Mozambique : Des civils fuient les affrontements et rejoignent le Malawi en quête de sécurité
Mozambique : Des civils fuient les affrontements et rejoignent le Malawi en quête de sécurité
GENÈVE, 15 janvier (HCR) - L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés fait état de l'augmentation considérable du nombre de civils ayant fui le Mozambique ces dernières semaines. Ils demandent l'asile au Malawi suite aux affrontements entre les forces gouvernementales et le parti d'opposition de la Résistance nationale mozambicaine, la RENAMO.
À Kapise, village de district de Mwanza à 100 kilomètres environ au sud de Lilongwe, la capitale du Malawi, les équipes du HCR ont enregistré 1 297 arrivées, dont deux tiers de femmes et d'enfants. Plus de 900 personnes attendent leur enregistrement. Quatre cents autres nouveaux arrivants ont été signalés dans 16 villages situés plus au sud, dans le district de Chikwawa.
« Le HCR travaille avec les autorités pour coordonner les mesures permettant d'apporter un soutien aux réfugiés nouvellement arrivés », a déclaré la porte-parole du HCR Karin de Gruijl aux journalistes lors d'un point de presse à Genève ce vendredi (15 janvier).
Les Mozambicains, venus principalement de la province de Tete, ont déclaré au HCR et aux autorités locales qu'ils fuyaient les combats entre le parti d'opposition RENAMO et les forces gouvernementales, a expliqué Karin de Gruijl. Des femmes réfugiées ont raconté à un fonctionnaire du HCR chargé de la protection comment leurs maisons avaient été réduites en cendres, et qu'une grand-mère restée à l'intérieur était morte brûlée.
« Ils affirment que les forces gouvernementales attaquent des villages soupçonnés d'héberger des membres de l'opposition », a indiqué Karin de Gruijl, précisant que le HCR n'avait pas été en mesure de confirmer l'exactitude de ces déclarations. « Certains parents ont également signalé qu'ils avaient été séparés de leurs enfants au cours de leur fuite et qu'ils n'avaient pas pu les retrouver », a-t elle ajouté.
Mi-2015, dans la même région, le HCR et les autorités du Malawi avaient déjà enregistré autour de 700 arrivants en provenance du Mozambique. Le HCR leur a fourni des articles de secours, y compris des couvertures, des tentes, des produits domestiques et des outils agricoles. Des accords avaient été conclus avec les autorités nationales et locales pour que les réfugiés soient accueillis dans les communautés locales, car on pensait à l'époque que la situation serait temporaire. Ces dernières semaines, la situation a toutefois changé, de plus en plus de personnes rejoignant le Malawi.
Le HCR aide le gouvernement à enregistrer les nouveaux arrivants et fournit des tentes, des ustensiles domestiques, des matelas et d'autres produits de secours de base. Le Programme alimentaire mondial distribue de la nourriture et Médecins Sans Frontières (MSF) a déjà installé une clinique mobile sur le terrain.
La malaria est un problème majeur et le nombre de patients examinés est passé de 70 à 250 par jour. Compte tenu de la menace imminente d'une épidémie de choléra, MSF a rapidement creusé deux puits et prévoit d'en creuser un troisième afin d'améliorer l'approvisionnement en eau.
L'UNICEF, le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance, a installé des latrines et des salles de toilette provisoires pour prévenir les catastrophes sanitaires. Il a également fourni deux grandes tentes où les enfants peuvent jouer et apprendre. Le FNUAP, le Fonds des Nations Unies pour la population, prévoit de prendre en charge le domaine de la santé maternelle. Le gouvernement du Malawi envisage de rouvrir le camp de réfugiés de Luwani. Ce camp a hébergé des réfugiés du Mozambique pendant la guerre civile (1977-1992), quand plus d'un million de réfugiés mozambicains avaient fui vers le Malawi voisin.
Le Malawi accueille déjà près de 25 000 réfugiés, principalement originaires de la région des Grands Lacs, dans le camp de Dzaleka situé à environ 35 kilomètres de Lilongwe. Ce camp a atteint les limites de sa capacité, les rations alimentaires ont été réduites de moitié depuis octobre dernier et les ressources pour assister les réfugiés sont restreintes.