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Plus d'un million de rapatriés afghans ont déjà bénéficié de l'aide du HCR pour construire leur maison

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Plus d'un million de rapatriés afghans ont déjà bénéficié de l'aide du HCR pour construire leur maison

Pour répondre à un besoin urgent, le HCR a accordé une aide à la construction, qui a déjà bénéficié à plus d'un million de rapatriés et de déplacés internes afghans depuis 2002. Mais il leur faudra plus qu'une nouvelle maison pour recommencer une nouvelle vie dans leur pays d'origine après des années d'exil.
16 Janvier 2007
Hamid, âgé de six ans, aide son père, Jan Agha, à construire leur maison avec le matériel de l'UNHCR dans le village de Churchurak, au nord de l'Afghanistan.

CHURCHURAK, Afghanistan, 16 janvier (UNHCR) - Plus d'un million de personnes ont bénéficié du projet de l'UNHCR pour le logement en Afghanistan, répondant ainsi à un besoin urgent de l'un de groupes les plus vulnérables de ce pays déchiré par la guerre.

Le projet a été lancé en 2002 pour aider quelques-uns des millions de déplacés afghans rentrés massivement chez eux. Depuis, quelque 160 000 familles de rapatriés et de déplacés, soit plus d'un million de personnes, ont reçu une aide pour construire leurs maisons.

Seules les familles de rapatriés les plus vulnérables ont pu recevoir cette aide, après que leurs besoins aient été évalués par des fonctionnaires afghans et des employés de l'UNHCR. Ceux qui ont été sélectionnés doivent bâtir les murs de leur maison avant de recevoir du bois pour le toit ainsi que les montants de portes et de fenêtres. Ils reçoivent aussi une somme d'argent en espèces allant de 50 à 100 dollars, comme aide à la construction.

Evalué à plus de 100 millions de dollars, ce projet pour le logement a apporté des améliorations tangibles dans la vie des Afghans nécessiteux qui doivent recommencer leur vie après des dizaines d'années d'exil au Pakistan et en Iran.

« Personne ne peut comprendre les problèmes des personnes qui n'ont pas de domicile, particulièrement pendant l'hiver rigoureux que connaît l'Afghanistan, à moins d'avoir vécu dans des conditions similaires », a indiqué Mohammed Agha, âgé de 47 ans, qui est revenu avec sa famille de 10 personnes, après avoir passé 18 ans au Pakistan.

Leur village d'origine, Churchurak, se trouve dans une zone défavorisée située aux alentours de Charikar, la capitale provinciale de Parwan. Il a été le théâtre de combats entre les talibans et l'ancienne Alliance du Nord à la fin des années 90. Dépeuplé par la guerre, ce village au nord de Kaboul a beaucoup changé depuis que ses habitants reconstruisent leurs maisons et leurs jardins.

L'année dernière, Mohammed Agha a reçu une aide à la construction de l'UNHCR. « Maintenant je n'ai plus d'inquiétude car j'ai construit ma maison et je mène une vie honorable », a-t-il indiqué, ajoutant qu'avoir son propre foyer lui a permis de célébrer récemment l'Eid ul Adha, une fête musulmane, avec sa famille, ses proches et ses amis.

Le logement est la première préoccupation des rapatriés, a reconnu Austad Mohammad Akbar Akbar, le Ministre afghan pour les réfugiés et le rapatriement. Il a indiqué que le gouvernement était déterminé à répondre à ce problème et a ajouté qu'il accordait une attention particulière aux rapatriés sans terre.

« Le projet du gouvernement pour l'allocation de terres permet d'assister les rapatriés qui ne sont pas propriétaires fonciers et qui, à ce jour, n'ont pas pu reconstruire leur vie en Afghanistan », a indiqué le ministre. Plus de 30 000 terrains ont été distribués aux rapatriés dans 29 des 34 provinces du pays.

Non loin du village de Churchurak, un groupe de près de 150 familles a récemment reçu de l'Etat des terrains après avoir vécu dans des abris de fortune dans les quartiers pauvres de Kaboul. Chacun est maintenant très occupé avec la construction de sa maison. Pourtant, le logement n'est pas leur seul besoin.

Parmi ces personnes figure Jan Agha, un rapatrié, qui a perdu sa jambe en 1993 durant le conflit. Il a indiqué être très heureux de commencer une nouvelle vie dans son pays d'origine, mais il s'est aussi plaint car, en tant qu'handicapé et sans salaire régulier, il ne parvient pas à la fois à construire sa maison, à subvenir aux besoins de sa famille et à envoyer ses enfants à l'école.

Sa fille Mughgan, âgée de 11 ans, explique qu'elle espère s'inscrire à l'école l'année prochaine pour pouvoir étudier et devenir professeur. « Je suis satisfaite de ces changements mais j'espère qu'une école sera construite près de notre maison au début de l'année prochaine afin que je puisse poursuivre ma scolarité », a-t-elle dit.

Jan Agha a ajouté : « nous avons besoin d'écoles, de cliniques, de mosquées et de davantage d'équipements, y compris la construction de routes pour relier notre village à la route principale. »

D'autres rapatriés déplorent le manque d'emplois en Afghanistan. « Améliorer les conditions de vie en Afghanistan prendra du temps car la reconstruction se déroule lentement et il est difficile de trouver du travail », a expliqué un autre rapatrié.

Hashmat Khan, qui est rentré du Pakistan il y a deux ans, a indiqué qu'en exil « il est facile de gagner suffisamment d'argent chaque jour et de nourrir convenablement mes enfants. Je n'ai pas eu d'emploi régulier depuis que je suis rentré. »

Alors que l'UNHCR continuera à répondre aux besoins urgents pour les rapatriés vulnérables concernant le logement, l'agence prévoyant de fournir quelque 100 000 unités de logement à travers tout le pays cette année, davantage doit être encore fait, avec l'aide du gouvernement et des pays donateurs, pour promouvoir la réhabilitation et le développement à long terme de l'Afghanistan, permettant ainsi à la diaspora de rentrer pour de bon.

Plus de 3,7 millions d'Afghans sont rentrés dans leur pays avec l'aide de l'UNHCR depuis 2002. Un autre groupe d'un demi-million d'Afghans déplacés au sein du pays ont aussi été assistés, lors de leur retour dans leurs régions d'origine.

Par Mohammed Nader Farhad à Churchurak, Afghanistan