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Le HCR suspend ses activités à Ghazni suite à la mort de Bettina Goislard

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Le HCR suspend ses activités à Ghazni suite à la mort de Bettina Goislard

17 Novembre 2003
Bettina Goislard assistant à une réunion à Ghazni, Afghanistan.

KABOUL, Afghanistan, 17 novembre 2003 (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a suspendu ses activités dans la province orientale de Ghazni après l'assassinat d'un membre de son personnel le week-end dernier.

Bettina Goislard, une Française de 29 ans, roulait à bord d'un véhicule clairement identifié « UNHCR » dans le centre-ville de Ghazni, lorsque deux hommes à moto, armés de pistolets, se sont approchés de la voiture et ont fait feu. Immédiatement secourue par des habitants de la ville, elle a été déclarée morte à son arrivée à l'hôpital.

L'état de santé du chauffeur de Mademoiselle Goislard est stable malgré une blessure par balle au bras ; un autre collègue de l'UNHCR a pu sortir sain et sauf de l'attentat.

Le haut commissaire pour les réfugiés, Ruud Lubbers, a dénoncé cette attaque comme étant « une agression ignoble à l'encontre d'un humanitaire. »

Le Chef de mission de l'UNHCR en Afghanistan, Filippo Grandi, a déclaré : « Nous sommes profondément bouleversés et indignés par le meurtre insensé de Bettina, une jeune collègue exemplaire, consacrant tout son temps à aider ceux qui en ont besoin. Son dévouement pour le peuple afghan était hors du commun. Sa mort est une perte douloureuse pour sa famille, pour nous et pour l'Afghanistan. »

Bettina Goislard avait commencé sa carrière à l'UNHCR en tant que stagiaire au Rwanda. Après avoir fini ses études à Paris, elle était revenue à Kigali comme Volontaire des Nations Unies pour travailler auprès des réfugiés urbains les plus vulnérables, les femmes et les enfants. Après une mission de protection en Guinée, elle avait été nommée en Afghanistan, au bureau de Ghazni, en juin 2002.

Salvatore Lombardo, un collègue à Kaboul, se souvient :« Bettina a voulu être en Afghanistan et participer au processus de reconstruction. Elle s'exprimait facilement dans la langue locale, s'était bien intégrée et était très respectée. Elle était un symbole de ce que l'UNHCR fait de mieux : présente dans des situations et circonstances difficiles, elle essayait d'intervenir et de parler au nom des résidents locaux. Elle était courageuse, dévouée et tenace. »

L'impact du travail de Mlle Goislard a dépassé les frontières d'Afghanistan. Ses rapports détaillés sur Ghazni - mêlant une grande connaissance du terrain et une analyse professionnelle - ont joué un rôle important dans les décisions en matière de droit d'asile des afghans, même dans des pays lointains comme l'Australie.

Ses agresseurs ont été arrêtés et la police afghane a commencé son enquête. Cet assassinat a été condamné par le Président afghan Hamid Karzai et le Secrétaire-Général des Nations Unies, Kofi Annan.

Le Haut Commissaire, monsieur Ruud Lubbers a annoncé que l'UNHCR suspendait ses activités dans les provinces de Ghazni, qui se situent 100 km au sud de la capitale afghane. Le staff local a du rester dans leurs locaux, alors que les déplacements ont été suspendus dans le pays entier. Les représentants de l'UNHCR, en accord avec le gouvernement afghan, sont en train de faire une évaluation des opérations de l'Agence en Afghanistan.

L'UNHCR au Pakistan a également décidé de fermer momentanément ses centres pour le rapatriement volontaire des réfugiés afghans de Peshawar et de Quetta jusqu'à ce que la situation de sécurité en Afghanistan soit plus claire. Et afin de s'assurer que de nouveaux réfugiés n'arrivent pas aux bureaux momentanément fermés de l'UNHCR en Afghanistan.

Actuellement, l'UNHCR compte 782 membres en Afghanistan, parmi lesquels 87 sont du personnel international. Depuis le début de son programme de rapatriement volontaire en mars 2002, l'Agence a aidé 2,5 millions de réfugiés afghans et plus de 500,000 afghans déplacés à l'intérieur de leur pays à rentrer chez eux. L'Agence travaille également avec d' autres organisations non-gouvernementales pour aider les réfugiés à réintégrer leur pays d'origine et reconstruire leur vie.

La fusillade du dimanche 16 novembre 2003 est la dernière d'une série d'attentats visant le personnel humanitaire en Afghanistan. Les autres victimes récentes comprennent un membre de la Croix Rouge, assassiné en mars dernier, et quatre travailleurs d'une organisation humanitaire danoise, tués en septembre.