Le HCR transfère 4 000 réfugiés soudanais ; d'autres convois sont prévus
Le HCR transfère 4 000 réfugiés soudanais ; d'autres convois sont prévus
JUBA, Soudan du Sud, 24 juillet (HCR) - Le HCR a transféré quelque 4 000 Soudanais depuis le camp de réfugiés surpeuplé et inondé de Jammam - dans l'Etat du Haut Nil au Soudan du Sud - vers un site situé à 50 kilomètres et qui atteint déjà pratiquement sa capacité d'accueil maximale.
Les agences d'aide humanitaire ont décidé qu'il était préférable de transférer la plupart des réfugiés en provenance de Jammam en raison de craintes pour leur bien-être du fait de l'aggravation des conditions de vie et du manque d'eau potable. Des pluies torrentielles et plusieurs arrivées massives avaient aggravé une situation déjà désastreuse.
L'agence a également organisé le transport de 15 000 autres réfugiés depuis Jammam cette semaine vers le camp nouvellement établi de Gendrassa, à environ 50 kilomètres de distance. Des sites d'accueil d'urgence supplémentaires sont en cours d'identification dans le comté de Maban. Plusieurs milliers de personnes seraient en chemin vers la frontière depuis l'État du Nil bleu au Soudan.
Parallèlement, le camp de réfugiés de Yusuf Batil ayant atteint sa capacité d'accueil maximale de 34 500 réfugiés, l'approvisionnement en eau et la sensibilisation à l'hygiène doivent être renforcés. Davantage de points de distribution d'eau sont mis en place pour accroître l'approvisionnement quotidien en eau, qui s'élève actuellement à environ 13 litres par personne et par jour.
Dans le nouveau camp de Gendrassa, deux forages ont été creusés et seront initialement en mesure de fournir suffisamment d'eau pour une population comptant jusqu'à 10 000 personnes avec 15 litres d'eau par jour et par personne. Un troisième puits est en cours de forage.
La santé est également un problème préoccupant. « Nous sommes très inquiets de l'incidence des maladies, en particulier la diarrhée sanglante, mais aussi le paludisme et les infections des voies respiratoires dans les camps », a déclaré mardi Melissa Fleming, porte-parole en chef du HCR.
Les agences d'aide humanitaires renforcent actuellement les services médicaux et mènent des campagnes de santé publique pour assurer des normes d'hygiène améliorées et une détection précoce de la maladie dans les camps. La plupart des récents arrivants dans les camps sont épuisés et faibles. Les taux de malnutrition et de mortalité chez les enfants sont préoccupants.
Des programmes de nutrition plus étendus et davantage de points de réhydratation par voie orale sont mis en place dans tous les camps. Des cas de diarrhée sont également surveillés de près, des échantillons sont envoyés régulièrement pour être testés en laboratoire.
Jusqu'à présent, en juillet, quelque 400 cas de paludisme ont été signalés dans les centres de santé des camps de Doro et de Yusuf Batil. Le HCR et d'autres agences d'aide humanitaires renouvellent la distribution de moustiquaires imprégnées d'insecticide. De l'insecticide est pulvérisé dans les principaux espaces publics.
Pendant ce temps, le nombre de réfugiés qui arrivent dans l'Etat d'Unity situé non loin a chuté de 800 réfugiés par jour en juin à 250 personnes par jour en juillet. Environ 55 000 réfugiés se trouvent toujours au camp de Yida - près de la frontière - et y resteront pour les mois à venir, car la région est isolée par les inondations. Le transport aérien est devenu le seul moyen d'accès au site des réfugiés.
« La situation d'hygiène et de santé à Yida reste préoccupante et les partenaires humanitaires déploient des équipes dans le camp pour sensibiliser sur l'hygiène et la santé et identifier les cas nécessitant une attention médicale immédiate », a expliqué Melissa Fleming, ajoutant qu'une enquête sur la mortalité est actuellement menée.
L'État du Haut Nil abrite actuellement plus de 100 000 réfugiés, alors que l'Etat d'Unity en héberge près de 60 000 autres. Une vérification du nombre de réfugiés est en cours et aboutira probablement à des ajustements sur l'estimation de la population réfugiée dans la région.