Les victimes de l'attaque contre le HCR à Yei sont dans un état stationnaire dans un hôpital de Nairobi
Les victimes de l'attaque contre le HCR à Yei sont dans un état stationnaire dans un hôpital de Nairobi
GENEVE, 17 mars (UNHCR) - Un employé de l'UNHCR et un garde soudanais ont été gravement blessés durant l'attaque mercredi soir contre l'enceinte de l'UNHCR à Yei, au Sud-Soudan. Leur état est maintenant stationnaire à l'hôpital de Nairobi après qu'ils aient été évacués par voie aérienne hier depuis Juba, la capitale du Sud-Soudan. Une équipe de l'UNHCR chargée de la sécurité et des opérations rejoint actuellement Yei pour évaluer la situation, après une rapide mission initiale d'estimation effectuée hier.
Lors de l'attaque menée par deux individus armés, un garde soudanais et un des deux intrus ont été tués. Six autres employés internationaux de l'UNHCR étaient présents dans l'enceinte au moment de l'attaque. Ils n'ont pas été blessés et sont en sécurité.
« L'employé de l'UNHCR qui a été évacué est un ressortissant irakien. Lors de l'attaque, il a été touché à l'abdomen par trois balles. Il a dû subir une opération chirurgicale la nuit dernière, après son arrivée à Nairobi. Il avait auparavant été opéré à Juba pour stabiliser son état, avant de partir vers Nairobi », a indiqué Ron Redmond, porte-parole de l'UNHCR lors d'une conférence de presse à Genève vendredi.
L'UNHCR attend une évaluation plus complète de son état de santé plus tard dans la journée. L'employé blessé se trouve en soins intensifs, où son état s'est maintenant stabilisé.
Le garde blessé a aussi été évacué. Il a reçu une balle dans la jambe durant l'attaque, ce qui nécessitera également une intervention chirurgicale. Son état de santé est stable et ses jours ne sont pas en danger.
Une équipe de l'UNHCR pour la sécurité et les opérations se dirige actuellement vers Yei pour évaluer la situation sur le terrain, suite à une rapide mission initiale jeudi effectuée par un cadre de l'UNHCR, le coordinateur résident adjoint des Nations Unies au Sud-Soudan et un membre de la sécurité des Nations Unies.
« Le Haut Commissaire, António Guterres, envoie au Sud-Soudan une équipe de la section des urgences et de la sécurité pour évaluer la situation sur le terrain, ainsi que la Haut Commissaire assistante pour les opérations, Judy Cheng-Hopkins, et le directeur des opérations au Sud-Soudan, Jean-Marie Fakhouri », a ajouté Ron Redmond.
Les équipes non indispensables de l'UNHCR à Yei doivent se rendre à Nairobi aujourd'hui pour un compte-rendu sur cet incident traumatisant.
Le Haut Commissaire António Guterres s'est exprimé jeudi à propos de cet événement choquant qui ne fait que souligner les difficultés que rencontre l'UNHCR dans le cadre de ses opérations au Sud-Soudan, alors que l'agence tente de créer un environnement favorable pour le retour des réfugiés.
L'UNHCR a ouvert un bureau à Yei en 2004, pour préparer le retour des réfugiés sud-soudanais depuis la République centrafricaine, la République démocratique du Congo et l'Ouganda vers la région Ouest-Equateur.
La première opération de rapatriement, qui devait avoir lieu la semaine prochaine de la RDC vers la région de Yei, a été suspendue, le temps pour l'UNHCR d'évaluer la situation sur place.
Les 21 années de guerre civile au Soudan se sont achevées en janvier 2005 après la signature des accords de paix. L'UNHCR et d'autres agences ont travaillé dans la zone du Sud-Soudan ravagée par la guerre, avant que les accords ne soient signés pour ouvrir la voie au retour des réfugiés.
Ainsi l'année dernière, l'UNHCR et ses partenaires ont réhabilité l'hôpital et plusieurs écoles à Yei. Ils ont aussi développé des activités génératrices de revenus pour les rapatriés.
Quelque 350 000 réfugiés du Sud-Soudan se trouvent dans des pays voisins, dont 13 300 en RDC, et 4 autres millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du Soudan. Environ 58 000 réfugiés se préparent à rentrer dans leur pays durant le premier semestre 2006, avant le début de la saison des pluies.
A la fin de la semaine dernière, l'UNHCR a lancé un appel supplémentaire d'un montant de 63,2 millions de dollars pour financer de l'opération de retour et de réintégration au Sud-Soudan. A ce jour, elle a déjà reçu 8 millions de dollars. L'appel faisait état du problème récurrent de la sécurité dans de nombreuses régions du sud à cause de tensions interethniques et de rivalités entre divers groupes armés.