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Le HCR distribue de l'aide aux victimes de la xénophobie en Afrique du Sud

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Le HCR distribue de l'aide aux victimes de la xénophobie en Afrique du Sud

Le HCR distribue 2 000 couvertures et 2 000 nattes aux victimes d'une vague de violence xénophobe dans la province de Guateng en Afrique du Sud.
21 Mai 2008
Des déplacés étrangers, victimes de la xénophobie en Afrique du Sud, aident à décharger des nattes de couchage de l'UNHCR à Germiston.

GERMISTON, Afrique du Sud, 21 mai (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a fourni mercredi 2 000 couvertures et 2 000 nattes de couchage aux victimes d'une vague de violence xénophobe dans la province de Gauteng, en Afrique du Sud.

Cette distribution, qui a pour but de répondre aux besoins humanitaires immédiats, a été menée dans plusieurs postes de police, dans la province située au nord-est de l'Afrique du Sud. Depuis le week-end dernier, des attaques menées contre des étrangers ont fait des dizaines de morts et environ 13 000 personnes ont dû fuir leur maison. La plupart sont des migrants originaires des pays africains de la région. Des réfugiés et des demandeurs d'asile se trouvent aussi parmi ces déplacés.

« L'UNHCR est profondément préoccupé par l'étendue des attaques xénophobes visant des étrangers, dans la province de Gauteng en Afrique du Sud. Ceux qui sont touchés sont aussi des réfugiés et des demandeurs d'asile qui ont fui vers l'Afrique du Sud pour rechercher la protection car ils sont persécutés dans leur pays d'origine », a expliqué Sanda Kimbimbi, délégué de l'UNHCR en Afrique du Sud.

De nombreux déplacés ont recherché la protection dans les postes de police, mais ils dorment en plein air. Le gouvernement a ouvert des Centres d'opérations conjointes dans les postes de police et les centres communautaires pour les héberger. Ces centres coordonnent la livraison de l'aide aux victimes par des organisations humanitaires et des particuliers.

Quelque 2 800 personnes, y compris plus de 100 enfants, ont trouvé abri dans l'un de ces centres - le centre social de la ville de Germiston, situé à l'est de la métropole de Johannesburg. Des couvertures et des nattes de couchage de l'UNHCR y ont été distribués.

Dans le centre social mercredi, des dizaines de personnes attendaient pour une consultation médicale dans une partie du bâtiment, alors que de nouveaux arrivants patientaient dans une file d'attente pour être enregistrés par des fonctionnaires municipaux et pouvoir recevoir de l'aide. Dans une autre salle de ce bâtiment, un petit-déjeuner composé de pain, de confiture et de thé était préparé.

Filizarda Mbanza, qui était assise contre un mur et allaitait son bébé de trois mois, a indiqué aux employés de l'UNHCR qu'elle avait fui son abri de fortune dans la banlieue de Germiston samedi dernier, quand son voisin a crié qu'une foule galvanisée par la xénophobie approchait.

« J'étais terrifiée ! Mon mari était à son travail et j'étais seule avec le bébé. Que pouvais-je emporter de notre cabane ? Des signes annonciateurs de la violence se rapprochaient et j'étais paniquée. J'ai dû fuir avant que mon bébé et moi ne soyons attaqués », s'est rappelée Filizarda Mbanza.

Avec son bébé sur le dos, Filizarda Mbanza a suivi d'autres familles qui fuyaient vers le poste de police le plus proche. La police les a ensuite amenés au centre social de Germiston. « Je ne sais même pas comment je suis arrivée ici. J'étais très perturbée. Mon mari était-il toujours vivant ? Ma maison, mes possessions.... J'ai le coeur brisé », a dit la maman, abasourdie.

En traversant le centre social peu ventilé, les employés de l'UNHCR ont été frappés par de fortes odeurs dues à la pénurie d'équipements pour la toilette et d'installations sanitaires.

Les enfants semblaient insensibles à la gravité des faits et jouaient gaiement autour du bâtiment, alors que la mine grave de leurs parents reflétait leur situation ayant radicalement changé durant ces derniers jours. Des volontaires humanitaires essayaient d'apparaître joyeux pour détendre l'atmosphère.

Des personnes ont dit qu'elles voulaient rentrer dans leur pays d'origine, particulièrement ceux qui viennent du Mozambique. Mais les Zimbabwéens ne peuvent pas rentrer dans leur pays qui connaît une crise politique et économique majeure.

« Tant que [le Président zimbabwéen] Robert Mugabe et [le chef de l'opposition] Morgan Tsvangirai ne se rencontreront pas pour entamer des pourparlers, nous ne pourrons pas rentrer ! Nous avons fui le harcèlement et les coups et nous sommes arrivés directement ici », a dit une femme, ajoutant : « Que devons-nous faire ? »

Les nouveaux résidents du centre social attendaient impatiemment la distribution d'aide, y compris des couvertures. Le partenaire d'exécution de l'UNHCR, le Service Jésuite des réfugiés (JRS), procède à la distribution des couvertures et des nattes de couchage.

« Clairement nous avons besoin d'apporter davantage de couvertures », a dit un employé de JRS. « Il fait terriblement froid. Ces couvertures sont arrivées au bon moment. » Filizarda Mbanza surveillait sa couverture et sa natte de couchage - La priorité a été donnée aux femmes et aux enfants.

Un agent de police a dit que la situation avait été chaotique au centre social quand les premières couvertures ont été livrées. « Nous avons eu des difficultés pour rétablir le calme et nous avons demandé aux coordonnateurs ici de trouver une autre méthode de distribution », a-t-il dit.

Par Pumla Rulashe à Germiston, Afrique du Sud