Le HCR sur le point de déplacer des réfugiés loin de la frontière tchadienne assiégée
Le HCR sur le point de déplacer des réfugiés loin de la frontière tchadienne assiégée
TINE, Tchad, 6 février 2004 (UNHCR) - L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés procèdera ce week-end au transfert de milliers de nouveaux réfugiés soudanais vers des campements provisoires. Ces derniers s'étaient installés dans la ville frontalière tchadienne, victime d'un bombardement la semaine dernière.
Le premier convoi transportera samedi 350 réfugiés soudanais depuis la ville de Tiné jusqu'au nouveau centre de transit de Touloum. Touloum se situe à 80 km de la zone frontalière où l'équipe de l'UNHCR avait déjà recensé 4 361 réfugiés.
La semaine dernière, Tiné a été victime d'un bombardement aérien qui a causé la mort d'au moins 3 personnes et qui a blessé plus d'une douzaine d'autres. Le gouvernement de Khartoum a annoncé ultérieurement qu'une offensive militaire avait été lancée dans la partie soudanaise de Tiné. A Tiné, un lit de rivière asséchée sert en effet de frontière entre le Tchad et le Soudan.
Après l'incident, l'UNHCR a déployé une partie de ses ressources initialement destinées au transfert d'un autre groupe de réfugiés de la région d'Adré (Sud-Est du Tchad) vers un nouveau camp à Farana, transfert qui a débuté le 17 janvier 2004.
Plus de 110 000 réfugiés soudanais sont arrivés au Tchad depuis le début des combats au printemps dernier dans la région du Darfour au Soudan.
Les réfugiés sont dispersés le long de la frontière tchadienne qui s'étire sur 600 km et se situe en milieu de plaine semi-aride. Ils sont soumis au soleil brûlant pendant la journée et exposés à des températures négatives la nuit.
L'incident survenu à Tiné s'est produit alors que l'équipe de l'UNHCR sillonnait depuis déjà quelques jours le territoire afin de localiser les réfugiés.
Environ 5 000 nouveaux réfugiés situés à quatre endroits différents du Sud de Tiné seront également conduits vers le site de transit de Touloum.
Un nouveau camp est actuellement en construction à Touloum et pourra abriter les réfugiés aussitôt qu'il sera opérationnel.
Au début de la semaine, des réfugiés ont confié aux équipes de l'UNHCR qu'ils étaient impatients de quitter la frontière, ne s'y sentant pas en sécurité.
La Croix-Rouge tchadienne, partenaire de l'UNHCR, a commencé jeudi à expliquer aux réfugiés en quoi consistait le processus de « relocalisation ».
Douze camions transporteront les réfugiés et leurs effets personnels tandis que deux cars prendront en charge les personnes les plus vulnérables. L'Agence tchadienne pour les réfugiés, la CNAR, s'assurera que les réfugiés possèdent bien le jeton reçu la semaine dernière lors de l'enregistrement avant le départ depuis Tiné. La gendarmerie locale procédera à une inspection des bagages pour s'assurer de la nature civile du convoi de réfugiés. Les volontaires de la Croix Rouge seront présents durant l'opération et un camion militaire avec quatre gendarmes escortera le convoi.
A leur arrivée à Touloum, les réfugiés recevront du Programme Alimentaire Mondial une ration de céréales et de haricots pour quinze jours, ainsi que des couvertures, des jerrycans, des matelas et du savon de la part de l'UNHCR.
Un camion citerne d'eau se trouve déjà sur le site. L'eau sera transportée depuis une source proche où plusieurs puits ont été creusés sous la supervision du NCA (Entraide norvégienne des Eglises).
MSF-Belgique est présent à Touloum pour assurer l'aide médicale.
A partir de mercredi prochain, le centre de transit de Touloum accueillera aussi les premiers des 5 194 réfugiés de la région d'Ogona. La semaine prochaine également, environ 4 000 réfugiés en attente à Birak se mettront progressivement en route vers un nouveau camp à Kounoungo, près de Guéréda.
Autre signe de la générosité de la population tchadienne locale : l'ONG islamique locale a donné 150 moutons aux réfugiés de Farchana. Chaque groupe de 9 personnes a reçu un mouton.
Les réfugiés sont extrêmement reconnaissants de ce soutien. Beaucoup d'entre eux avaient en effet été victimes du vol de leur bétail par les milices après avoir franchi la frontière du Soudan vers le Tchad.
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