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Le HCR se prépare à un possible afflux massif vers l'Egypte depuis la Libye

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Le HCR se prépare à un possible afflux massif vers l'Egypte depuis la Libye

Le HCR a indiqué vendredi se tenir prêt à travailler avec le Gouvernement égyptien pour faire face à un afflux massif de personnes fuyant la violence en Libye.
18 Mars 2011
Ces personnes, des travailleurs migrants et peut-être des réfugiés, fuient Benghazi et souhaitent entrer en Egytpe pour échapper aux combats en Libye.

GENÈVE, 18 mars (HCR) - Le HCR a indiqué vendredi se tenir prêt à travailler avec le Gouvernement égyptien pour faire face à un afflux massif de personnes fuyant la violence en Libye.

« Les événements des prochains jours seront décisifs pour déterminer si un déplacement de population massif à partir de l'est de la Libye se produira », a indiqué Melissa Fleming, la porte-parole en chef du HCR, aux journalistes à Genève. Elle a ajouté que le conflit actuel entrave l'accès vers des lieux et des passages sûrs à l'extérieur du pays.

Melissa Fleming a indiqué que ces derniers jours, le personnel du HCR avait constaté une augmentation du nombre des Libyens fuyant vers l'Egypte, environ 1 490 personnes étant arrivées mercredi sur un total de 3 163.

La majorité des personnes interrogées à la frontière égyptienne ont déclaré avoir fui de crainte d'être prises au piège dans les combats. De nombreuses personnes ont mentionné les menaces proférées récemment par le gouvernement sur un bombardement de Benghazi, une ville qui est tenue par les forces anti-gouvernementales.

Une famille libyenne originaire d'Ajdabiyya ayant franchi la frontière vers l'Egypte hier a indiqué au HCR que des messages diffusés à la radio incitaient la population à partir sinon elle risquait d'être prise au piège dans les combats. Cette famille a aussi affirmé que des avions larguaient des tracts encourageant les civils à partir.

Une équipe de Reuters ayant quitté Ajdabiyya mercredi a déclaré au HCR avoir fui juste avant que la ville ne tombe aux mains des troupes pro-gouvernementales. « Ces troupes arrivaient de partout en force et les rebelles ne faisaient pas le poids. Les gens couraient pour fuir et sauver leur peau », a déclaré l'un des journalistes.

Un membre palestinien de cette même équipe de Reuters s'est vu refuser l'entrée en Egypte. Il se retrouve avec un homme palestinien de 64 ans et sa fille qui attendent depuis mardi. D'autres familles palestiniennes ont été refusées à la frontière et attendent du côté libyen.

L'équipe du HCR a rencontré deux hommes présentant des blessures par balle. L'un d'eux, alléguant être un révolutionnaire blessé lors des combats de la semaine dernière à Ras Lanouf, a déclaré qu'il n'y avait plus de places à l'hôpital de Benghazi et qu'il a donc été obligé de venir en Egypte pour se faire soigner.

Certaines personnes interrogées restent évasives sur les raisons de leur départ, affirmant qu'elles étaient simplement venues pour recevoir des soins médicaux. D'autres étaient plus franches dans leurs déclarations. Un vieil homme nous a dit : « Nous voulions la démocratie mais maintenant nous avons la guerre ».

Parallèlement, à la frontière tunisienne avec la Libye, des coups de feu se font entendre au loin à l'intérieur de la Libye. Un flux constant de quelque 1 000 nouveaux arrivants, en majorité originaires de pays d'Afrique sub-saharienne, a continué de franchir la frontière vers la Tunisie.

Le HCR a entendu des récits concordants de la part des nouveaux arrivants de toutes nationalités à propos des nombreux points de contrôle le long de la route entre Tripoli et Ras Adjir, à la frontière avec la Tunisie. Ils font état de harcèlements sur la route de la part des soldats pro-gouvernementaux, notamment avec la confiscation des téléphones mobiles, des cartes mémoire et des appareils photos.

« Les réfugiés et les demandeurs d'asile qui sont en contact avec le HCR via notre hotline à Tripoli et Genève ont signalé qu'il était devenu beaucoup plus dangereux de fuir vers la frontière, en particulier pour les hommes célibataires risquant d'être enrôlés de force dans l'armée », a indiqué Melissa Fleming à Genève.

La famille d'un Ethiopien à Tripoli affirme avoir échappé de justesse au recrutement forcé lorsque des membres des forces pro-gouvernementales sont entrées dans le hangar militaire abandonné dans une banlieue de Tripoli où il avait trouvé refuge, en compagnie d'environ 1 500 personnes, notamment des Soudanais et des Tchadiens.

Des centaines de réfugiés continuent de se cacher en Libye et beaucoup indiquent au HCR qu'ils n'ont plus de nourriture et qu'ils vivent dans un état de peur permanente. Le personnel national du HCR à Tripoli et certains partenaires continuent d'apporter une assistance aux réfugiés et aux demandeurs d'asile avec lesquels ils sont en contact.

Dans le cadre d'une opération d'évacuation humanitaire, menée conjointement par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) avec l'appui de nombreux pays, plus de 50 000 migrants bloqués dans des camps à la frontière en Tunisie et en Egypte ont déjà été évacués. Par ailleurs, des dizaines de milliers d'autres ont été rapatriés vers leurs pays d'origine à bord d'avions et de bateaux mis à disposition par leurs gouvernements. « C'est l'une des plus importantes évacuations humanitaires de l'histoire », a déclaré William Lacy Swing, le Directeur général de l'OIM.

Les deux organisations appellent aujourd'hui les gouvernements des pays donateurs à renouveler leurs contributions financières et leur appui logistique considérables pour mener à bien la seconde phase des évacuations. L'OIM estime que plus d'un million de travailleurs migrants se trouvent toujours en Libye, y compris de nombreux ressortissants de pays d'Afrique sub-saharienne.

Au plus fort de l'exode, plus de 17 000 personnes ayant fui la Libye ont afflué dans un camp de transit équipé par le HCR à la frontière tunisienne avec la Libye. Ces personnes y attendaient une aide pour retourner dans leurs pays d'origine. A ce jour, seulement 6 500 personnes restent encore bloquées en Tunisie, 2 500 en Egypte et 1 500 en Algérie et au Niger. La plupart seront évacuées à bord d'avions affrétés par l'OIM et le HCR ce week-end.

« Nous sommes reconnaissants à la Tunisie, à l'Egypte, à l'Algérie et au Niger d'offrir un refuge à des milliers de civils quittant chaque jour la Libye et ayant désespérément besoin d'assistance », a indiqué Antonio Guterres, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. « Grâce à l'aide considérable reçue des gouvernements, nous avons été en mesure de gérer l'arrivée massive et soudaine de dizaines de milliers de personnes. Toutefois cette crise humanitaire est loin d'être terminée. »

Mercredi, cette semaine, un peu plus de 300 000 personnes avaient fui depuis la Libye vers les pays voisins, y compris près de 160 000 vers la Tunisie et près de 130 000 vers l'Egypte.

Numéro de la hotline du HCR :

En Libye

Ligne téléphone fixe 00218-21-4777503 (24h/24)

Portable 00218-92-552-3671 (de 9h00 à 14h00)

Portable 00218-91-444-31-94

00218-92-686-23-38

A Genève

+4122739 8855

+41227398465

+41227397484

+41227398542