Réunion ministérielle historique à Genève sur les déplacés et les apatrides
Réunion ministérielle historique à Genève sur les déplacés et les apatrides
GENEVE, 6 décembre (HCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés couronne sa soixantième année cette semaine par une réunion ministérielle à Genève, la conférence sur les questions de réfugiés et d'apatrides la plus importante de son histoire.
Mercredi, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres inaugurera cette réunion de deux jours qui célèbre deux conventions des Nations Unies primordiales pour les réfugiés et les apatrides. António Guterres présentera des propositions de mesures que la communauté internationale devra prendre pour protéger et aider les millions de personnes déracinées et apatrides pendant la deuxième décennie du 21ème siècle.
Des hauts responsables gouvernementaux issus de près de 150 pays ont confirmé leur présence, dont environ 70 ministres ou vice-ministres, y compris la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Rodham Clinton. Cette conférence constitue l'apogée des efforts politiques et diplomatiques menés par le HCR depuis plusieurs années, afin de rallier de nouveaux soutiens et engagements en faveur des traités fondamentaux qui permettent à l'agence d'assurer protection et assistance à des populations dans le monde entier.
Au cours de cette année de commémorations, le HCR a célébré des événements marquants pour deux de ces traités - le 60ème anniversaire de la Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés et le 50ème anniversaire de la Convention sur la réduction des cas d'apatridie. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés avait elle-même fêté ses 60 ans en décembre dernier.
Ce rassemblement permettra aux Etats et à d'autres acteurs de prendre des engagements concrets pour répondre à des questions spécifiques en matière de déplacement forcé et/ou d'apatridie, ainsi que des recommandations tournées vers l'avenir. Ce sera l'occasion pour eux d'identifier les défis particulièrement importants qui se posent dans leurs contextes nationaux et régionaux respectifs, ainsi que les moyens réalistes d'y faire face.
Quelque 40 Etats ont confirmé qu'ils prendraient des engagements politiques et d'autres actions, tandis que beaucoup d'autres devraient le faire, dans de nombreux domaines. Il s'agit notamment d'engagements visant à adhérer à une ou plusieurs conventions ou à réexaminer leurs réserves à la Convention de 1951 relative aux réfugiés.
Certains Etats promettront de s'efforcer de revoir, modifier ou adopter des lois et des politiques nationales en matière d'asile afin de les rendre plus conformes à leurs obligations internationales et aux réalités actuelles. D'autres prendront des mesures pour améliorer la qualité de la détermination du statut de réfugié, en augmentant notamment les capacités et l'expertise.
En outre, les ministres adopteront un communiqué ministériel - une déclaration politique courte et non contraignante reprenant les principaux défis actuels en matière d'apatridie et de protection des réfugiés et tournée vers l'avenir.
Au cours d'une cérémonie des traités qui aura lieu jeudi, les pays déposeront leurs instruments d'adhésion à l'une des conventions. Ces pays seront rejoints par d'autres Etats ayant adhéré pendant l'année 2011, ainsi que par ceux qui devraient adhérer prochainement.
Outre l'intervention inaugurale d'António Guterres, un message du Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon sera retransmis par vidéo. Parmi les autres orateurs figurent la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, l'ancien Président finlandais et lauréat du Prix Nobel Martti Ahtisaari, la Présidente de la Confédération suisse Micheline Calmy-Rey et l'ancienne chef du HCR Sadako Ogata.
Les préparatifs pour cette réunion ont eu lieu à Genève et sur le terrain, notamment sous forme de consultations avec des Etats, des organisations non gouvernementales, des experts, des réfugiés et des apatrides. Des efforts particuliers ont été réalisés pour veiller à ce que les opinions et les aspirations des femmes et des enfants réfugiés soient prises en compte.