Kenya : l'arrivée massive des Somaliens confirme l'urgence de l'Appel d'urgence d'OCHA
Kenya : l'arrivée massive des Somaliens confirme l'urgence de l'Appel d'urgence d'OCHA
L'afflux important de nouveaux réfugiés au Kenya pèse lourdement sur les capacités d'assistance de toutes les agences humanitaires qui opèrent sur le terrain, aussi l'Appel d'urgence conjoint lancé aujourd'hui par OCHA est crucial. La part de l'UNHCR dans cet Appel s'élève à 10,2 millions de dollars pour prévoir, coordonner et mettre en place une réponse d'urgence en collaboration avec d'autres agences des Nations Unies. A ce jour, plus de 34 000 Somaliens sont arrivés au Kenya depuis début 2006, fuyant les violences accrues dans le sud et le centre de la Somalie. Nous craignons que ces chiffres n'atteignent 80 000 d'ici la fin de l'année. Dadaab accueille déjà 160 000 réfugiés dans trois sites, aussi nous aurions besoin de trouver un nouveau lieu pour les nouveaux arrivants. Ces deux dernières semaines, le nombre d'arrivées a atteint 1 000 personnes par jour à plusieurs reprises et même 2 000 par jour les 4 et 5 octobre dernier. Au total, 14 000 personnes ont traversé la frontière depuis le 1er septembre. L'UNHCR dirigera la réponse d'urgence en collaboration avec le PAM, l'UNICEF, l'UNFPA et l'OMS, ainsi qu'avec plusieurs autres organisations non gouvernementales.
La polio a été diagnostiquée chez une petite fille, âgée de 3 ans, dans l'un des trois centres surpeuplés de Dadaab. La petite fille aurait bien été vaccinée mais elle a quand même contracté cette maladie, le premier cas de polio au Kenya depuis 25 ans. Ce nouveau cas est très inquiétant, et une équipe composée de représentants du gouvernement, de l'UNHCR, de l'OMS et de l'UNICEF se rend à Dadaab aujourd'hui pour organiser la réponse à cette menace.
Pendant ce temps, à la demande du Gouvernement du Kenya, nous avons suspendu nos opérations à la frontière entre la Somalie et le Kenya ces derniers jours. Cela nous permet de mettre en place un contrôle et un système d'enregistrement plus efficaces pour les nouveaux arrivants à la frontière. Cela car nous avons eu la preuve que certains réfugiés dans les camps de Dadaab ont tenté de tricher en s'enregistrant deux fois de façon à avoir des cartes alimentaires supplémentaires. Par conséquent avec cette suspension, nous sommes de plus en plus inquiets quant à la situation à la frontière, notamment à Liboi, où quelque 2 500 personnes se trouvent maintenant au centre de réception sans aucune assistance.
Nous avons déployé du personnel supplémentaire à Dadaab pour mettre en place les procédures d'enregistrement d'urgence, notamment le relevé des empreintes digitales pour les nouveaux arrivants. Une campagne d'information a également été lancée pour décourager ceux qui tentent de tricher. La campagne comprend notamment une étroite coopération avec les représentants des réfugiés en leur expliquant la politique d'asile du Kenya. Nous espérons reprendre les convois vers et depuis la frontière d'ici quelques jours, aussitôt que ces nouvelles mesures seront en place. Pendant ce temps, nous continuons à allouer des parcelles de terrain aux réfugiés à Dadaab et les derniers arrivants construisent actuellement leurs abris.