Avec l'arrivée de l'hiver, le HCR augmente l'approvisionnement de l'aide dans les camps pour les survivants du séisme
Avec l'arrivée de l'hiver, le HCR augmente l'approvisionnement de l'aide dans les camps pour les survivants du séisme
BATTAGRAM, Pakistan, 9 décembre (UNHCR) - « Disposez-vous de trois couvertures pour chacun des membres de votre famille ? Qu'en est-il des matelas ? » Abdul Hamid se déplace de tente en tente questionnant les survivants au camp de Dharra au nord du Pakistan.
Hamid est membre de l'une des équipes mobiles de l'UNHCR opérant actuellement dans la zone sinistrée du Pakistan. Lui, ainsi que le reste des équipes, dont le nombre augmentera bientôt à 60, inspectent les camps dans le cadre d'un effort des Nations Unies pour garantir que ces personnes soient suffisamment équipées pour affronter le rude hiver himalayen.
Le camp de Dharra, qui accueille près de 700 personnes, est l'un des 40 camps que l'UNHCR aide à gérer avec les autorités pakistanaises dans les zones touchées par le séisme. Près de 187 000 personnes vivent actuellement dans plus de 500 camps, dont la grande majorité sont des « camps spontanés », conséquence du séisme du 8 octobre dernier qui a tué plus de 73 000 personnes.
Les premières neiges ont commencé à tomber dans les montagnes fin novembre, et l'on prévoit des chutes de neige et de pluie dans les prochains jours.
« Les nuits sont glaciales ici », indique Salima Nissa, qui est venue avec son époux et ses quatre enfants dans le camp après que le séisme ait détruit leur maison à flanc de montagne près du camp. « Nous avons du répit lorsque le soleil brille durant la journée mais, dès qu'il disparaît derrière les montagnes, les températures commencent à chuter. »
« Le dernier hiver a été rude », dit-elle, « mais alors notre maison était intacte et nous pouvions nous réchauffer avec des feux de bois dans la cheminée. Maintenant nous vivons dans un camp. Bien que les bâches en plastique de l'UNHCR soient d'une grande aide, pour nous protéger de la pluie et de la neige, on nous a dit qu'allumer un feu à l'intérieur était dangereux. Nous risquerions de mettre le feu à la tente. Je m'inquiète pour mes quatre enfants dans ce froid. »
Dans le cadre de l'effort conjoint des Nations Unies mis en place après le séisme, l'UNHCR est l'agence chef de file pour la gestion des camps. En tant que telle, l'agence a aidé le gouvernement pakistanais à gérer les camps en fournissant du matériel et de l'assistance technique, ainsi qu'à coordonner la fourniture de services de base comme l'approvisionnement en eau, les sanitaires, l'éducation et les soins de santé.
Mohammad Adar, coordinateur principal de l'UNHCR, partage les inquiétudes de Saleema : « Nous comprenons les préoccupations des populations touchées et c'est la raison pour laquelle l'UNHCR tente d'équiper les camps pour l'hiver dans les régions touchées par le séisme. »
Selon Mohammad Adar, l'UNHCR a pour objectif d'équiper chaque tente avec au minimum deux bâches en plastique, quatre matelas, un réchaud et du fuel et de s'assurer que chaque personne dispose de trois couvertures.
« Nous avons déjà fait cela dans plusieurs camps et parallèlement nous nous efforçons de vérifier constamment les endroits qui n'auraient pas reçu les équipements », indique Mohammad Adar. « Pour minimiser les risques de feu, l'UNHCR compte sur les réfugiés afghans pour former les populations affectées par le séisme sur la façon d'utiliser un réchaud à l'intérieur de la tente. »
Les réfugiés afghans, qui vivent dans les camps de réfugiés au Pakistan depuis plus de deux décennies, aident également à expliquer aux survivants du tremblement de terre comment équiper leur tente contre les températures glaciales.
L'UNHCR prévoit d'acheminer 30 000 réchauds supplémentaires dans des avions affrétés, ainsi que par voie terrestre depuis l'Iran. L'agence s'est également procurée 250 000 couvertures depuis la Chine et l'Inde qui se rajouteront aux 600 000 déjà envoyées au Pakistan. Jusqu'à présent, l'UNHCR a distribué quelques 341 000 couvertures, 20 000 tentes, 72 000 bâches et 27 000 jerrycans aux survivants.
Après avoir terminé une enquête rapide sur l'équipement du camp pour l'hiver, Abdul Hamid remplit un formulaire pour demander la livraison d'articles supplémentaires nécessaires immédiatement à la population du camp.
« Les résidents du camp ont deux couvertures chacun », indique Hamid en réponse à la demande d'un représentant de l'armée pakistanaise présent au camp, « et nous en apportons immédiatement une de plus pour chaque personne dans le camp, pour atteindre l'objectif de 3 couvertures par personne. »
Pendant ce temps, des hommes finissaient le montage de la première mosquée du camp, construite avec des bâches en plastique de l'UNHCR.
« Nous nous souviendrons dans nos prières, de chacun d'entre vous qui nous avez aidés dans ce moment difficile de notre vie », dit Mohammed Nasib à un officier de terrain de l'UNHCR qui s'apprêtait à le rejoindre pour prier dans la mosquée.
Au Pakistan, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés est impliquée dans le rapatriement des Afghans. Le programme est l'une des plus importantes opérations de rapatriement volontaire que l'organisation ait eu à gérer au cours de ses 55 ans d'histoire. Un recensement mené avec le gouvernement pakistanais et l'UNHCR début 2005 avait dénombré 3 millions d'Afghans vivant au Pakistan, depuis lors quelque 442 000 Afghans sont rentrés chez eux. En tout, près de 2,7 millions d'Afghans sont rentrés chez eux depuis le Pakistan depuis le début de l'opération de rapatriement volontaire début 2002. Un autre groupe d'un million et demi d'Afghans est rentré depuis l'Iran.
Dans le cadre de son mandat d'aider les réfugiés fuyant la guerre et la persécution, l'UNHCR n'est normalement pas impliqué pour assister les populations affectées par une catastrophe naturelle. Toutefois, l'ampleur du tsunami de décembre 2004 et du tremblement de terre d'octobre 2005, et le fait que l'agence était déjà présente dans des opérations au Sri Lanka et au Pakistan, ont amené à sa participation dans les deux opérations d'urgence humanitaire.
« Pour nous, en tant qu'agence pour les réfugiés, les difficultés rencontrées par les Pakistanais sont les nôtres », a indiqué António Guterres, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, lors d'une conférence de presse durant sa mission au Pakistan en novembre dernier. « Et nous nous devions de nous engager complètement, avec les autres agences des Nations Unies, pour aider le gouvernement et le peuple pakistanais dans ce moment de souffrance.... Nous avons des ressources et moyens limités mais je peux vous garantir que nous les mettons tous à votre disposition. »
Par Babar Baloch à Battagram, au nord du Pakistan