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Un haut responsable du HCR déclare : « Il faut une approche équilibrée et nuancée pour protéger les déplacés du Darfour. »

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Un haut responsable du HCR déclare : « Il faut une approche équilibrée et nuancée pour protéger les déplacés du Darfour. »

Erika Feller, directrice de la protection internationale du HCR, est rentrée de sa mission au Darfour, à l'ouest du Soudan, avec des résultats mitigés et la conviction que les efforts pour mieux protéger les personnes déplacées dans cette région en proie à des troubles doivent être mieux coordonnés.
24 Juin 2005
Des femmes déplacées discutent de la violence sexuelle aux alentours du camp de Garsila, dans l'ouest du Darfour. Les femmes qui s'aventurent au loin des habitations pour chercher de l'eau ou du bois de chauffage sont souvent agressées.

GENEVE, 24 juin (UNHCR) - Erika Feller, directrice de la protection internationale de l'UNHCR, est rentrée de sa mission au Darfour, à l'ouest du Soudan, avec des résultats mitigés et la conviction que les efforts pour mieux protéger les personnes déplacées de cette région en proie à des troubles doivent être mieux coordonnés.

La directrice de la protection internationale de l'UNHCR est rentrée aujourd'hui à Genève après une visite de trois jours dans la région du Darfour occidental où elle a évalué les besoins en protection de quelque 700 000 personnes déplacées. Accompagnée d'une équipe qui comprenait Jean-Marie Fakhouri, le directeur des opérations l'UNHCR au Soudan, elle a visité de nombreux petits villages, des camps et des zones d'implantation, y compris celles où des familles sont déjà rentrées. Avec les autorités locales et les agences humanitaires, la mission a discuté du besoin d'améliorer la coordination et d'accroître les efforts pour éviter davantage d'actes de violence à l'encontre des personnes déplacées ainsi que des déplacements supplémentaires.

Erika Feller a résumé les conclusions de sa visite : « Malgré des signes de stabilité dans certaines régions, la situation au Darfour continue à être dominée par l'incertitude, la violence et les menaces à l'encontre des populations concernées. »

Selon elle, la situation des femmes qui s'aventurent hors du camp pour chercher de l'eau et du bois de chauffage est particulièrement préoccupante. En dépit d'efforts en cours pour prévenir la violence sexuelle, des cas de viol sont toujours signalés. « Mais il reste d'autres problèmes sérieux de protection, y compris pour les enfants, qui ne reçoivent pas la même attention », a-t-elle ajouté.

« On a tenu beaucoup de beaux discours à propos de l'importance des objectifs de protection, mais davantage doit être fait », a déclaré Erika Feller à un groupe d'agences présentes dans la province du Darfour occidental, El Geneina. « Ceux qui participent aux efforts de protection doivent recevoir les ressources nécessaires à l'extension de leur présence et de leurs activités. La protection a aussi ses coûts. Il y a un gouffre entre la rhétorique et le soutien financier que les activités de protection attirent d'habitude. »

Jusqu'à présent, l'UNHCR a reçu 3,9 millions de dollars pour l'opération au Darfour. L'agence a besoin de 31,3 millions.

Sur un ton plus positif, la mission de l'UNHCR a appris qu'en certains endroits du Darfour, l'amélioration des conditions avait conduit à certains retours spontanés. L'agence pour les réfugiés a identifié plusieurs villages qui ont vu des retours et, à présent, s'engage prudemment dans des activités d'autosuffisance pour aider ces personnes à se réintégrer.

« Cela requiert une approche très équilibrée : soutenir ceux qui en ont besoin et s'assurer que ces activités ne donnent pas de fausses impressions sur le niveau de sécurité qui prévaut ; qu'elles n'encouragent pas non plus de retours supplémentaires dans une situation qu'on juge non propice », a déclaré Erika Feller.

« Une réaction nuancée et réfléchie » est nécessaire pour gérer la situation complexe dans laquelle des efforts de protection au Darfour ont lieu. « La problématique des conflits ethniques est liée à la compétition pour les rares ressources, dans un environnement naturel extrêmement fragile », a expliqué Erika Feller. « De plus, les tensions sont exacerbées par l'interruption des contacts entre les communautés locales et l'arrêt des mécanismes de résolution des conflits. Les ambitions politiques des Etats ajoutent à l'incertitude qui pèse sur les chances d'une résolution du conflit. »

Elle a ajouté : « Dans cet environnement, la réconciliation à tous les niveaux est un élément-clé de l'amélioration durable de la protection. De plus, il est crucial que les ressources naturelles du Darfour soient préservées pour éviter des déplacements et des conflits supplémentaires, à court et à long terme. L'effort commun continu de la communauté internationale, qui travaille avec les autorités soudanaises pour protéger la population du Darfour, doit être basé sur une profonde compréhension de cette dynamique. »

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a trois bureaux au Darfour : deux au Darfour occidental et un dans le sud du Darfour. Ils comprennent un personnel de plus de 50 personnes, dont la plupart se concentrent sur la problématique de la protection. Sept autres bureaux de terrain sont prévus.