La conférence du HCR sur la réinstallation se concentre sur l'aide aux réfugiés en danger
La conférence du HCR sur la réinstallation se concentre sur l'aide aux réfugiés en danger
GENEVE, 2 juillet (UNHCR) - Les représentants de 34 pays se sont réunis cette semaine à Genève pour coordonner les efforts internationaux visant à aider les centaines de milliers de réfugiés qui continuent d'être en danger dans les pays où ils ont trouvé asile.
Les consultations tripartites annuelles sur la réinstallation, clôturées mercredi après trois jours de discussions, ont rassemblé des représentants des gouvernements, des membres des organisations non gouvernementales et des experts de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés. C'est le plus grand et le plus important événement du genre au monde.
« Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur la responsabilité de protéger, mais nous souhaiterions saisir cette opportunité pour encourager les Etats à envisager la réinstallation comme une forme concrète de partage de cette responsabilité », a déclaré Vincent Cochetel, directeur adjoint pour la protection internationale.
Le fait de fuir les persécutions ou la guerre dans leur propre pays ne signifie pas toujours que les réfugiés sont hors de danger. Dans certains cas, les menaces qui les ont forcés à fuir en premier lieu existent également dans le pays où ils demandent l'asile.
Dans d'autres cas, de nouveaux dangers surviennent pour les personnes ayant des besoins spécifiques ou se trouvant dans une situation particulièrement vulnérable. L'UNHCR essaie alors, au cas par cas, de trouver un pays tiers sûr pour les accueillir ou les réinstaller.
Les réfugiés réinstallés reçoivent une protection juridique, le droit de séjourner et ultimement la nationalité des gouvernements qui acceptent de les accueillir. L'UNHCR travaille étroitement avec les autorités centrales et locales, les ONG, et les groupes religieux et caritatifs pour trouver des solutions à ces cas.
Rose Mapendo, ex-réfugiée congolaise, qui s'est exprimée lors de la conférence lundi et qui a pris part aux groupes de discussion, est un exemple vivant de la façon dont la réinstallation permet à certains réfugiés en danger de prendre un nouveau départ.
Rose a subi des violences et des brutalités atroces avant d'être réinstallée aux Etats-Unis. Son mari a été assassiné. Tout en expliquant sa joie d'être enfin en sécurité avec ses 10 enfants et son petit fils, elle a trouvé la vie aux Etats-Unis difficile au début. « Je ne pouvais communiquer avec personne », a-t-elle déclaré. « Je ne savais pas parler anglais et je ne savais ni lire ni écrire. C'était très dur. »
Bien qu'elle n'ait jamais suivi de scolarité officielle, Rose a appris seule à lire et à écrire. Elle est devenue citoyenne américaine et elle a aidé à monter une organisation humanitaire pour soutenir les réfugiés vulnérables en Afrique. Elle est désormais capable d'aider d'autres personnes qui, comme elle, ont connu des expériences traumatisantes.
En dépit des efforts pour augmenter le nombre de places disponibles, seule une faible proportion des réfugiés dans le monde - généralement les plus vulnérables - sont réinstallés. Les pays de réinstallation accueillent environ 70 000 personnes par an, mais l'UNHCR estime que le nombre total de personnes nécessitant une réinstallation avoisine les 560 000, soit moins de 5 % de la population réfugiée dans le monde.
L'UNHCR encourage la réinstallation dans le contexte de politiques plus vastes qui visent à s'attaquer aux causes de la fuite et à renforcer le principe et la pratique de l'asile. La capacité de réinstaller des réfugiés qui en ont besoin demeure un moyen effectif d'offrir aux réfugiés à la fois une protection et une solution durable à leur situation dramatique.
L'année dernière, l'UNHCR a soumis 99 000 cas de réinstallation, soit 83 % de plus qu'en 2006. Quelque 75 300 réfugiés ont été admis par 14 pays de réinstallation en 2007. Les principaux pays de réinstallation étaient les Etats-Unis (48 300 cas, y compris des réunions de famille), le Canada (11 200), l'Australie (9 600), la Suède (1 800) et la Norvège (1 100).
Les principaux pays d'origine des réfugiés réinstallés l'année dernière étaient le Myanmar (20 200), le Burundi (6 300), la Somalie (5 900), l'Iraq (3 800) et la République démocratique du Congo (2 500).
« La réinstallation est tout à la fois un outil de protection, une solution durable et un instrument de solidarité internationale. En ce sens, elle est très précieuse mais nous devons la rendre accessible à un plus grand nombre de réfugiés, en particulier ceux qui se trouvent dans des situations de réfugiés prolongées », a déclaré Vincent Cochetel.
Par William Spindler, Genève