Le HCR est préoccupé par le regain de violence en Somalie
Le HCR est préoccupé par le regain de violence en Somalie
GENÈVE, 4 octobre (HCR) - Le HCR a fait part mardi de « sa vive préoccupation » sur la toute dernière escalade de violence dans le sud de la Somalie. Ces nouvelles violences entre groupes armés aggravent encore la situation humanitaire qui était déjà alarmante.
« Nous exhortons tous les groupes et forces armés en Somalie à éviter de cibler des zones civiles et à assurer que la vie des civils n'est pas menacée », a indiqué Adrian Edwards, le porte-parole du HCR aux journalistes à Genève.
« Selon des informations non confirmées, il y aurait eu des morts et de nombreux blessés. Nous sommes inquiets du fait des combats et de la dégradation de la situation près de la ville de Dobley, à la frontière entre la Somalie et le Kenya. Dobley est le principal point de transit pour les Somaliens en route vers les camps de réfugiés de Dadaab », a indiqué Adrian Edwards.
Tandis qu'il parlait, des informations parvenues depuis Mogadiscio, la capitale somalienne, faisaient état de l'explosion d'un camion piégé près d'un ministère, tuant au moins 65 personnes. C'est l'attaque la plus importante depuis que les milices Al Shabaab ont retiré leurs forces de la ville en août.
Adrian Edward a indiqué que le HCR est particulièrement inquiets pour le bien-être et la sécurité des déplacés somaliens qui pourraient être pris dans les combats en fuyant via cette région du pays. « Nos partenaires chargés du traçage et du suivi des déplacements de population à l'intérieur de la Somalie font état de 65 familles qui se dirigent chaque jour depuis Dobley vers Liboi au Kenya pour rejoindre Dadaab », a-t-il expliqué.
« Beaucoup empruntent des itinéraires détournés via Diif et Degelema du côté somalien et Dhadag Bulla au Kenya. En moyenne, 1 000 nouveaux réfugiés somaliens continuent d'arriver dans les camps de Dadaab chaque jour. Plus de 456 000 réfugiés sont désormais hébergés dans ces camps », a ajouté le porte-parole.
Bien que le HCR ne connaisse pas encore le nombre réel de personnes fuyant depuis Dobley, l'agence pour les réfugiés estime que le nouveau déplacement est significatif. En plus de sa propre population, Dobley est également un lieu d'hébergement temporaire pour de nombreux déplacés internes d'autres régions du sud de la Somalie (celles de Mogadiscio, Kismayo, Bay et Bakool) et des fermiers déplacés des régions proches de Dobley.
Les combats acharnés, les abus des droits humains, une sécheresse dévastatrice et la famine ont déjà forcé plus de 300 000 Somaliens à quitter leur pays depuis le début de l'année. Deux tiers d'entre eux ont fui durant ces quatre derniers mois. Beaucoup sont morts en Somalie. D'autres ont péri durant leur périple vers un lieu plus sûr ou en ayant tout juste rejoint les camps - affaiblis par la faim, le voyage exténuant à pied et la maladie.
Avant ce tout dernier épisode de violence, plusieurs agences humanitaires fournissaient une aide à Dobley, en distribuant des kits d'assistance d'urgence à la population vulnérable.
Parallèlement, il y a des dizaines de nouveaux arrivants somaliens dans la ville frontalière kényane de Liboi, où ils attendent d'être transportés vers les camps de réfugiés de Dadaab situés à 80 kilomètres. Du fait des tensions et de l'insécurité accrues dans la région frontalière, les agences humanitaires ne se sont pas rendues à Liboi depuis plusieurs jours. « Nous espérons que les convois pourront reprendre le plus rapidement possible depuis la frontière vers les camps de Dadaab pour transporter les réfugiés somaliens arrivés en état de faiblesse et d'épuisement », a indiqué Adrian Edwards.