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Les réfugiés palestiniens bloqués à la frontière avec la Syrie ont désespérément besoin d'aide

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Les réfugiés palestiniens bloqués à la frontière avec la Syrie ont désespérément besoin d'aide

Une équipe de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a mis en évidence que la situation des plus de 1 400 Palestiniens qui ont fui Bagdad et sont bloqués dans des camps situés à la frontière entre l'Iraq et la Syrie se détériore de jour en jour.
26 Juin 2007
Des réfugiés palestiniens bloqués dans le camp d'Al Waleed, près de la frontière iraquienne avec la Syrie.

AL WALEED, Iraq, 26 juin (UNHCR) - Une équipe de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a mis en évidence que la situation des plus de 1 400 Palestiniens qui ont fui Bagdad et sont bloqués dans des camps situés à la frontière entre l'Iraq et la Syrie se détériore de jour en jour.

Ces réfugiés ont un besoin urgent de soins médicaux et il est nécessaire de trouver rapidement une solution humanitaire, a déclaré la porte-parole de l'UNHCR, Jennifer Pagonis, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue mardi à Genève, avant d'ajouter : « Nous exhortons les pays de la région ainsi que les autres pays plus éloignés à nous aider à mettre fin à leurs souffrances. »

Une équipe de l'UNHCR a visité la semaine dernière le camp d'Al Waleed - qui héberge 1 071 Palestiniens - situé du côté iraquien de la frontière, et a identifié quatre enfants et un jeune homme qui ont urgemment besoin de soins médicaux. Parmi eux se trouvent un jeune souffrant d'une malformation cardiaque, deux enfants atteints de la maladie de Hodgkin, un jeune qui risque de perdre sa jambe à cause d'une maladie vasculaire et un jeune homme souffrant d'un diabète sévère, qui est en train de perdre la vue.

Un autre groupe de quelque 400 Palestiniens sont bloqués à la frontière ou dans le no man's land entre l'Iraq et la Syrie. L'UNHCR et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) tentent de fournir les soins médicaux nécessaires, tâche difficile dans ces camps frontaliers, infestés de serpents et de scorpions, sans accès à l'eau potable et qui ne bénéficient pas de conditions hygiéniques, médicales et d'hébergement satisfaisantes.

L'agence pour les réfugiés a mis en place une petite infirmerie dans le camp d'Al Waleed et l'équipe de l'UNHCR a livré une réserve de multivitamines pour une durée d'un mois, destinée à 120 enfants, ainsi que 300 parasols. Mais les enfants qui sont gravement malades, dont certains sont en danger de mort, ont besoin d'être hospitalisés.

Une autre inquiétude concerne la situation sécuritaire qui se détériore également rapidement dans la zone. En début de semaine dernière, des hommes en armes venant de la région se sont introduits dans le camp, ont menacé les réfugiés et leur ont demandé une partie de leur matériel. Le Ministère iraquien de l'intérieur a lancé un mandat d'arrêt à leur encontre, mais les coupables n'ont toujours pas été attrapés.

Les réfugiés sont de plus en plus effrayés et frustrés, pris au piège au milieu de nulle part, sans comprendre pourquoi personne ni aucun pays ne peut les aider ou leur donner accès à la sécurité. Plusieurs réfugiés ont supplié notre équipe de ne pas les oublier et de ne pas les abandonner dans cet enfer. Aucun d'eux ne veut retourner à Bagdad.

Ils ont apprécié le contact avec des visiteurs extérieurs. Les enfants ont éprouvé une joie toute particulière lorsque l'équipe de l'UNHCR a commencé à distribuer des jouets, du matériel pour faire de la peinture et des équipements sportifs, notamment des filets de volley-ball et de football ainsi que des ballons.

Le jeune Ahmad est en train de guérir d'une très mauvaise blessure à la jambe, survenue suite à une attaque à la roquette à Bagdad, mais il était impatient de jouer au football. « Maintenant que je peux bouger mon pied, je suis bloqué dans ce camp et je reste assis à rien faire. J'ai adoré jouer - je jouerais même là-bas », a-t-il dit, en montrant du doigt le désert hostile entourant le camp.

Les températures très élevées et ces tempêtes de sable viennent encore ajouter à leurs souffrances. Pendant la journée, les températures sous les tentes montent jusqu'à 50 degrés et il y a très peu d'ombre. Il y a également régulièrement des tempêtes de sable.

Les équipements destinés à l'eau et aux sanitaires demeurent très rudimentaires car l'UNHCR et le CICR ont été empêchés d'établir un site en bonne et due forme. Différentes agences sur le terrain ont été menacées par les Iraquiens de la région et ont été parfois empêchées pour fournir de l'assistance à ces Palestiniens pris au piège.

A Bagdad, la situation demeure plus que préoccupante. Beaucoup de Palestiniens sont bloqués, effrayés à l'idée de se déplacer mais tout aussi effrayés à la perspective de rester. Il y a encore environ 15 000 Palestiniens qui demeurent en Iraq - moins de la moitié du nombre estimé en 2003.

L'UNHCR a régulièrement appelé à un soutien international pour les Palestiniens mais avec peu de résultats. L'agence pour les réfugiés continue à presser instamment les autorités iraquiennes et les forces multinationales à protéger autant que faire se peut la communauté palestinienne à Bagdad et à la frontière entre l'Iraq et la Syrie.

Par Anita Raman à Al Waleed, Iraq