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Phase finale du rapatriement des réfugiés angolais

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Phase finale du rapatriement des réfugiés angolais

Dans un important centre de transit au nord de l'Angola, l'opération de rapatriement organisée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, qui a déjà aidé au retour de 112 000 Angolais, entre dans sa phase finale avec le départ du dernier convoi.
28 Septembre 2005
Le dernier convoi de rapatriement quitte le centre de transit de Kiowa, dans le nord de l'Angola, où les rapatriés depuis la RDC avaient été accueillis.

CENTRE DE TRANSIT DE KIOWA, Angola, 28 septembre (UNHCR) - Des applaudissements rythmés et des chants s'échappaient de l'un des trois camions dans lesquels 117 rapatriés angolais poursuivaient la phase finale de leur voyage pour rentrer chez eux après des années d'exil dans le pays voisin, la République démocratique du Congo (RDC).

Le programme de rapatriement organisé par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, qui a aidé au retour de 112 000 Angolais ces trois dernières années, entre dans sa phase finale. C'était le dernier voyage par la route planifié par le centre d'accueil de Kiowa, proche du M'Banza Congo, la capitale de la province du Zaïre, au nord de l'Angola.

A sept heures du matin, l'excitation était à son comble car le convoi se préparait à partir. C'était la fin d'une longue attente pour les 41 familles. Quelques personnes, comme Brigitte Maonga, sont restées trois semaines dans ce centre de transit mais ont attendu une vie entière pour rentrer en Angola

Née de parents angolais il y a 36 ans à Kasangulu, en RDC, et mariée à un Angolais, Brigitte Maonga ne parle pas portugais, la langue coloniale utilisée en Angola. Mais elle est optimiste, même si elle ne parle que le français, la langue courante en RDC, et un peu de kikongo, le dialecte du nord-ouest de l'Angola.

« Je suis enthousiaste et heureuse », a dit Brigitte Maonga quelques minutes avant le départ, expliquant avoir toujours voulu rejoindre le pays d'origine de ses parents. « Je suis très optimiste. Je suis courageuse. Je sais que ce sera bien. »

Brigitte Maonga a déjà fait des plans : « Je ne peux pas cultiver la terre en raison d'une récente opération de l'appendicite, mais je vais faire du commerce sur le marché local. »

Les réfugiés ont ressenti aussi une pointe de tristesse durant le rapatriement, car ils ont partagé des épreuves difficiles et doivent maintenant se séparer. Dans un van prévu pour transporter les rapatriés ayant des problèmes de santé, Domingos Luis Faa promet à son ami Pedro qu'ils se reverront un jour.

Domingos et Pedro se sont rencontrés, lors d'une des nombreuses vagues de réfugiés il y a dix ans à Kasangulu en RDC près de la frontière angolaise, après avoir fui la guerre qui a éclaté en Angola - appelée localement la « première guerre », la « deuxième guerre », la « troisième guerre » etc.

Ensuite, ils ont travaillé côte à côte en tant qu'ouvriers agricoles sur des parcelles de terre appartenant à des fermiers congolais. La décennie passée en RDC ne les a pas rendus riches : ils ont dû donner la moitié de leur récolte aux propriétaires fonciers.

Cette année, ils ont pu rentrer chez eux lorsque l'UNHCR a organisé le retour des 2 500 rapatriés vivant hors des camps, après la fermeture des camps de réfugiés à Kilueka et N'Kondo, dans la région du Bas-Congo en RDC.

Domingos est alors rentré dans son village d'origine de Kifafa, à Uige, avec son épouse et deux fils. Pedro attend toujours d'embarquer par avion vers Huambo, dans les montagnes centrales. Ils se sont quittés sans savoir quand et s'ils se reverraient un jour.

Entonnant des chants d'église dans le camion, Luhango Tila a été l'un des rapatriés les plus utiles, car il parle couramment le portugais. Deux jours auparavant, ce réfugié, qui vivait à Kasangulu depuis 1988, se plaignait des deux semaines passées avec sa famille au centre de transit de Kiowa. Maintenant il est heureux.

« Je suis tellement content. Pour le voyage, nous avons du kikuanga (une pâte à base de céréales connue dans la région) pour nous alimenter et nous sommes sur le chemin du retour », dit-il. « Je vais travailler en vendant de la nourriture au porte-à-porte et je rêve d'aller à Luanda pour rendre visite à ma famille qui a déménagé là-bas durant la guerre. »

Le convoi était programmé pour durer trois jours, se dirigeant d'abord vers le sud pour amener deux familles dans la province de Bengo, puis vers la ville d'Uige au nord-ouest. Les rapatriés se rendant ensuite dans les zones rurales seront transférés, pour la dernière phase de leur périple, à bord de camions du gouvernement.

Deux camions chargés de rations de nourriture du Programme alimentaire mondial (trois mois de rations sont prévus pour chacune des familles) attendaient aux alentours. Les camions et les vans ont pris position, puis le convoi de rapatriés s'est mis en route.

L'opération de rapatriement organisée par l'UNHCR en Angola se terminera début 2006. Kiowa est le premier centre de transit à avoir fait ses adieux au dernier groupe de rapatriés. A partir de maintenant, le centre de Kiowa recevra des rapatriés spontanés, ceux qui rentrent d'exil par leurs propres moyens. Les nuits où près d'un millier de rapatriés y dormaient sont maintenant révolues.

Mais une autre opération d'envergure va commencer dans un autre centre d'accueil au nord. A partir de la première semaine d'octobre, Sakandica, dans la province d'Uige, accueillera des rapatriés du camp de réfugiés de Kimvula, en RDC, après un voyage par des routes et des ponts récemment remis en état. On estime que quelque 6 000 Angolais vont franchir la frontière et rentrer chez eux grâce aux convois organisés par l'UNHCR.

En plus des 112 000 réfugiés angolais qui sont déjà rentrés dans le cadre de l'opération de rapatriement, 84 500 autres rapatriés spontanés sont rentrés depuis 2002.

Par Maria Benevides