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Le HCR accélère le transfert des réfugiés alors que les attaques à la frontière s'intensifient

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Le HCR accélère le transfert des réfugiés alors que les attaques à la frontière s'intensifient

12 Mars 2004
De jeunes réfugiés soudanais bravant une tempête de sable et les risques des attaques des milices à Bamina, à l'Est du Tchad.

ABECHE, Tchad, 12 mars 2004 (UNHCR) - L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés accélère actuellement le transfert de dizaines de milliers de réfugiés soudanais dans l'Est du Tchad. L'UNHCR s'emploie aussi à réunir les enfants réfugiés et leurs familles alors que les raids des milices s'intensifient le long de la frontière soudano-tchadienne.

La situation était déjà précaire pour les quelque 110 000 réfugiés soudanais qui campaient à la frontière depuis le printemps dernier après leur fuite depuis la région du Darfour. Les raids de plus en plus fréquents des milices soudanaises de l'autre côté de la frontière ont rendu encore plus urgent le déplacement de ces réfugiés vers les terres plus sûres de l'intérieur du pays.

Durant le dernier mois et demi, les milices soudanaises ont traversé la frontière presque chaque jour pour voler le bétail des réfugiés. Le dernier incident majeur s'est passé dimanche quand 35 hommes armés ont attaqué les villes frontalières de Ouendalou et Absogo et ont volé 100 têtes de bétail, selon les réfugiés.

L'un d'entre eux a été tué près de sa hutte à Ouendalou tandis qu'un autre a été blessé à Absogo.

Un nombre croissant d'incursions de ce type a également été signalé plus au Sud, dans la région d'Adé.

A ce jour, l'UNHCR a transféré plus de 10 000 réfugiés soudanais depuis leur abri de fortune près de la frontière vers des camps situés plus à l'intérieur des terres de l'Est tchadien. L'UNHCR accélère ces déplacements en multipliant les convois et en prospectant pour trouver des terrains propres à l'installation de nouveaux camps.

A partir de lundi, les convois vers le camp de Farchana partiront tous les jours grâce aux considérables améliorations dans l'approvisionnement en eau du camp qui dispose maintenant de quatre trous de sonde et de deux nouveaux puits, permettant ainsi l'approvisionnement en eau de 6 000 personnes.

De nouveaux camps sont sur le point de devenir opérationnels à Mile et à Goz Amer où les transferts pourraient commencer dans les dix prochains jours.

L'UNHCR explore également deux nouveaux sites à Abdi Hadjelidje et Iridiba qui devraient être prêts pour l'accueil des réfugiés dans les semaines à venir.

A eux deux, ces nouveaux camps peuvent accueillir plus de 30 000 réfugiés.

L'UNHCR espère pouvoir transférer 60 000 réfugiés soudanais vers des camps à l'intérieur des terres avant la fin mai, début de la saison des pluies qui rend les routes impraticables pour les véhicules lourds.

Pendant ce temps, plus au Nord dans la ville de Bahai, l'UNHCR a recensé 53 enfants non-accompagnés âgés de 2 à 18 ans, qui ont été séparés de leurs familles lorsqu'ils ont fui les combats du Darfour fin janvier-début février.

L'un d'entre eux, un garçon de 9 ans, a raconté ce qui s'est passé dans son village : « J'étais avec mon père et ma mère dans le champ à surveiller le troupeau. Un avion a bombardé toute la région. J'ai vu mon père tomber par terre et j'ai fui les bombardements. Je ne sais pas s'il est toujours en vie et je ne sais pas où est ma mère. J'ai rencontré d'autres garçons qui ne savent pas non plus où sont leurs parents. Nous avons décidé de rester ensemble et de marcher.

Nous avons rencontré des garçons plus âgés de notre village qui nous ont averti que les milices pouvaient nous kidnapper pour nous enrôler dans leurs groupes s'ils nous trouvaient. Nous avons donc décidé de marcher vers le Tchad ».

Cinq de ces enfants ont déjà retrouvé leurs parents le long de la frontière entre Bahai et Tiné. L'UNHCR travaille en collaboration avec les autorités locales pour retrouver les familles dans les camps le long de la frontière et aussi en coopération avec le Comité international de la Croix Rouge afin de faciliter la réunion des familles séparées par la frontière soudano-tchadienne.