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L'Egypte libère des femmes et des enfants soudanais ainsi que des personnes originaires du Darfour

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L'Egypte libère des femmes et des enfants soudanais ainsi que des personnes originaires du Darfour

L'UNHCR se réjouit de la décision prise par les autorités égyptiennes de libérer des femmes et des enfants soudanais, ainsi que des personnes originaires de la région troublée du Darfour, qui étaient en détention depuis que la police avait dispersé la manifestation le 30 décembre dernier.
19 Janvier 2006

LE CAIRE, 19 janvier (UNHCR) - Les autorités égyptiennes ont répondu favorablement à l'appel lancé par l'agence des Nations Unies pour les réfugiés et ont accepté de libérer le dernier groupe parmi les centaines de femmes et d'enfants soudanais qui avaient été arrêtés lors de la manifestation d'occupation dispersée il y a trois semaines.

L'UNHCR se réjouit de la décision qui a été prise de libérer, mercredi soir, 176 femmes et enfants soudanais. Un autre groupe de 39 femmes, enfants et personnes détentrices de documents d'identité de l'UNHCR attestant de leur statut de réfugié devait également être libéré jeudi en fin de journée.

Par ailleurs, 57 Soudanais originaires de la région du Darfour, en proie à des troubles, ont été relâchés. L'UNHCR a demandé leur libération, en soulignant qu'il n'appuierait aucune décision de reconduite à la frontière vers cette région du Soudan déchirée par un conflit.

Un employé de l'UNHCR a assisté à la libération des femmes et des enfants de la prison de Kanatar. Beaucoup pleuraient de joie, d'autres étaient fâchés d'avoir été emprisonnés. Nombreux sont ceux qui ont été séparés de leur famille lorsque la manifestation a été dispersée.

« Je suis heureuse d'être sortie car je veux retrouver ma famille », a déclaré l'une de ces femmes. « Je n'ai reçu aucune nouvelle de mes proches depuis plusieurs semaines. »

Les autorités ont prolongé jusqu'au 26 janvier le délai accordé à l'UNHCR pour mener des entretiens détaillés avec le reste des 183 Soudanais encore en prison, afin de déterminer s'ils ont besoin d'une protection internationale. Ils font partie des 2 000 Soudanais qui ont, pendant trois mois, occupé un parc près du bureau de l'UNHCR au Caire, avant d'en être évacués par la police le 30 décembre dernier.

« Nous sommes extrêmement soulagés que ce groupe ait été libéré et qu'un autre groupe de 39 personnes - des femmes, des enfants et des détenteurs de documents d'identité de l'UNHCR - le soit aussi aujourd'hui », indique Mr. Radhouane Nouicer, directeur adjoint de l'UNHCR pour la région, venu de Genève pour aider l'équipe du Caire dans le cadre d'une mission d'urgence. « Nous sommes reconnaissants aux autorités égyptiennes pour ce geste d'humanité. »

Après les incidents des 29 et 30 décembre, au cours desquels 27 personnes auraient trouvé la mort, la plupart des manifestants initialement détenus ont été libérés dans les jours qui ont suivi. Plus de 600 d'entre eux étaient encore en détention le 5 janvier, lorsque l'UNHCR a obtenu l'autorisation d'accéder aux Soudanais détenus dans trois prisons du Caire, afin de déterminer leur statut juridique et d'évaluer leur besoin d'une protection internationale.

L'agence a ensuite recommandé la libération de toutes les personnes détenues, les deux tiers d'entre elles étant des femmes et des enfants, des personnes déjà enregistrées auprès de l'UNHCR ou ayant fui la région soudanaise du Darfour déchirée par un conflit.

« Nous allons continuer à évaluer le statut des 183 Soudanais qui restent en prison en menant une évaluation adéquate et approfondie de leur cas afin de déterminer si ces personnes relèvent de la compétence de l'UNHCR », a déclaré Radhouane Nouicer. Le gouvernement d'Egypte a donné jusqu'au 26 janvier à l'UNHCR pour poursuivre son travail d'évaluation juridique. L'UNHCR espère qu'aucune personne de ce groupe ne sera reconduite à la frontière.

Entre temps, l'UNHCR au Caire a repris l'enregistrement des demandeurs d'asile et le renouvellement des documents d'identité, activités qui avaient été sérieusement entravées par la manifestation. Il faudra un certain temps pour rattraper le travail en retard.

L'agence aussi fourni de l'aide aux centaines de Soudanais qui ont participé à la manifestation durant trois mois au Caire, mais qui avaient été remis en liberté auparavant après avoir été identifiés par l'UNHCR.

« Nous travaillerons étroitement avec les autorités égyptiennes et continuerons à les assister pour fournir le meilleur soutien aux personnes qui ont besoin d'une protection », indique Radhouane Nouicer. « Le partage des responsabilités sera fondamental, tout comme un financement supplémentaire de la part des donateurs. »

Par Astrid van Genderen Stort, au Caire