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Les blessures subies renforcent la détermination de ce photographe à faire connaitre le sort des réfugiés.

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Les blessures subies renforcent la détermination de ce photographe à faire connaitre le sort des réfugiés.

Photojournaliste réputé, Giles Duley explique comment son handicap l'a aidé à représenter les handicapés avec davantage de dignité.
13 Décembre 2016
Giles Duley s'entretient avec un réfugié syrien qui a perdu la jambe gauche pendant un raid aérien en Syrie.

GENÈVE – Giles Duley, un photographe primé qui s’est bâti une réputation de chroniqueur intrépide de la résilience et du courage des réfugiés, dit qu’il a eu peur pour sa carrière après avoir subi des blessures très graves au cours d’un reportage.

Ses blessures ont plutôt renforcé sa détermination à raconter les histoires des réfugiés d’une façon qui les représente non pas comme des victimes, mais comme des victimes des circonstances, a‑t‑il déclaré lors d’une rencontre organisée par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, à Genève, la semaine dernière, dans le cadre de la Journée internationale des personnes handicapées.

« Nous devons tous combattre nos propres préjugés et idées préconçues au sujet de ce que peuvent ou ne peuvent pas faire les personnes handicapées », a‑t-il dit.

Giles Duley a perdu les deux jambes et un bras lorsqu’il a marché sur un engin explosif improvisé en Afghanistan, en 2011. Dix‑mois après avoir été blessé, il est parti pour l’Afghanistan et le Liban, avec son appareil photo.

« Mon handicap masquait mon savoir‑faire. »

Il a utilisé son propre argent pour montrer qu’il était encore capable de prendre des photos de qualité.

Cependant, il a été surpris de constater qu’on ne lui proposait pas beaucoup de travail. « Mon handicap masquait mon savoir‑faire. ».

Ce n’est qu’après avoir insisté pour que ses photos et ses récits soient publiés sans qu’il soit fait mention de son handicap qu’il a recommencé à recevoir des commandes. Depuis, des publications comme GQ ont utilisé ses photos, et le groupe anglais Massive Attack en a aussi montré quelques‑unes sur scène lors d’une tournée.

En octobre, il a remporté le prestigieux International Photography Award pour ses portraits de réfugiés syriens.

Parmi les histoires qui illustrent la résilience des réfugiés que Giles Duley a rencontrés lors d’un reportage effectué pour le HCR, celle d’Aya, une petite fille syrienne de quatre ans atteinte de spina bifida, ressort. Le photographe a raconté l’histoire d’Aya plus tôt cette année.

« La dernière décennie a donné lieu à des avancées considérables, mais il reste d’importants problèmes à résoudre. »

Lorsque Giles Duley a rencontré la famille d’Aya pour la première fois, elle vivait dans des conditions lamentables, sous une tente de fortune près d’une cimenterie au Liban. Lorsqu’il a revu la famille, il y quelques semaines, en France, où elle vit maintenant, il a remarqué une différence. La mère d’Aya a commencé à porter des foulards aux couleurs vives, « parce que je suis enfin heureuse », lui a‑t‑elle dit. Il réalisait qu’il les voyait sourire et rire tous ensemble pour la première fois.

Cette année marque le 10e anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits des personnes handicapées

Giles Duley en présence d'Aya et sa famille dans leur nouvelle maison près de Paris, après leur réinstallation en France. Giles a réalisé qu'auparavant, il n'avait jamais vu les parents d'Aya en train de sourire.

Selon le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, la dernière décennie a donné lieu à des avancées considérables, mais il reste d’importants problèmes à résoudre si l’on veut faire respecter pleinement les droits des personnes handicapées, y compris celles qui font partie de l’effectif de l’Agence.

Dans un message adressé au personnel, il a rappelé que les Objectifs de développement durable portés par les Nations Unies contiennent la promesse de ne laisser personne pour compte, mais que « nous savons que les personnes handicapées continuent d’être laissées pour compte. »

« Elles font face à des obstacles lorsqu’elles essaient d’accéder à des programmes de protection et d’aide, à l’éducation et à des moyens de subsistance, elles sont souvent exclues des processus décisionnels et elles n’ont guère l’occasion d’exercer un rôle de chef », a‑t‑il écrit.

« Leur exclusion est souvent liée à l’attitude et à la stigmatisation associées au handicap, qui servent à discréditer la capacité des personnes handicapées et ce qu’elles apportent à leur famille et à leur collectivité. »

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