Fermer sites icon close
Search form

Recherchez un site de pays.

Profil du pays

Site web du pays

Les Etats-Unis ouvrent leurs portes à des milliers de réfugiés burundais

Articles et reportages

Les Etats-Unis ouvrent leurs portes à des milliers de réfugiés burundais

Les Etats-Unis ont accepté de réinstaller des milliers de réfugiés burundais qui ont fui leur pays en 1972. L'offre concerne quelque 13 000 Burundais qui se trouvent actuellement en Tanzanie, le groupe le plus nombreux à être réinstallé par l'UNHCR ces dernières années.
18 Octobre 2006
Des centaines de milliers de réfugiés burundais sont hébergés dans les camps en Tanzanie. Certains d'entre eux ont appris une bonne nouvelle: les Etats-Unis ont accepté de réinstaller quelque 13 000 Burundais qui ont fui leur pays en 1972.

GENEVE, 18 octobre (UNHCR) - Les Burundais bloqués depuis si longtemps dans les camps de réfugiés en Tanzanie ont appris une bonne nouvelle : les Etats-Unis ont accepté d'interviewer quelque 13 000 d'entre eux dans le cadre d'un programme de réinstallation de l'UNHCR. Selon l'agence pour les réfugiés, la majorité des Burundais devrait être acceptée par les Etats-Unis.

La réinstallation concerne des réfugiés qui ont fui le Burundi en 1972, ainsi que leurs descendants. Ils avaient échappé à des massacres généralisés, perpétrés contre des membres de la majorité hutue par le gouvernement dominé par l'ethnie tutsie. 250 000 personnes avaient été tuées, et environ 150 000 avaient fui vers les pays voisins, le Rwanda, l'Ouganda, la Tanzanie et la République Démocratique du Congo.

Les interviews vont être organisées à la fin de ce mois et seront menées dans les camps de Kasulu, Kibondo et Ngara. Les départs vers l'Amérique du Nord devraient commencer l'année prochaine, et ils vont s'étaler sur deux ans, vu le grand nombre de personnes à réinstaller. Le porte-parole adjoint du département d'Etat, Tom Casey, a indiqué mercredi, lors d'une conférence de presse à Washington, que les réfugiés seraient éligibles pour demander la nationalité américaine.

« La réinstallation du groupe va non seulement représenter une solution durable à ce groupe en particulier, mais va également contribuer à résoudre une des situations de réfugiés les plus prolongées au monde », a déclaré Steven Corliss, délégué par intérim de l'UNHCR à Dar es Salaam. Il a ajouté que l'agence avait recommandé la réinstallation des Burundais dans le cadre d'efforts pour trouver des solutions durables.

Les Burundais qui ont fui en 1972 vers la Tanzanie étaient considérés comme ayant encore moins de chances réalistes de retour et de réintégration durable au Burundi que ceux qui avaient fui la seconde vague de violence au milieu des années 90. Les exilés de 1972 ont fui leur premier pays d'asile vers la Tanzanie lors d'éruptions de violences dans la région des Grands Lacs dans les années 90.

L'UNHCR a rassemblé des informations sur les réfugiés burundais dans les camps tanzaniens depuis 2004. Par une série d'études, d'enregistrements et de vérifications, l'agence a identifié quelque 13 000 personnes comme ayant fui le Burundi en 1972 et qui devraient être prises en considération pour la réinstallation.

Quatre importants critères caractérisent ce groupe : ils ont fui le Burundi en 1972 ; ils ont été déplacés plus d'une fois ; la plupart d'entre eux ont passé presque toute leur vie en exil, et nombre d'entre eux sont nés en exil ; ils n'y a pas de possibilité d'intégration locale pour eux et soit ils ne peuvent soit ils ne veulent pas rentrer dans leur pays d'origine. Pour beaucoup, rentrer n'était pas possible car leur terrain a été confisqué depuis longtemps et il serait pratiquement impossible à récupérer.

L'UNHCR a pris des mesures pour prévenir la fraude. L'agence a aussi fait une distinction claire entre les camps de réfugiés et les personnes qui sont hébergées dans des installations administrées par le Gouvernement tanzanien. Cette deuxième population, qui habite en Tanzanie depuis 1972, peut subvenir à ses besoins et ne sera pas prise en considération pour une réinstallation.

La réinstallation est complètement volontaire. Après avoir identifié les réfugiés de ce groupe, l'UNHCR a demandé leur accord avant de communiquer leurs données personnelles aux Etats-Unis. L'agence, ainsi que ses partenaires prêtant leur assistance au programme, prépare actuellement les exilés de 1972 à une nouvelle vie dans un pays inconnu.

L'UNHCR continue simultanément de favoriser le rapatriement volontaire des réfugiés burundais en Tanzanie. Depuis 2002, plus de 230 000 réfugiés burundais sont rentrés chez eux, soit de façon autonome ou avec l'aide de l'agence. Plus de 370 000 réfugiés burundais vivent toujours en Tanzanie.