Le HCR et l'ONUSIDA demandent aux gouvernements d'inclure les réfugiés dans les programmes contre le VIH/SIDA
Le HCR et l'ONUSIDA demandent aux gouvernements d'inclure les réfugiés dans les programmes contre le VIH/SIDA
GENEVE, 1er mars (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés et l'ONUSIDA ont lancé un appel conjoint à l'adresse des gouvernements pour qu'ils incluent les réfugiés dans leurs politiques et programmes de prévention et de traitement contre le VIH/SIDA et pour qu'ils leur accordent le même accès aux traitements qu'à leurs propres citoyens. Les deux organisations ont appelé les gouvernements à honorer leurs obligations légales envers les réfugiés, en indiquant que la société civile devrait aider à lutter contre certaines croyances populaires infondées sur un lien existant entre les réfugiés et la propagation du VIH/SIDA.
Ces appels ont été récemment publiés dans un document d'orientation de quatre pages, qui s'intéresse spécifiquement aux actions requises pour lutter contre la contamination et les conséquences du VIH/SIDA sur les réfugiés et les communautés d'accueil. « Il va être distribué dans le monde entier. Nous en imprimons des milliers d'exemplaires et il sera aussi traduit en français », a indiqué Paul Spiegel, le responsable du programme VIH/SIDA de l'UNHCR
« Bien trop souvent, les réfugiés doivent faire face à une situation intenable : ils ne bénéficient plus de la protection de leur pays d'origine et ils ne reçoivent pas d'assistance dans leur pays d'accueil », indique le document.
Par ailleurs, dans les pays luttant contre le problème du VIH/SIDA, « les réfugiés n'ont souvent pas accès aux programmes et aux structures de prévention contre le VIH/SIDA. Il est également peu fréquent que l'attention nécessaire soit accordée pour s'assurer de leur accès aux traitements et aux soins relatifs au VIH/SIDA. »
Le document directif indique aussi que les réfugiés sont souvent stigmatisés, à la fois en raison de leur statut de réfugié et de l'idée fausse et couramment répandue selon laquelle la prévalence du VIH/SIDA est supérieure chez les réfugiés qu'au sein des communautés d'accueil. « La stigmatisation et la discrimination doivent être combattues comme une partie intégrante de la lutte efficace contre le VIH/SIDA au sein des populations réfugiées et les communautés hôtes », peut-on lire.
Parmi les recommandations spécifiques de ce document, l'UNHCR et l'ONUSIDA indiquent que les gouvernements devraient inclure les réfugiés dans les politiques, les plans stratégiques et les programmes contre le VIH/SIDA mis en place pour les communautés hôtes et garantir qu'ils aient effectivement accès aux programmes globaux de prévention, de traitement, de soins et de soutien contre le VIH /SIDA.
« Nous préconisons que les réfugiés aient accès aux services pour la lutte contre le VIH /SIDA de la même manière que la population locale », a indiqué le docteur Spiegel, ajoutant que « certains pays en Afrique australe fournissent des traitements antirétroviraux gratuits [contre le VIH] à la fois aux réfugiés ainsi qu'aux populations les accueillant par l'intermédiaire des services gouvernementaux. »
Une autre recommandation principale de ce document s'adresse aux gouvernements pour qu'ils s'assurent que leurs politiques et programmes nationaux de lutte contre le VIH/SIDA soient définis, mis en oeuvre, contrôlés et évalués avec la participation des réfugiés.
L'UNHCR et l'ONUSIDA ont aussi appelé les pays hôtes à s'assurer que leurs programmes et politiques respectent et protègent les droits de tous les réfugiés et qu'il n'y ait pas de discrimination contre les réfugiés, et que soit évitée notamment toute discrimination dans les procédures d'asile à l'encontre des personnes séropositives. Ils ont aussi appelé à une protection contre l'expulsion, le retour forcé et les restrictions de liberté de mouvement.
« Le respect des droits humains est pour réduire la vulnérabilité au VIH et pour répondre aux conséquences de cette infection », précise le document directif, qui note par ailleurs que plus de 140 pays ont signé la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, une convention qui accorde divers droits aux réfugiés, et notamment le droit relatif à la santé.
Le document d'orientation explique aussi que les gouvernements devraient garantir la protection des femmes et des enfants contre la violence et l'exploitation physiques et sexuelles. « Les femmes et les jeunes filles sont souvent affectées de façon disproportionnée par le déplacement. Elles ont besoin d'une attention spécifique en termes de lutte contre le VIH/SIDA, notamment d'une protection contre la violence et l'exploitation », a indiqué Purnima Nane, Directrice de l'ONUSIDA chargée des politiques, des bases factuelles et des partenariats
Les deux agences partenaires des Nations Unies ont lancé un appel urgent à la société civile pour lutter contre la stigmatisation des réfugiés et la discrimination à leur encontre, à accroître la communication et la coopération entre les réfugiés et les sociétés hôtes, et à renforcer la capacité des groupes et des représentants des communautés de réfugiés, y compris ceux qui ont été contaminés par le VIH/SIDA, de faire valoir leurs droits.
Les deux organisations ont indiqué que les partenaires internationaux devraient intervenir auprès des gouvernements pour qu'ils respectent leurs obligations légales envers les réfugiés et pour qu'ils mettent en oeuvre des stratégies prenant en compte les meilleures pratiques existantes pour répondre aux besoins des réfugiés et des communautés d'accueil liés à l'épidémie du VIH/SIDA. Ils devraient aussi encourager les gouvernements à prendre en considération les besoins des réfugiés, en préparant des propositions de financement et en allouant des ressources afin que les réfugiés soient inclus dans les programmes et politiques nationales de santé et de lutte contre le VIH/SIDA.