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Le HCR condamne une attaque mortelle sur un camp de déplacés congolais

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Le HCR condamne une attaque mortelle sur un camp de déplacés congolais

Le HCR condamne une attaque rebelle menée contre un camp dans l'est de la République démocratique du Congo qui a causé la mort de neuf personnes et fait de nombreux blessés.
5 Juin 2008
Des centaines de personnes déplacées dans les locaux d'une école située dans la région de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu.

GOMA, République démocratique du Congo, 5 mai (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a condamné jeudi l'attaque rebelle menée contre un camp de fortune dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et qui a causé la mort de neuf personnes, dont deux enfants, et fait de nombreux blessés.

L'UNHCR a déclaré qu'elle procédait à l'évacuation de son personnel et suspendait temporairement ses opérations dans la zone de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, après l'attaque de mercredi contre le camp de Kinyandoni, qui abrite environ 5 000 personnes déplacées internes.

Parmi les blessés figurent deux employés d'une organisation humanitaire non gouvernementale qui travaillaient avec l'UNHCR. Certains blessés sont soignés dans des structures médicales à Rutshuru, à environ 10 kilomètres de distance ; d'autres ont été transférés à Goma, le chef-lieu de la province.

Toutes les autres agences humanitaires ont aussi décidé de se retirer de la zone, qui est située à environ 70 kilomètres au nord de Goma. Les déplacés internes de Kinyandoni accusent les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) d'avoir perpétré cette attaque. Plus tard, l'armée congolaise a repoussé les assaillants hors du camp.

« Nous sommes choqués et inquiets car les déplacés internes, qui ont déjà été victimes des combats l'année dernière, ont été directement pris pour cible. Les assaillants ont saccagé le camp, tuant et pillant sur leur passage », a déclaré Marjon Kamara, Directrice du bureau Afrique de l'UNHCR.

Des employés de l'UNHCR, des fonctionnaires du gouvernement et des travailleurs d'une agence humanitaire locale, Saving Lives through Alternative Options (SLAO), étaient présents dans le camp durant l'attaque menée par les rebelles. A la mi-journée mercredi, plusieurs hommes armés ont fait irruption dans le bureau de SLAO dans le camp et ils ont dérobé des téléphones mobiles et de l'argent aux employés.

Quand ils ont quitté les locaux, les rebelles ont commencé à tirer aveuglément sur les gens dans le camp, notamment sur un groupe d'enfants, qui assistaient à une cérémonie liée à la Journée mondiale de l'environnement (célébrée le 5 juin).

« L'un des déplacés internes a couru vers nous pour nous dire que des soldats des FDLR étaient entrés dans le camp. Avant que nous n'ayions pu réagir, nous avons entendu les premiers tirs et tout le monde a fui dans toutes les directions. Les gens hurlaient alors que des soldats tiraient directement sur la foule », a expliqué un employé de l'UNHCR.

Emile Segbor, le coordonnateur adjoint de l'UNHCR pour les opérations dans l'est de la RDC, a indiqué que la confusion régnait dans le bureau de SLAO alors que des tirs avaient lieu juste au dehors.

« Les gens se cachaient derrière les bancs et les tables, quand les soldats ont commencé à tirer aveuglément », a-t-il dit depuis Goma, ajoutant : « Deux des enfants sont morts dans la nuit. SLAO prépare leur enterrement. »

L'UNHCR a établi une présence à Rutshuru en novembre dernier pour aider des dizaines de milliers de déplacés internes nouvellement arrivés dans six sites de la région. A cause de la situation sécuritaire fragile, ce n'est qu'en mars de cette année que, pour la première fois, l'UNHCR et d'autres agences humanitaires ont pu atteindre les déplacés internes à Kinyandoni.

A peine un mois plus tard, de nouveaux combats ont éclaté entre les forces gouvernementales et les rebelles des FDLR près du site de déplacés internes de Kinyandoni, imposant une brève suspension de l'enregistrement des nouveaux déplacés internes et de la distribution de l'aide.

Un accord de paix a été signé entre le gouvernement et plusieurs groupes congolais rivaux en janvier 2008. Cependant l'accord a été violé plusieurs fois depuis. A la fin de l'année dernière, le Gouvernement de la RDC a aussi promis de désarmer les troupes des FDLR sur son territoire. Des groupes locaux et internationaux de défense des droits de l'homme ont fait état du peu d'avancées dans la mise en application de l'accord de paix signé en janvier.

L'UNHCR et ses partenaires gèrent des sites hébergeant quelque 80 000 déplacés internes au Nord-Kivu. Sur la population totale des déplacés internes en RDC s'élevant à 1,3 million, environ 860 000 se trouvent dans cette province en proie à des troubles.