Pakistan : Le HCR débute un pont aérien pour couvrir les besoins urgents au Baloutchistan
Pakistan : Le HCR débute un pont aérien pour couvrir les besoins urgents au Baloutchistan
ISLAMABAD, 14 août (HCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés va acheminer d'urgence, via un pont aérien, du matériel d'aide humanitaire vers la province du Baloutchistan dévastée par les inondations, afin de couvrir les besoins de personnes vulnérables ayant été forcées de fuir leurs maisons englouties par les inondations.
Selon les estimations, le nombre de personnes au Baloutchistan ayant besoin d'une assistance en matière d'abri s'élève à 287 000. Une évaluation des dommages à travers les régions de l'est de la province est toutefois en cours et ce nombre pourrait s'accroître.
Des dizaines de milliers de personnes ont fui les inondations à Naseerabad et à Jaffarabad, deux des districts les plus touchés au Baloutchistan, avec plus de 1 000 personnes arrivées à Quetta, la capitale provinciale. Plus de 10 000 personnes désespérées ayant fui les villages inondés dans la province de Sindh ont déjà trouvé de l'aide dans le district de Sibi au Baloutchistan.
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés prévoit initialement d'acheminer, via un pont aérien, des bâches en plastique, des moustiquaires et du savon vers le Baloutchistan pour venir en aide aux sinistrés, qu'ils soient pakistanais ou réfugiés afghans. L'agence prépare actuellement le chargement dans des avions cargo. Plus de 4 700 tentes et 5 000 batteries de cuisine sont acheminées par la route depuis les usines de fabriquants à Karachi et ce matériel devrait arriver à Quetta dès demain. Le HCR a déjà distribué du matériel d'abri à plus de 46 000 personnes dans des communautés à travers le Baloutchistan.
L'équipe conjointe des Nations Unies s'est rendue à Naseerabad et à Jaffarabad. Les membres de cette équipe ont rencontré des familles déplacées vivant en plein air et buvant de l'eau boueuse utilisée également pour la toilette et pour abreuver les animaux. Des bâches en plastique et des tentes sont nécessaires d'urgence pour l'abri ainsi que pour protéger des femmes et des enfants vulnérables. Presque toutes les cliniques, les écoles et d'autres bâtiments ont été submergés par les inondations dans les districts les plus durement touchés. Des camps de réfugiés afghans au Baloutchistan ont également été sévèrement endommagés.
« Les besoins humanitaires continuent de croître à travers tout le Pakistan, alors que les équipes d'évaluation progressent vers des zones plus isolées », a indiqué Mengesha Kebede, le délégué du HCR au Pakistan. « Nous apportons une aide à un grand nombre de familles réfugiées et de Pakistanais vulnérables et exposés au sein de communautés touchées par les inondations, mais nous avons d'urgence besoin de combler d'immenses besoins. »
La semaine dernière, l'agence a lancé un appel de fonds initial d'un montant de 41 millions de dollars pour couvrir les besoins en matière d'abri et de protection de quelque 560 000 communautés réfugiées et pakistanaises dévastées par les pluies de mousson. Alors que les donateurs ont indiqué qu'ils contribueront à l'appel du HCR, les programmes de l'organisation en matière d'abri et de protection devraient s'accroître du fait d'immenses besoins des réfugiés et des communautés hôtes pakistanaises.
Travaillant principalement dans les provinces de Khyber Pakhtunkhwa et du Baloutchistan, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a déjà distribué du matériel d'abri et des kits familiaux pour quelque 330 000 personnes.
« Nous avons besoin d'un soutien accru des deux gouvernements et des particuliers pour couvrir les besoins sur le terrain et réapprovisionner nos stocks de biens de secours pour les sinistrés », a déclaré Mengesha Kebede.
La province de Khyber Pakhtunkhwa a été sévèrement frappée par les inondations. Le HCR a distribué ce jour des tentes, des bâches en plastique et divers articles domestiques aux habitants du village de Babara dans le district de Charsadda, après une évaluation effectuée en début de semaine qui a comptabilisé plus de 50 maisons emportées par les flots et 200 autres sévèrement endommagées.
« Il y a toujours beaucoup d'eau, beaucoup de boue, partout », a indiqué Ariane Rummery du HCR. « Les familles ont toujours 1,20 m d'eau dans chaque pièce de leur maison et elles essayent d'en écoper vers l'extérieur mais ils n'ont pas les outils requis. De toutes façons, toutes leurs affaires ont été ensevelies ou emportées. »
« Nous avons rencontré une famille à Babara qui hébergeait 70 voisins sur le toit dans les deux chambres à l'étage supérieur de leur maison au pic de la crue », a-t-elle expliqué.