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En Jordanie, l'école publique accueille les jeunes Iraquiens

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En Jordanie, l'école publique accueille les jeunes Iraquiens

Le système d'éducation publique en Jordanie est mis à rude épreuve en cette rentrée scolaire. Le HCR est cependant déterminé à ce que les jeunes Iraquiens vulnérables soient inscrits à l'école.
25 Août 2008
Pour la seconde année consécutive, les enfants iraquiens réfugiés peuvent s'inscrire dans les écoles publiques jordaniennes, indépendamment de leur statut légal.

AMMAN, Jordanie, 25 août (UNHCR) - Laila*, âgée de 11 ans, rayonnait de bonheur au début de la semaine dernière, quand elle a rejoint des centaines de milliers d'autres enfants qui, dans toute la Jordanie, faisaient leur rentrée scolaire après deux mois de vacances d'été.

« Je suis reconnaissante de pouvoir retourner à l'école. Je me suis fait de nombreux amis et je suis toujours encouragée », a dit l'enfant, qui fait partie des dizaines de milliers de jeunes inscrits dans le système d'éducation publique jordanien, depuis que le Roi Abdallah II en a permis l'accès à tous les élèves iraquiens, indépendamment de leur statut légal.

Avec l'encouragement de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés et de ses partenaires, de nombreux enfants iraquiens ont quitté des institutions privées coûteuses et ont rejoint l'école publique - comme celle située dans le quartier de Marka à Amman, où Laila est inscrite. Le HCR est convaincu qu'il est essentiel pour tous les réfugiés de continuer à recevoir une éducation, ce qui n'était pas possible, pour les plus nécessiteux d'entre eux, avant le décret du roi.

L'afflux de nouveaux élèves iraquiens, combiné avec les efforts du roi pour accroître l'inscription des enfants jordaniens malgré l'augmentation des prix de l'essence et de la nourriture, met à rude épreuve le système d'éducation public. Quelque 31 000 enfants jordaniens auraient été transférés depuis des institutions privées vers des écoles publiques, à l'aube de cette nouvelle année scolaire.

« Nous sommes bien conscients que la pression sur le système [d'éducation] jordanien est énorme », a dit Imran Riza, le délégué du HCR en Jordanie. Le Gouvernement jordanien a commencé à louer des locaux supplémentaires et à embaucher davantage d'enseignants, mais de nombreuses écoles n'accepteraient déjà plus les nouvelles demandes d'inscription pour des Iraquiens ou des Jordaniens.

Des écoles ont dû instituer un système de listes d'attente et certaines vont devoir organiser un système de rotation - où un même local est occupé, en alternance, par deux classes, l'une le matin et l'autre l'après-midi.

Malgré des difficultés et des problèmes logistiques, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés est déterminée à assurer la scolarisation des jeunes réfugiés iraquiens. Imran Riza, qui s'était félicité de la décision de la Jordanie de continuer à permettre l'inscription de tous les enfants iraquiens à l'école publique cette année, a dit que « pour le HCR, l'éducation reste une priorité aussi bien qu'un défi. »

En juillet et en août, le HCR et ses partenaires ont mené une campagne pour accroître les inscriptions scolaires pour cette année et encourager les réfugiés iraquiens, qui avaient épuisé leurs économies, à transférer leurs enfants du privé vers le public.

Malgré la générosité de la Jordanie qui avait ouvert l'accès à ses écoles publiques l'année dernière, assurant ainsi que de nombreux enfants iraquiens pourraient continuer ou reprendre leurs études, le HCR est préocuppé par le grand nombre de réfugiés, en âge d'être scolarisés, qui ne vont toujours pas à l'école.

Bien qu'il y ait seulement une petite contribution annuelle pour s'inscrire dans les écoles publiques, de nombreuses familles parmi celles, en nombre croissant, qui sont confrontées à un manque d'argent - comme la famille de Laila - choisissent de faire travailler tous ou une partie de leurs enfants. « Mon frère [le plus âgé] n'est pas allé à l'école depuis trois ans car il est forcé de travailler pour subvenir aux besoins de notre famille », a révélé Laila.

Le HCR recherche d'autres moyens pour augmenter le nombre des inscrits, notamment en travaillant avec le gouvernement pour accroître la capacité des écoles publiques. L'organisation examine aussi le projet de création de cours du soir, pour que les enfants réfugiés iraquiens puissent être scolarisés après leur journée de travail. D'autres initiatives à l'étude incluent des formations non diplômantes dans des domaines comme l'informatique, les langues et l'art, dont l'objectif serait simplement d'acquérir des compétences commercialisables sur le marché du travail.

« L'un des défis les plus cruciaux auxquels nous faisons face consiste à ne pas perdre le taux d'alphabétisation et à ne pas gâcher l'avenir d'une génération d'enfants iraquiens à cause du déplacement », a dit Imran Riza, du HCR.

* Noms fictifs pour des raisons de protection

Par Ziad Ayad à Amman, Jordanie