Fermer sites icon close
Search form

Recherchez un site de pays.

Profil du pays

Site web du pays

Au nord du Pakistan, des sinistrés dorment enfin à l'abri

Articles et reportages

Au nord du Pakistan, des sinistrés dorment enfin à l'abri

L'UNHCR achemine de l'aide vers les régions touchées par le séisme comme Balakot, Batagram et Muzaffarabad. Les camps se multiplient pour accueillir les gens qui ont perdu leur maison dans la catastrophe. Quatre camps sont opérationnels grâce aux efforts de l'UNHCR, de l'armée et des ONG. Beaucoup d'autres camps de fortune auront également besoin d'aide.
24 Octobre 2005
Ali Zaman et les huit membres de sa famille arrivent au camp de Ghari Habibullah depuis leur village proche de Muzaffarabad.

BALAKOT, Pakistan, 24 octobre (UNHCR) - La chute des températures et le désespoir poussent les survivants du séisme à quitter leurs villages dévastés dans les montagnes pour se réfugier dans des camps toujours plus nombreux au nord du Pakistan. L'UNHCR y achemine de l'aide pour les personnes qui ont perdu leur maison.

Ce week-end, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a envoyé 1 500 tentes, 4 500 couvertures, 2 200 bâches en plastique, 3 000 jerricans et 700 sets d'ustensiles de cuisine depuis son stock de Peshawar vers Balakot, Batagram et Muzaffarabad, les zones dévastées par le tremblement de terre du 8 octobre.

Une partie de cette cargaison de biens de secours viendra renforcer les distributions à Balakot et Batagram, où l'UNHCR a installé avec l'aide de l'armée, quatre camps provisoires pour héberger les personnes déplacées à cause du tremblement de terre. Le camp de Bassian à Balakot accueille à présent plus de 1 600 personnes logées dans 300 tentes. Celui tout proche de Ghari Habibullah compte 340 tentes et quelque 1 400 habitants. Le camp de Shamlai à Batagram abrite 100 familles dans 150 tentes, celui de Subjail, 17 familles dans 30 tentes.

« Des nouveaux venus arrivent tous les jours. Certains d'entre eux viennent des régions aux alentours et même de beaucoup plus loin, par exemple de Muzaffarabad, car ils ont entendu parler de l'aide à Balakot », déclare Blasé Kojcevsky, expert en gestion de camp au sein de l'équipe d'urgence de l'UNHCR à Balakot. L'UNHCR a été chargé de la gestion des camps dans le cadre de l'aide d'urgence des Nations Unies au Pakistan, afin d'assurer un hébergement adéquat aux quelque 500 000 personnes qui ont perdu leur maison dans le tremblement de terre.

Parmi les nouveaux arrivés, Ali Zaman et sa famille de huit personnes : ils sont partis du village de Hassan Gallian, près de Muzaffarabad. « Le séisme a complètement détruit toutes les maisons de notre village. Il y avait trois ou quatre morts dans chaque maison », raconte-t-il. « Nous avons d'abord attendu en vain que les secours nous parviennent, mais après nous sommes partis à pied et avons rejoint les autres dans les tentes à Ghari Habibullah. »

Après s'être enregistrés auprès des responsables du camp, Zaman et sa famille ont posé leurs bagages près des deux tentes qui leur sont allouées. Ils ont reçu des bâches en plastique à utiliser comme tapis de sol. On leur a également donné des rations de riz, de farine de blé, de légumes secs, d'huile, de lait, des bougies et du savon.

« C'est un grand réconfort de voir ces tentes dressées », raconte Zaman. « Ma famille a enfin un abri, après avoir vu toutes les maisons détruites et tant de familles sans-abri. »

Cependant, comme l'explique Blasé Kojcevsky, la gestion de camps, ce n'est pas seulement trouver un terrain plat pour dresser des tentes. L'UNHCR collabore avec l'armée pakistanaise pour s'assurer que les tentes sont dressées à distance suffisante et qu'il y a des espaces prévus pour les latrines, les écoles et les aires de jeu pour les enfants. Les camps seront clôturés et un éclairage de sécurité installé pour garantir la protection des femmes vulnérables et des enfants, a-t-il ajouté.

