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Tchad : Le HCR condamne avec fermeté le recrutement forcé de réfugiés soudanais du Darfour

Points de presse

Tchad : Le HCR condamne avec fermeté le recrutement forcé de réfugiés soudanais du Darfour

31 Mars 2006

Veuillez noter que ce texte a été modifié : les recrutements forcés ont pris place dans deux camps Tréguine et Breidjing (la version précédente évoquait trois camps, dont Farchana) et toute référence au Darfour a été effacée.

L'UNHCR condamne avec fermeté le recrutement forcé de réfugiés soudanais du Darfour par divers groupes armés dans certains de nos camps dans l'est du Tchad, au mépris de la nature civile de l'asile et de nos camps. Nous appelons toutes les parties impliquées à cesser ces activités dans nos camps, y compris à Tréguine et Breidjing.

Ces trois camps sont situés entre Abéché, ville située à l'est de la capitale tchadienne, et la ville frontalière d'Adré. Les enquêtes menées par les équipes de l'UNHCR et les témoignages des réfugiés indiquent que le recrutement a commencé entre vendredi 17 mars après-midi et dimanche 19 mars, week-end au cours duquel peu de personnel humanitaire se trouvait dans les camps. Ce n'est pas la première fois que nous recevons ce type d'information. Début mars, nous avons également reçu des rapports sur le recrutement forcé dans le camp de Kounoungou, près de la ville de Guéréda.

Bien qu'à ce stade nous ne soyons pas en mesure de fournir des chiffres précis, les premières évaluations indiquent que plusieurs centaines d'hommes ont été recrutés à Tréguine et Breidjing. Les réfugiés ont fait savoir que les recruteurs ciblaient les jeunes garçons et les hommes âgés de 15 à 35 ans. Des personnes même plus jeunes auraient aussi été enrôlées. La plupart ont été recrutés de force, mais certains ont rejoint ces groupes armés de façon volontaire.

La responsabilité de cette opération de recrutement n'est pas clairement établie et l'UNHCR ne souhaite faire aucune spéculation. Mais nous pouvons dire que certains réfugiés qui ont été recrutés sont depuis rentrés au camp.

Cette activité est une nouvelle preuve de l'insécurité grandissante qui s'est développée des deux côtés de la frontière soudano-tchadienne, problème sur lequel le Haut Commissaire António Guterres avait déjà attiré l'attention depuis quelques mois. On rapporte également des heurts hier dans la région entre les villes d'Adé et de Modéian, à l'est du Tchad, à quelque 100 kilomètres au sud d'Adré.

D'après nos informations, le recrutement des réfugiés ne s'est pas poursuivi après le dimanche 19 mars dans les deux camps. Néanmoins, quelques jeunes réfugiés, craignant d'être recrutés, resteraient cachés en dehors des camps du Tchad dans les villages voisins.

Suite à nos premières investigations dans les camps, nous avons eu plusieurs réunions à haut niveau la semaine dernière avec les autorités tchadiennes. Nous avons fortement insisté sur le caractère civil des camps de réfugiés, qui doit être maintenu à tout moment et respecté en toutes circonstances. Les recrutements forcés de réfugiés, particulièrement de mineurs qui sont arrivés au Tchad pour trouver asile, sont complètement inacceptables. Lors de ces réunions, nous avons rappelé au gouvernement tchadien qu'il est de sa responsabilité première d'assurer la sécurité des camps de réfugiés se trouvant sur son territoire. Le gouvernement a promis de renforcer le déploiement de gendarmes autour des camps pour empêcher que des armes ou des personnes armées n'y rentrent. Nous avons également demandé au gouvernement son soutien pour que les réfugiés recrutés puissent rentrer en toute sécurité dans les camps.

Plus de 200 000 réfugiés soudanais du Darfour sont accueillis dans les 12 camps gérés par l'UNHCR le long de la frontière à l'est du Tchad.