Le HCR est fortement préoccupé par l'ampleur de la violence à l'égard des femmes
Le HCR est fortement préoccupé par l'ampleur de la violence à l'égard des femmes
GENÈVE, 25 novembre (HCR) - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a indiqué lundi que l'ampleur de la violence sexuelle et à l'encontre des femmes était « profondément préoccupante », et ce malgré les efforts mis en oeuvre par le HCR et ses partenaires pour contrer ces violations « haineuses » des droits humains.
« En 2012, environ 12 000 incidents ont été signalés au HCR, mais il y a beaucoup d'autres cas qui ne sont jamais rapportés », a déclaré António Guterres dans un message au personnel du HCR pour marquer le lancement des 16 journées d'action contre la violence sexuelle et à l'encontre des femmes.
Il a indiqué que, dans le cadre du thème de cette année "la sécurité à l'école : union des enseignants et des élèves pour éliminer la violence sexuelle et à l'encontre des jeunes filles à l'école", le HCR vise à réunir des garçons et des filles, des enseignants, des parents, des communautés et des partenaires pour trouver des solutions durables et fondées sur la collectivité afin de prévenir la violence sexuelle et à l'encontre des fillettes à l'école.
António Guterres a souligné que les crises humanitaires, comme le conflit en République arabe syrienne et le typhon Haiyan aux Philippines, continuent de toucher de façon disproportionnée les enfants et les adolescents. « La perte de membres de famille, de maisons, et en dernière analyse, d'avenir, mais aussi les inégalités de genre préexistantes et l'effondrement des systèmes de protection rendent les garçons, les filles et les jeunes extrêmement vulnérables à la violence sexuelle et à l'encontre des femmes », a-t-il ajouté.
Le Haut Commissaire a indiqué qu'environ 60 millions de fillettes à travers le monde sont victimes d'agressions sexuelles sur le chemin de l'école, une statistique choquante. Bon nombre de fillettes et de garçons subissent ces mêmes violences sur le chemin de l'école ou dans les salles de classe et les cours de récréation. « Ces violations haineuses des droits humains entraînent également des coûts humains, sociaux et économiques très lourds pour nos sociétés », a-t-il indiqué.
« Reconnaissant les risques à multiples facettes que les enfants et les adolescents courent en matière de violence sexuelle et de genre, et le rôle protecteur que l'éducation peut jouer, le HCR s'est concentré en 2013 sur l'intégration de ses stratégies dans les trois domaines clés de protection, soit la violence sexuelle et à l'encontre des femmes, la protection des enfants et l'éducation », a expliqué António Guterres. « Bon nombre d'opérations élaborent déjà des programmes conjuguant leurs efforts pour protéger les filles et les garçons relevant de la compétence du HCR et éviter la violence sexuelle et à l'encontre des femmes en milieu scolaire. »
António Guterres a promis que le HCR, en étroite collaboration avec les partenaires locaux et les autorités nationales, intensifiera ses efforts pour garantir un environnement sûr pour l'apprentissage - y compris moyennant les associations parents-professeurs, les clubs de jeunes, les activités extrascolaires, l'application des codes de conduite et les mécanismes de recours confidentiels pour que les élèves puissent avoir accès aux services sanitaires et psychosociaux.
« Nous savons que moyennant l'adoption d'une approche sensible aux questions de genre en matière de services multisectoriels, par exemple en aménageant des latrines séparées dans les écoles ou en encourageant le recrutement de personnel éducatif féminin, entre autres, nous pouvons rendre les écoles plus sûres pour les filles et les garçons », a-t-il indiqué.
António Guterres a annoncé qu'en 2013, 148 opérations mettent en oeuvre des programmes de prévention et de réponse à la violence sexuelle et à l'encontre des femmes, ce qui fait de ce thème l'un des objectifs les plus couramment fixés dans les plans par pays. Néanmoins, il a ajouté que la sécurité de l'environnement scolaire « reste un domaine sous représenté dans le cadre des opérations du HCR. »
Les bureaux du HCR à travers le monde, y compris le siège de l'organisation à Genève, organisent des événements pour marquer les 16 jours d'action et la Journée internationale célébrée aujourd'hui pour éliminer la violence à l'encontre des femmes. Par exemple, en plus d'organiser des activités culturelles comme la danse, l'équipe du HCR au Burundi a également lancé des questionnaires sur la question de la violence sexuelle et à l'encontre des femmes dans les écoles ainsi que des spectacles avec des enseignants et des éléves. Leur objectif est de se concentrer sur les jeunes afin de les aider à comprendre comment prévenir les violences sexuelles et à l'encontre des femmes dans les écoles, comment changer les comportements à long terme pour devenir plus respectueux envers les jeunes filles et les femmes.
Les 16 journées d'action est une campagne internationale lancée en 1991 par le premier institut international pour le leadership des femmes (Women's Global Leadership Institute). Cette campagne internationale démarrera le 25 novembre, Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, et se terminera le 10 décembre, Journée des droits de l'homme. Elle rassemble le HCR, ses partenaires, les personnes relevant de la compétence du HCR et les communautés hôtes à travers le monde dans un appel unifié pour lutter contre la violence sexuelle et de genre, où et à chaque fois qu'elle se manifeste