Les premiers soins, de l'eau et un système sanitaire sont également indispensables. Des organisations non gouvernementales (ONG), telles que International Medical Corps, Save the Children, Norwegian Church Aid, la Taraque Foundation, financée par l'UNICEF et la Society for Sustainable Development sont présentes dans les camps pour répondre à ces besoins. World Vision prendra en charge la protection des enfants, l'éducation et les activités récréatives dans le camp de Bassian.

L'UNHCR et l'armée n'établissent pas seulement des camps ; ils partent également à la recherche des personnes qui ont construit elles-mêmes des abris de fortune. De tels camps de fortune ont souvent besoin d'aide matérielle et d'une meilleure organisation pour éviter les problèmes de santé ou d'hygiène.

A Muzaffarabad, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a presque terminé la distribution des 800 tentes arrivées samedi ; 120 tentes ont été distribuées à un campement spontané qui a reçu l'aide d'une entreprise locale spécialisée en fibres optiques, et des centaines d'autres à des ONG telles que Al Mustafa Trust et Al Khidmat, pour qu'elles se chargent de la distribution. Mille tentes supplémentaires sont en route pour répondre à la demande qui ne cesse d'augmenter.

Les personnes, comme Zaman, qui ont trouvé de l'aide dans des camps provisoires, sont conscients du malheur de leurs voisins, pris au piège dans les montagnes. « La situation dans les villages de montagne est complètement désespérée, c'est la raison pour laquelle les gens se rendent dans les camps », a expliqué Zaman au camp de Ghari Habibullah. « Mais il y a toujours des gens là-haut ; il faut donc que les secours leur parviennent aussi. »

Afin de garantir la distribution sans interruption des secours, l'UNHCR amène des tonnes d'articles d'aide d'urgence de ses réserves en Turquie, à Amman, à Dubaï, au Danemark et en Afghanistan. En tout, plus de 15 000 tentes familiales de l'UNHCR, 220 000 couvertures, quelque 70 000 bâches en plastique, 15 000 sets d'ustensiles de cuisine, 31 000 jerricans, 2 000 réchauds et 5 000 lampes sont transportés rapidement vers le Pakistan pour soulager la population. L'agence avait déjà 4 700 tentes au Pakistan lorsque le séisme a frappé.

Lundi à midi, les C-130 de l'OTAN avaient déjà effectué 19 vols au départ de la base aérienne d'Incirlik, en Turquie. Ils ont transporté presque 200 tonnes d'articles d'aide d'urgence des réserves de l'UNHCR dans le pays. Plus tard dans la journée, un avion danois est venu rejoindre les avions turc, italien, grec, français et britannique qui se trouvaient déjà au Pakistan.

En poursuivant la moyenne établie jusqu'à présent, il faudrait environ 60 vols pour emmener de Turquie les 860 tonnes de tentes, de couvertures et de réchauds de l'UNHCR. Cependant, des responsables de l'OTAN ont annoncé que deux Boeing 747 affrétés par le gouvernement américain devraient arriver à Incirlik mercredi et jeudi. Ces avions ont une capacité sept fois supérieure à celle des C-130 et amélioreront considérablement l'efficacité du pont aérien.

Le pont aérien n'a pas été affecté par le tremblement de terre qui a touché la Turquie vendredi. C'était le troisième cette année à frapper différentes régions de ce pays.

Pendant ce temps, le pont aérien de l'UNHCR au départ de la Jordanie avait déjà compté, lundi à midi, un total de 9 vols (en utilisant un Boeing 707, un Airbus A310 et un DC-8). L'agence a également envoyé par avion plusieurs chargements de tentes et d'articles de secours non alimentaires en provenance de Dubaï et de Copenhague.

Par Babar Baloch et Tim Irwin à Balakot