Le HCR prévient des risques pour les civils en République centrafricaine ; le nombre de réfugiés augmente
Le HCR prévient des risques pour les civils en République centrafricaine ; le nombre de réfugiés augmente
BANGUI, République centrafricaine, 15 mars (HCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a déclaré vendredi que la reprise des combats en République centrafricaine constituait une menace sur la population civile dans le sud-est du pays et entravait l'accès du HCR aux réfugiés et aux déplacés internes.
Lundi, un accord de paix signé il y a deux mois a également été compromis quand les rebelles seleka ont attaqué et pris la ville de Bangassou. Les rebelles ont avancé vers l'est vers la ville de Zémio, où résident 3 300 réfugiés de la République démocratique du Congo (RDC).
« En plus de présenter un risque pour la sécurité, la progression des rebelles seleka risque de limiter encore notre accès aux réfugiés et aux populations déplacées. Le HCR et d'autres agences humanitaires ont été contraints d'évacuer temporairement certains membres de leur personnel vers Bangui, la capitale. Même si nous avons encore du personnel sur place, les services pour les réfugiés sont néanmoins réduits », a déclaré Fatoumata Lejeune-Kaba, porte-parole du HCR.
Elle a ajouté que, depuis décembre, les affrontements entre les rebelles seleka et les forces armées de République centrafricaine (RCA) avait « sérieusement restreint l'accès humanitaire à quelque 5 300 réfugiés et plus de 175 000 personnes déplacées internes. »
Parallèlement, le nombre de civils fuyant vers la RDC voisine s'élève désormais à 29 000. Le Tchad a également reçu environ 5 000 réfugiés depuis le début de la crise. Les personnes continuent à traverser la frontière vers le sud du Tchad, après la capture de Sido le 1er mars par les rebelles.
Ces deux derniers mois, le HCR et certains de ses principaux partenaires ont mené des missions d'évaluation dans neuf préfectures de la RCA. « La plupart des personnes déplacées internes avec qui nous nous sommes entretenus ont expliqué vivre dans la peur et l'insécurité : 88% des membres de la communauté interrogés nous ont dit qu'ils ne se sentent pas en sécurité », a indiqué Fatoumata Lejeune-Kaba.
« De plus, 99% des 168 000 enfants qui étaient scolarisés avant la crise ne vont plus à l'école. Plus inquiétant encore, un enfant sur cinq parmi les enfants non scolarisés aurait été enrôlé de force par des groupes armés », a-t-elle ajouté.
Les missions d'évaluation ont constaté que, dans la plupart des cas, des civils ont un accès très limité aux vivres et aux services essentiels en raison de la combinaison des violences armées continues, des violations des droits de l'homme et des déplacements forcés. Les civils risquent également des agressions physiques, le viol, le pillage et l'extorsion. Des travailleurs humanitaires sont également victimes de harcèlement, y compris le vol et le pillage de leurs bureaux.
« Le HCR réitère son appel au gouvernement et aux rebelles seleka d'assurer la protection des civils et de faciliter l'accès de l'aide humanitaire aux personnes dans le besoin », a expliqué la porte-parole du HCR.
Par Djerassem Mbaiorem à Bangui, en République centrafricaine