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Questions/Réponses : Un réfugié somalien au Yémen retrouve espoir grâce à une bourse d'études

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Questions/Réponses : Un réfugié somalien au Yémen retrouve espoir grâce à une bourse d'études

Un étudiant somalien en assistance dentaire a fait un long chemin depuis la traversée périlleuse du golfe d'Aden alors qu'il était enfant. Maintenant âgé de 25 ans, le réfugié a retrouvé espoir pour son avenir grâce à une bourse d'études de la fondation Howard G. Buffett.
11 Avril 2008
Hassan étudie dans la chambre qu'il partage avec d'autres à Aden, au Yémen.

ADEN, Yémen, 11 avril (UNHCR) - Hassan Mohammed Hussain, un étudiant en assistance dentaire au Yémen, a fait un long chemin depuis la traversée périlleuse du golfe d'Aden alors qu'il était enfant. Le Somalien âgé de 25 ans étudie à l'université d'Aden pour devenir assistant dentaire après avoir reçu une bourse d'étude de la fondation Howard G. Buffett pour quatre ans. Il s'est récemment entretenu avec Leigh Foster, responsable de l'unité vidéo de l'UNHCR.

Depuis quand êtes-vous au Yémen ?

Je suis arrivé au Yémen en 1992 par la mer avec mon père et mes deux frères. Nous avons d'abord été hébergés dans plusieurs camps avant d'arriver au camp de Kharaz [dans le désert à environ 100 kilomètres à l'ouest d'Aden]. J'ai fini mes études secondaires à Kharaz. Mais je suis ici [à Aden] en tant qu'étudiant en assistance dentaire. J'habite toujours à Kharaz avec ma femme, mes deux fils, mon père et mes deux frères. Mes frères gagnent de l'argent en lavant des voitures à Aden.

Comment se passe la vie à Kharaz ?

Le camp de Kharaz n'est pas le meilleur endroit où vivre. Les abris sont très petits et ils ne suffisent pas pour héberger une famille entière. Il y a aussi d'autres problèmes [avec les fortes températures] pour les enfants et les femmes enceintes. L'inconvénient majeur concernant la vie à Kharaz, c'est que le camp est éloigné de la ville et qu'il est difficile d'y recevoir des soins.

Quelles opportunités y a-t-il dans le camp ?

Après avoir terminé l'école secondaire, j'ai passé un an sans rien faire. Je ne trouvais pas de travail et mon avenir était incertain. Un diplômé d'école secondaire n'a que peu d'opportunités, en tant que traducteur pour les ONG ou parfois enseignant dans les écoles du camp.

Je n'ai pas trouvé de travail avec les ONG, alors j'ai travaillé en tant que volontaire durant deux ans dans la clinique du camp. J'ai eu la chance de recevoir cette bourse d'études, ce qui n'est pas donné à tout le monde. C'est pourquoi je veux en tirer le maximum. Si je ne faisais pas cela, je ne sais pas ce que je pourrais faire d'autre.... Je vais essayer de tirer tous les avantages possibles de cette bourse d'études pour pouvoir aider ma famille et augmenter mes chances de trouver un bon travail.

Quelles sont vos conditions de vie à Aden ?

Nous sommes quatre à vivre et à dormir dans cette chambre. Le matin, je vais à l'école et les autres partent travailler. Nous nous retrouvons ici juste la nuit pour dormir. Nous utilisons cette chambre juste pour dormir. Pour manger, nous allons dehors dans des cafés. Il n'y a pas de cuisine ici. Dans le quartier de Basateen, il y a de nombreux réfugiés somaliens et d'autres origines. Tout le monde s'en sort. Certains ont des magasins ou des restaurants, et en général nous vivons tous ici dans la paix.

Je reçois 20 000 rials yéménites (100 dollars) par mois via ma bourse d'étude et j'en envoie la moitié environ à ma famille. J'utilise le reste pour payer mon loyer et ma nourriture. J'étudie le matin et l'après-midi, je travaille avec un ami à ramasser les billets dans les bus. Je peux gagner 100, 200 ou 300 rials par jour.

Est-ce facile d'étudier dans ces conditions ?

J'étudie avec l'un de mes amis. Nous travaillons souvent ensemble à l'institut le matin à la bibliothèque et quand nous rentrons à la maison, nous nous retrouvons chez moi pour étudier. Nous sommes amis avec les autres étudiants, qu'ils soient yéménites ou non. Parfois il est arrivé que des garçons nous appellent « et vous, les réfugiés » mais, pour moi, cela ne veut rien dire.

La principale difficulté est que certaines matières sont vraiment très difficiles. La seconde difficulté concerne ma famille. Il est difficile de vivre loin de ma famille car je ne leur rends visite que quatre heures par semaine et le transport est cher.

Comment êtes-vous devenu un réfugié au Yémen ?

La plupart des réfugiés qui sont venus ici ne sont pas intéressés pour rester au Yémen - C'est comme un lieu de transit vers l'Arabie saoudite car ils recherchent des conditions de vie meilleures. C'est pourquoi un grand nombre d'entre eux meurent en tentant la traversée. Nous avons discuté avec mon père de la raison pour laquelle il avait décidé de nous faire venir ici. Il a dit que nous devions rechercher la sécurité et que l'endroit le plus proche était la Somalie.

Quel type de travail souhaiteriez-vous occuper après vos études ?

Je voudrais travailler dans le camp, avec l'aide de l'UNHCR, ou alors, si je ne peux pas travailler au camp, je souhaiterais rentrer en Somalie et utiliser mes connaissances sur place. Si la situation sécuritaire s'améliore, pourquoi ne pas rentrer ?