Déplacement massif dans le nord-ouest du Pakistan
Déplacement massif dans le nord-ouest du Pakistan
On observe actuellement un déplacement massif au nord-ouest du Pakistan, alors que les confrontations entre les forces gouvernementales et les militants s'étendent et que les personnes profitent des levées partielles des couvre-feux pour se déplacer vers des zones plus sûres.
Le gouvernement provincial estime qu'entre 150 000 et 200 000 personnes sont déjà arrivées dans des zones plus sûres de la Province frontière du Nord-Ouest ces derniers jours. Par ailleurs 300 000 autres personnes sont déjà en mouvement ou vont l'être très bientôt.
Ceux qui fuient cette dernière escalade des hostilités dans les régions de Lower Dir, de Buner et de Swat ont rejoint quelque 555 000 Pakistanais précédemment déplacés qui avaient fui leurs maisons dans les zones tribales et la Province frontière du Nord-Ouest depuis août 2008 et qui avaient déjà été enregistrées par le HCR et les autorités de la Province frontière du Nord-Ouest. La vaste majorité des précédents arrivants - soit plus de 462 000 personnes - louent des logements ou sont hébergés dans des familles d'accueil. Un autre groupe de 93 000 personnes sont accueillies dans 11 camps assistés par le HCR, d'autres agences humanitaires des Nations Unies, des ONG et des organisations de la famille Croix-Rouge et Croissant-Rouge.
Les nouveaux arrivants vont eux aussi mettre à rude épreuve les ressources. A ce jour, plus de 83 000 personnes des régions de Buner, de Dir et de Swat ont été enregistrées depuis le nouvel afflux, y compris quelque 5 000 d'entre elles se trouvant des trois nouveaux camps et plus de 78 000 personnes qui se trouvent en dehors des camps, louant des maisons ou vivant au sein de familles d'accueil. Cependant, l'enregistrement dans les nouveaux camps se poursuit et les chiffres augmenteront rapidement. Selon d'autres sources d'information, des personnes de la région de Buner arrivent dans des camps existants dans la région de Lower Dir. A Islamabad, Rawalpindi, Lahore et dans d'autres centres urbains du Punjab, le HCR a enregistré un autre groupe de 40 000 déplacés, principalement originaires de Bajaur, de Mohmand et de Swat ces deux dernières semaines.
Des équipes du HCR sur le terrain rapportent que les routes depuis Swat et Buner, quand elles convergent dans les districts de Mardan et de Swabi, sont très encombrées. Un voyage vers Mardan, qui dure normalement deux jours, dure maintenant le double car les routes sont surchargées.
Le camp de Jalala dans le district de Mardan est l'un des trois camps établis il y a six jours en réponse à l'afflux de personnes fuyant les combats dans les régions de Buner et de Lower Dir. Ces deux derniers jours, un nombre croissant de familles originaires de Swat a rejoint le camp, voyageant à bord de rickshaws, de voitures, de petits camions ou de bus. La plupart n'ont emporté pratiquement que les vêtements qu'ils portaient sur eux le jour de la fuite.
Les nouveaux arrivants ont indiqué aux employés du HCR dans le camp hier qu'ils avaient eu des problèmes pour trouver des moyens de transport et qu'ils avaient dû louer des véhicules au prix fort. Une famille de 20 personnes originaire de Buner a indiqué avoir payé 30 000 roupies (350 dollars) pour voyager vers le camp depuis leur maison. Un autre homme originaire de Mingora, dans la région de Swat, a conduit sa famille dans son rickshaw durant sept heures d'un voyage harassant, vers le camp de Jalala en quête de sécurité. Il était en larmes quand il est arrivé hier.
Dans le cadre de la réponse conjointe des Nations Unies pour aider les personnes déplacées originaires des régions de Lower Dir, de Buner et de Swat la semaine dernière, le HCR a aidé à établir trois nouveaux camps, incluant Jalala et Sheikh Shehzad à Mardan et à Yar Hussain dans le district de Swabi. Nous aidons le Croissant-Rouge pakistanais à créer un quatrième camp dans ce district de Swabi. Les planificateurs de site du HCR étudient actuellement dans la région, pour des camps supplémentaires, des terrains potentiels déjà identifiés par le gouvernement. Parallèlement, plus au sud dans la Province frontière du Nord-Ouest, des projets sont en cours pour étendre le camp existant de Jalozai, qui accueille actuellement quelque 48 000 personnes déplacées ayant fui les zones tribales depuis août 2008.
La semaine dernière, le HCR a travaillé avec le gouvernement pour établir 12 centres d'enregistrement, incluant six dans le district de Mardan, cinq dans le district de Swabi et un dans le district de Charsadda. Cependant, étant donné l'importance de l'afflux, ce n'est pas assez. Nous discutons actuellement avec les autorités sur des projets pour 75 centres dans la région pour accélérer l'enregistrement. Nous allons aussi accroître le nombre des plateformes humanitaires, un volet clé de notre stratégie pour aider les personnes qui se trouvent en dehors des camps.
Hier, un nouveau centre de réception a été ouvert sur la route principale Malakand à Jalala pour donner aux personnes de la nourriture, de l'eau et des informations sur les camps et les centres d'enregistrement. C'est le premier de quatre autres centres de ce type qui sont prévus sur les routes principales de l'afflux pour aider les personnes quand elles arrivent dans des zones plus sûres. Des projets sont aussi menés actuellement pour fournir des soins médicaux et une assistance au transport dans les centres de réception, dans le cadre de la réponse conjointe des Nations Unies.
Le HCR répond actuellement à la situation d'urgence en distribuant des biens de secours (tentes, bâches en plastique, seaux, jerrycans et batteries de cuisine) pour 100 000 personnes, tout en procédant à l'achat de matériel humanitaire supplémentaire pour 200 000 autres personnes.