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Un ancien réfugié congolais met en scène sa nouvelle vie en Arizona

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Un ancien réfugié congolais met en scène sa nouvelle vie en Arizona

Shukuru Kalunga a écrit une pièce de théâtre visant à sensibiliser sur la question des réfugiés, à travers son propre vécu aux États-Unis.
21 Avril 2010
Shukuru Kalunga, un ancien réfugié congolais vivant désormais à Tucson en Arizona, dirige de jeunes acteurs durant une répétition de sa pièce, « L'Inattendu. »

WASHINGTON DC, États-Unis, 21 avril (HCR) - Shukuru Kalunga est un adolescent lycéen et il rêve de devenir avocat. Ce qui différencie Shukuru Kalunga des autres élèves, ce sont les obstacles qu'il a surmontés à la fois avant et après son arrivée aux États-Unis. Shukuru Kalunga et sa famille sont des réfugiés originaires de République démocratique du Congo. Ils ont été réinstallés à Tucson en Arizona en 2008, après avoir vécu plusieurs années dans un camp de réfugiés en Ouganda. Shukuru Kalunga souhaite sensibiliser sa communauté sur la question des réfugiés et, dans ce but, il a écrit et mis en scène une pièce intitulée « L'Inattendu. » Le texte se fonde sur son propre vécu en tant que réfugié nouvellement arrivé à Tucson et la pièce a été applaudie par un large public. Shukuru Kalunga s'est entretenu avec Stephany Warner, stagiaire en information publique au HCR.

Quelles ont été les difficultés à votre arrivée en Amérique ?

Après notre arrivée en Amérique, ma famille et moi étions confrontés à de nombreux défis, car nous ne connaissions personne et nous ne comprenions pas la langue. Il nous était très difficile de communiquer et d'exprimer tout ce que nous voulions dire. J'avais un problème de langue à mon arrivée car l'anglais américain est très différent de l'anglais que nous apprenons en Afrique. Je pouvais comprendre un texte écrit mais je n'arrivais pas à suivre une conversation. Lorsque je suis allé à l'école, j'ai dû surmonter un nouveau défi, car le système d'éducation aux États-Unis est très différent de celui de mon pays. J'étais désorienté et je n'étais pas sûr de réussir. Mes professeurs d'anglais m'ont encouragé et donné la force de continuer quand j'en venais à vouloir abandonner l'école.

Parlez-vous de votre pièce et comment vous l'avez écrite

J'ai d'abord écrit sur mon vécu un essai qui a été publié dans un magazine. J'ai ensuite décidé que je devais faire découvrir ma vie en direct. J'ai ressenti qu'une pièce de théâtre pourrait parfaitement faire entendre les réfugiés sur leur vécu. La pièce n'est pas seulement fondée sur mon propre vécu, mais aussi sur celui d'autres réfugiés, notamment ceux qui vivent à Tucson. A mon arrivée dans cette ville, j'ai été surpris par le niveau de difficulté de la vie aux États-Unis. J'ai écrit cette pièce pour faire connaître les problèmes rencontrés par les réfugiés, et notamment ceux qui habitent à Tucson. J'ai ressenti que si je faisais entendre leur voix via une pièce de théâtre, alors les gens comprendraient le message et réaliseraient les défis auxquels sont confrontés les réfugiés aux États-Unis ainsi que les épreuves subies.

Quels sont vos projets et vos espoirs pour l'avenir ?

Je souhaite faire carrière dans le domaine juridique car j'ai toujours voulu défendre les gens. Chaque jour représente une nouvelle vie pour moi et, dans les années à venir, je veux vraiment travailler avec les réfugiés. Mon expérience m'a permis de réaliser le besoin croissant d'aider des réfugiés nouvellement arrivés aux États-Unis et de leur offrir mon aide.

Un grand nombre d'enfants réfugiés ont des objectifs pour leur vie, mais ils n'ont pas confiance en eux. La plupart d'entre eux ne ressentent pas d'intérêt sur leur vécu. Certains des acteurs de ma pièce de théâtre étaient des enfants réfugiés et ils ont été étonnés du nombre d'habitants de la ville venus pour applaudir une pièce de théâtre traitant de la vie de réfugiés comme eux. J'espère que cette pièce poussera d'autres enfants à faire entendre leur voix et que leur confiance en eux se développera.

De nombreux réfugiés pensent qu'on les considère comme des ignorants car ils sont des réfugiés alors qu'en fait, ils ont beaucoup appris du fait de leur vécu. J'ai discuté avec des réfugiés étudiant dans les deux universités où je voudrais continuer mes études à l'automne, et ils souhaitent monter une organisation de jeunes réfugiés. Tout ce dont j'ai besoin pour le moment, c'est d'aller à l'université et de commencer à travailler sur ce projet.