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Le gouvernement soudanais promet de renforcer la sécurité dans les villages du Darfour

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Le gouvernement soudanais promet de renforcer la sécurité dans les villages du Darfour

23 Août 2004
Des déplacés du village de Masteri indiquent à Jean-Marie Fakhouri, le Directeur des opérations pour le Soudan/Tchad à l'UNHCR, (ici en bleu) l'endroit où les Janjaweed ont mené leur dernier assaut.

MASTERI, Soudan, 23 août 2004 (UNHCR) - A la suite du rapport de l'UNHCR vendredi dernier faisant état de 30 000 déplacés du Darfour qui avaient l'intention de passer la frontière pour se rendre au Tchad, le gouvernement soudanais a dimanche dépêché sur place une délégation de haut niveau dans le village de Masteri, à 50 km au sud de El Geneina, la capitale du Darfour occidental, pour enquêter.

L'UNHCR a accompagné les membres de l'administration soudanaise chargés de la sécurité et des questions humanitaires ainsi que les militaires pendant leur visite. Plusieurs milliers de personnes qui ont quitté leurs villages isolés et ont trouvé refuge à Masteri sont venus à la rencontre des visiteurs. Ces personnes ont réitéré ce qu'un petit groupe d'entre elles avait déjà raconté à l'UNHCR la semaine dernière, à savoir que les attaques par des miliciens armés se poursuivent, même à Masteri, et que les femmes se font régulièrement violer.

Le Wali (ou Gouverneur) a répondu qu'il était inacceptable qu'un gouvernement ne puisse pas protéger ses propres citoyens, et a promis des mesures immédiates pour renforcer la sécurité. Il a promis davantage de patrouilles de police, de soldats et de policiers et a pressé les déplacés de demeurer sur le territoire soudanais.

Ces déplacés avaient en effet indiqué, lors de leur rencontre avec l'UNHCR la semaine dernière, qu'ils voulaient traverser la frontière pour se rendre au Tchad voisin, dès que la rivière qui sert de frontière entre les deux pays aurait amorcé sa décrue, s'ils n'obtenaient pas de protection internationale.

Jean-Marie Fakhouri, le Directeur des opérations pour le Soudan/Tchad à l'UNHCR, qui a visité Masteri la semaine dernière, a pris bonne note de l'intérêt du gouvernement soudanais. Il a précisé que l'équipe de l'UNHCR à El Geneina continuerait à faire de fréquentes visites à Masteri et dans les autres parties de la zone frontalière.

Pendant ce temps au Tchad, les opérations de transfert de quelque 200 réfugiés depuis Birak, sur la frontière, vers le camp de Kounoungo, devraient commencer demain. Ces réfugiés appartiennent à un groupe de plus de 400 réfugiés arrivés du Soudan depuis début août.

Hier, lundi, les équipes de l'UNHCR ont enregistré 32 réfugiés, en plus des 417 qui avaient été enregistrés pendant le week-end du 15 août. Il s'agit là du plus important groupe de nouveaux arrivants au cours des deux derniers mois. Près de la moitié d'entre eux ont toutefois précisé qu'ils ne souhaitaient pas pour l'instant se rendre dans l'un des camps de l'UNHCR, pour diverses raisons. Certains ont planté des semences dans cette zone et attendent la récolte et d'autres veulent retourner au Soudan pour voir s'ils peuvent se porter à la rescousse des membres de leurs familles ou du bétail qu'ils ont laissé derrière eux.

Plus au sud le long de la zone frontière entre le Soudan et le Tchad, l'UNHCR et l'OMS ont mené une mission conjointe dans le camp de Goz Amer, près de la ville tchadienne de Goz Beida, pour tenter de déterminer les causes d'une épidémie d'hépatite E dans le camp.

L'OMS a confirmé l'épidémie, mais les responsables de la santé n'ont pas pu pour l'instant en déterminer l'origine. Les conditions d'hygiène dans le camp sont surveillées de près, et l'UNHCR a acheminé 33 000 savons vers Goz Beida. Les deux agences préparent également ensemble un petit manuel d'instructions pour les personnes en charge de la santé dans les camps, leur expliquant comment faire face à la maladie et comment prévenir son extension.