Plus de 90 % d’entre eux viennent du Soudan du sud, de la République démocratique du Congo, du Burundi et de Somalie. Une grande majorité de ces réfugiés est arrivée au cours des cinq dernières années.
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