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Le HCR restaure 134 écoles primaires au nord de l'Ouganda

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Le HCR restaure 134 écoles primaires au nord de l'Ouganda

L'UNHCR soutient la réouverture, dans leurs sites d'origine, de dizaines d'écoles ayant été transférées pendant les années de combat au nord de l'Ouganda.
24 Juin 2008
Certains cours dans l'école primaire de Awal Kok ont toujours lieu sous les arbres parce qu'il n'y a pas assez de salles de classe.

AWAL KOK, Ouganda, 23 juin (UNHCR) - Après six années, le village de Awal Kok au nord de l'Ouganda a enfin retrouvé son école primaire. Des dizaines d'autres écoles sont également réimplantées dans leurs sites d'origine avec l'aide de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés alors que la paix revient dans le nord après deux décennies de conflit.

L'école de Awal Kok avait été transférée vers un site à 25 kilomètres de là en 2002 lorsque les combats entre les troupes gouvernementales ougandaises et le mouvement rebelle de l'Armée de résistance du Seigneur ont fait rage dans la région et ont forcé les populations à fuir pour sauver leur vie. Des centaines de milliers de personnes déplacées sont toutefois rentrées chez elles depuis que les parties rivales ont entamé des pourparlers de paix il y a deux ans.

De nombreuses personnes rentrent dans des villages dévastés par les combats et laissés à l'abandon. Les infrastructures doivent être reconstruites et les services de base rétablis, notamment en matière de santé et d'éducation. L'UNHCR a déjà soutenu la restauration de 134 écoles, dont celle de Awal Kok, dans les districts de Gulu, Amuru, Pader et Kitgum.

Quand un camion de l'UNHCR, chargé de fournitures scolaires et de réserves, est arrivé dans l'école primaire de Awal Kok il y a 4 mois, l'endroit était en pagaille. Le bâtiment d'un seul étage était vide et n'avait ni fenêtres, ni portes. Sur les terrains de jeux à l'extérieur, la jungle envahissait tout.

Mais les élèves enthousiastes et leurs parents étaient sur place pour décharger les bureaux, les chaises et d'autres équipements scolaires. « Nous sommes très heureux d'être rentrés », a déclaré Sylvesto Okwera, directeur de l'école, tout en mettant la main à la pâte avec les autres.

Aujourd'hui, l'endroit est transformé. Les buissons ont été coupés et le complexe nettoyé, tandis que certaines fenêtres et portes ont été réparées. Deux nouveaux réservoirs d'eau ont été installés et les cours battent de nouveau leur plein.

« Il est beaucoup plus facile de surveiller les élèves parce que c'est la seule école ici. Dans notre site précédent, nous partagions le même complexe avec six autres écoles accueillant des milliers d'élèves », a déclaré Sylvesto Okwera, qui est aussi professeur de mathématiques.

« Il était alors difficile de maintenir la discipline car parfois nous ne pouvions même pas identifier nos élèves parce que certaines écoles avaient un uniforme de la même couleur », a-t-il ajouté.

Pendant les années de troubles, qui ont fait des dizaines de milliers de morts parmi les civils, près de 2 millions de personnes ont fui leur foyer et trouvé refuge dans des sites et des installations pour personnes déplacées. Ici, ils ont rouvert leurs écoles de village. L'école primaire de Awal Kok en est un exemple.

Avec le retour d'une paix relative, de nombreuses personnes veulent rentrer dans leur village et rétablir les services de base. Mais les autorités du district n'ont ni les ressources ni l'argent pour aider tout le monde et beaucoup ont sollicité des organisations humanitaires comme l'UNHCR.

« La première demande que nous avons reçue pour la réimplantation physique des écoles a émané des membres de la communauté eux-mêmes », a affirmé Sisse Kristensen, responsable des services communautaires au sous-bureau de l'UNHCR dans le district de Gulu, où Awal Kok est situé. « Lorsque nous avons pris conscience qu'il y avait tant de demandes de la part de la communauté, nous avons rencontré les autorités du district pour élaborer une stratégie sur la façon de procéder ».

L'école primaire d'Oguta dans le district de Pader a également été réimplantée dans son site d'origine - en haut d'une colline dans la campagne, loin du tourbillon de la vie des camps qui dérangeait les élèves et les enseignants selon eux. Quand les anciens élèves ont fui leur foyer en 2003 pour trouver refuge à Pajulle, 10 kilomètres plus loin, ils ont dû partager un complexe avec 15 autres écoles primaires.

« L'environnement dans lequel nous sommes aujourd'hui devrait être celui de toute école. C'est calme, tranquille et propice à l'apprentissage », a affirmé Washington Lagoro, le directeur de l'école.

« J'aime cet endroit parce que c'est près de chez moi et il y a beaucoup d'espace pour jouer, contrairement au camp », a ajouté Vicky Apeyo. Comme la plupart des élèves de l'école, elle a un rêve. « Quand je serai grande, je veux être tailleur. Et la réalisation de mon rêve doit commencer ici ».

La réouverture d'écoles dans des villages autrefois désertés est un signe encourageant, même si des défis subsistent car l'infrastructure est minimale. Les communautés sont bien sûr reconnaissantes et certaines ont manifesté leur gratitude en construisant des logements pour les enseignants de leurs enfants.

Par Moses Odokonyero, Awal Kok, Ouganda