Le pont aérien mis en place par le HCR apporte une aide vitale aux camps de Tindouf frappés par les inondations
Le pont aérien mis en place par le HCR apporte une aide vitale aux camps de Tindouf frappés par les inondations
TINDOUF, Algérie, 21 février (UNHCR) - Un pont aérien mis en place par l'UNHCR et soutenu par le Portugal et l'Italie achemine, pour la troisième journée consécutive, des tonnes de tentes et d'autres biens de secours dont ont urgemment besoin les dizaines de milliers de réfugiés sahraouis qui ont perdu leur logement au cours des graves inondations dans l'ouest de l'Algérie.
Les deux premiers vols ont été réalisés au cours du week-end par des avions cargos C-130 des armées de l'air italienne et portugaise. Ils ont permis de transporter 440 tentes légères de l'entrepôt régional de l'UNHCR en Jordanie jusqu'à Tindouf et Oran, dans l'ouest de l'Algérie. Les tentes, qui pèsent environ 20 tonnes, ont été ensuite acheminées, grâce à des camions algériens, jusqu'aux camps dévastés par les inondations. Les équipes de l'UNHCR ont commencé la distribution des tentes familiales lundi. Les autorités algériennes ont aussi fourni des tentes qui ont été distribuées un peu plus tôt.
« Ces vols sont essentiels pour nous aider à transporter les 200 tonnes de matériel de secours jusqu'aux camps », a indiqué Radhouane Nouicer, le directeur adjoint de l'UNHCR pour la région, tout juste rentré de Tindouf. « Nous continuons à demander une aide aérienne et financière supplémentaire afin d'assister aussi vite que possible le maximum de réfugiés sahraouis touchés. »
Plus de 25 vols seront nécessaires pour acheminer les secours et notamment 2 000 tentes légères, des dizaines de milliers de couvertures, de matelas, de bâches en plastique et de jerrycans.
Le Service d'Aide Humanitaire de la Commission européenne (ECHO) fait un don de 500 000 euros pour aider à fournir des tentes, des couvertures et des bâches à la population touchée. ECHO a été l'un des principaux donateurs pour l'aide aux réfugiés sahraouis ces dernières années.
Radhouane Nouicer a fait partie du groupe de représentants de l'UNHCR, du Programme alimentaire mondial (PAM) et de donateurs qui se sont rendus dans les camps dévastés ce week-end. L'équipe a visité les deux camps les plus affectés, Awserd et Smara, ainsi que deux internats endommagés.
« Nous avons observé des destructions considérables », a expliqué Radhouane Nouicer. « Le pire, c'est que bon nombre des maisons endommagées vont sans doute s'effondrer dès que la terre va sécher. »
Plus de la moitié des maisons dans les camps de Awserd, Smara et Laayoune ont été détruites par les inondations et 25 pour cent ont été très endommagées. Les infrastructures du camp ont aussi été lourdement détériorées ; des bâtiments communautaires se sont également écroulés. Par ailleurs, aucune clinique ne peut plus être utilisée et les hôpitaux ont été gravement touchés, y compris les pharmacies et les équipements médicaux. Enfin, toutes les écoles des trois camps touchés ont été détruites.
L'UNHCR, l'UNICEF et le PAM collaborent étroitement avec les agences locales et le gouvernement pour fournir une aide humanitaire.
La semaine dernière, l'UNHCR a envoyé sur place un coordinateur d'urgence et un expert en eau et assainissement. En plus de l'aide d'urgence fournie immédiatement, l'UNHCR va concentrer ses efforts sur la réhabilitation et la reconstruction de l'infrastructure de base dans les camps, notamment des écoles, des cliniques, des centres pour handicapés, des systèmes de distribution d'eau et des équipements sanitaires.
Si des inondations moins graves ont déjà eu lieu dans la région, c'est la première fois depuis 1994 que cette partie de l'Algérie est si gravement affectée. Des pluies et des inondations majeures avaient alors contraint l'UNHCR à déplacer le camp d'Awserd vers un lieu plus élevé.
Les réfugiés sahraouis ont commencé à arriver en Algérie en 1976 après le retrait de l'Espagne du Sahara occidental et le conflit pour le gouvernement du territoire. La plupart des réfugiés sahraouis habitent depuis plus de 30 ans dans les régions désertiques de l'ouest de l'Algérie, dépendant totalement de l'assistance extérieure. L'UNHCR soutient actuellement 90 000 personnes parmi les réfugiés les plus vulnérables.