Journée mondiale du réfugié : En Equateur, des milliers de visiteurs affluent à la foire organisée pour la Journée mondiale du réfugié
Journée mondiale du réfugié : En Equateur, des milliers de visiteurs affluent à la foire organisée pour la Journée mondiale du réfugié
QUITO, Equateur, 18 juin (UNHCR) - Ce week-end, plus de 25 000 personnes ont afflué en masse à la foire commerciale et culturelle organisée à Quito, la capitale, à l'occasion de la Journée mondiale du réfugié que l'Equateur a commencé à fêter en avance.
A la foire, qui se tenait samedi et dimanche dans le parc d'Itchimbia et était soutenue par l'UNHCR, des réfugiés équatoriens et colombiens vendaient des objets d'artisanat, des produits alimentaires et d'autres articles dans 220 stands ouverts au public. On estime que près de 250 000 Colombiens ont cherché refuge en Equateur, même si seulement 45 000 se sont fait enregistrer auprès du Gouvernement ou de l'UNHCR.
Cet événement haut en couleurs, organisé chaque année dans cette ville d'altitude des Andes, était également une vitrine du talent des Equatoriens et des Colombiens. Sous un beau ciel bleu, le public a pu admirer des spectacles de marionnettes, de théâtre et de musique, danser et passer un moment agréable.
La foire a été financée par des fonds de l'UNHCR, alors que des organisations non gouvernementales comme Procultur et Fundación Ambiente y Sociedad ont collaboré à la logistique et à la gestion. Une autre agence partenaire était aussi présente, la Société d'aide aux immigrants juifs, dont le personnel a organisé des jeux et le maquillage pour les enfants.
« Cela devient une tradition à Quito et nous prévoyons de continuer car cela contribue à l'intégration des réfugiés », a indiqué Yumac Ortiz de l'organisation Procultur. « Cet événement aide à réduire la discrimination contre les Colombiens car les participants apprennent à travailler ensemble et se complètent les uns les autres », a-t-il ajouté.
Manuel, un réfugié colombien, a voyagé depuis le nord de l'Equateur pour vendre du sirop de canne à sucre obtenu grâce à un pressoir en bois qu'il a lui-même fabriqué. « Ce sirop de canne rappelle de nombreux souvenirs aux Colombiens car c'est un produit typique dans les petites villes en Colombie », a-t-il ajouté.
Dans le secteur « plats traditionnels » de la foire, Samuel, un réfugié, vendait du lechona - un plat typiquement colombien à base de rôti de porc - alors que la cuisinière Eva sur le stand suivant offrait de l'homado, du porc cuit au four préparé pour une recette traditionnelle équatorienne.
Un participant à la foire, Roberto, âgé de 25 ans, a indiqué qu'il se sent déjà mieux, quatre semaines seulement après avoir fui vers l'Equateur depuis sa maison près de Bogota pour échapper aux menaces de groupes armés. Roberto a étudié pour devenir chef cuisinier, mais il vit actuellement avec un autre Colombien en exil.
« Il y a encore une semaine, je me sentais perdu. Je ne connais pas encore cette ville. Durant ces deux derniers jours, j'ai eu la chance de rencontrer d'autres Colombiens qui ont offert de m'aider. Il y a juste deux jours, j'étais très triste mais maintenant je crois que j'aie beaucoup de nouveaux amis et l'avenir me paraît un peu moins sombre », a expliqué Roberto, qui a demandé l'asile.
Lors de la Journée mondiale du réfugié (le 20 juin), un bazar similaire avait eu lieu à Lago Agrío près de la frontière nord avec la Colombie. Une autre grande foire sera organisée dans une autre ville du nord, Ibarra, le 22 juin.
Si la Journée mondiale du réfugié est le 20 juin, dans deux jours, nombre sont ceux qui la célèbre par avance. Des séminaires, des foires, des tournois sportifs ont déjà eu lieu dans les villes, les villages et les camps à travers le monde.
Par Xavier Orellana à Quito, Equateur