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Le HCR affirme que les vols d'évacuation depuis la Tunisie et l'Egypte ne suffisent pas à répondre au rythme des arrivées depuis la Libye

Points de presse

Le HCR affirme que les vols d'évacuation depuis la Tunisie et l'Egypte ne suffisent pas à répondre au rythme des arrivées depuis la Libye

11 Mars 2011

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres et le Directeur général de l'OIM William Swing ont achevé une mission conjointe en Tunisie jeudi. Durant cette visite, ils ont reçu du Gouvernement tunisien les assurances renouvelées selon lesquelles la frontière resterait ouverte à toutes les pesonnes fuyant les violences en Libye.

Les arrivées ont continué à la frontière au rythme quotidien de près de 2 500 personnes. Parallèlement les vols d'évacuation ne suffisent pas à répondre aux arrivées, avec seulement 800 à 1 200 personnes quittant la Tunisie chaque jour. Actuellement, il y a 17 000 personnes dans le centre de transit de Choucha. On compte 25 nationalités parmi les personnes hébergées - pour la plupart des Bangladais - qui attendent un rapatriement ou d'autres solutions.

Le HCR et l'OIM ont renouvelé leur appel pour davantage de vols long-courriers vers le Bangladesh et d'autres destinations en Asie ou en Afrique sub-saharienne. Actuellement il manque environ 70 vols long-courriers. Nous nous félicitons des contributions des donateurs pour les vols charters, qui sont utilisées pour accélérer le nombre des départs ce week-end.

Les nouveaux arrivants en Tunisie continuent à évoquer de nombreux barrages routiers entre Tripoli et le point de passage frontière de Ras Adjir en Tunisie. Il y aurait plus de 100 barrages selon certaines informations. Nous avons reçu de nombreux témoignages selon lesquels les téléphones, les cartes sim et l'argent en espèces sont saisis au passage de ces barrages routiers. Nous avons également reçu de nombreuses informations sur des menaces et de la discrimination fondées sur la couleur de peau à travers tout le pays. Des combats intenses dans l'ouest limitent l'accès vers les hôpitaux. De nombreux arrivants rapportent qu'ils avaient trop peur de sortir de chez eux pour aller chercher de la nourriture. Selon des réfugiés érythréens et somaliens récemment arrivés en Tunisie, certains de leurs amis et de leurs proches restés à Tripoli ont trop peur de voyager vers la frontière.

Le personnel du HCR et ses partenaires à Tripoli continuent à gérer un service d'assistance téléphonique 24 heures sur 24 pour les réfugiés et les demandeurs d'asile en Libye, ainsi que leurs proches à l'étranger. De nombreux réfugiés demandent l'assistance et des documents d'identité au HCR, un service que nous assurons à Tripoli. Les réfugiés continuent à faire part de leurs craintes d'être pris dans les combats, de leur manque de resources et de leur souhait d'être évacués.

En début de semaine, le Gouvernement italien a évacué depuis Tripoli 58 Erythréens, soit 20 familles avec une majorité de femmes et d'enfants. Le HCR souligne le caractère exemplaire de cette importante initiative humanitaire prise par le Gouvernement italien.

A la frontière égyptienne, environ 4 500 personnes, dont une majorité de Bangladais, sont toujours bloquées. Selon le personnel du HCR, la plupart dorment en plein air. Le personnel du HCR décrit des conditions précaires, avec un froid vif et de la pluie.

Parallèlement, le Gouvernement algérien a officiellement informé le HCR que ses frontières sont ouvertes à toutes les personnes qui fuient la Libye. Une équipe du HCR sera prochainement déployée à la frontière.

A ce jour, plus de 230 000 personnes ont fui la violence en Libye, y compris 118 000 vers la Tunisie, 107 000 vers l'Egypte, plus de 2 000 au Niger et plus de 4 300 en Algérie.