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Le HCR a fourni un logement à 58 000 rapatriés burundais

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Le HCR a fourni un logement à 58 000 rapatriés burundais

Le HCR prévoit de prolonger un programme qui a déjà aidé des dizaines de milliers de rapatriés burundais à construire leurs maisons dans leur village d'origine.
2 Janvier 2008
Grâce à l'UNHCR, Capitoline Misigaro et ses enfants vivent maintenant dans un logement permanent.

MUYINGA, Burundi, 31 décembre (UNHCR) - Quand Capitoline Misigaro, une veuve âgée de 30 ans, est retournée chez elle au nord-est du Burundi, après avoir passé près de 10 ans dans un camp de réfugiés en Tanzanie, elle savait que la vie serait difficile. En fait, la réalité fut bien pire que ce qu'elle avait imaginé.

En montrant du doigt une hutte de cinq mètres carrés, faite de branches et recouverte de feuilles, Capitoline Misigaro a expliqué qu'avec ses trois enfants, ils ont dû s'entasser dans cet abri misérable durant la première année après leur retour au pays.

« Quand il pleuvait, nous ne pouvions pas dormir, la pluie rentrait à l'intérieur de notre abri. Les enfants tombaient malades à cause du froid. Comme je gagnais seulement 400 francs burundais (36 cents) par jour pour des travaux dans les champs, je n'aurais pas eu les moyens de construire une maison », a-t-elle récemment expliqué à des visiteurs, dans son village situé dans la province de Muyinga.

La vie de Capitoline Misigaro s'est nettement améliorée après qu'elle ait pu bénéficier d'un programme de logement mené par l'UNHCR, qui a assisté quelque 58 000 rapatriés burundais depuis cinq ans. Ce programme devrait être prolongé en 2008, ce qui devrait encore aider encore des milliers de familles de rapatriés.

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a construit une maison en brique et en ciment pour Capitoline Misigaro et sa famille - depuis que les membres de cette famille ont emménagé, leur santé et leurs conditions de vie se sont grandement améliorées.

« Avec notre nouvelle maison, ce n'est pas comme avant. Les enfants sont en bonne santé et ils peuvent aller à l'école », a-t-elle dit. « Je veux remercier vivement ceux qui ont financé notre nouvelle maison. Sans cette aide, nous vivrions encore là-bas », a ajouté la rapatriée, en montrant du doigt leur ancien abri délabré.

En principe, toutes les familles rapatriées sans abri sont éligibles pour recevoir une aide de l'UNHCR et construire une petite maison de trois pièces, qui coûte environ 500 dollars à l'agence. Les familles les plus vulnérables ont la priorité, spécialement celles qui sont dirigées par des femmes ainsi que celles comptant des handicapés ou des personnes âgées.

Environ 90 pour cent des réfugiés, qui sont assistés dans le cadre du programme de logement mené par l'UNHCR, reçoivent du matériel pour construire eux-mêmes leurs nouvelles maisons, ils sont guidés par des professionnels. Cela développe leur sens de la propriété et les aide aussi à acquérir de nouvelles compétences.

Sylvestre Nkurikiye, âgé de 66 ans, a construit sa nouvelle maison sur les ruines de son ancienne demeure, qui avait été réduite en cendres durant une attaque survenue en 1998 contre son village situé dans la province de Makamba, au sud du Burundi. « Nous avons reçu les poutres, la toiture, du ciment, les portes et les fenêtres. J'ai fabriqué moi-même les briques, et les voisins ont aussi participé à la construction », a expliqué Sylvestre Nkurikiye, qui a dû payer un maçon pour monter les murs.

Avec sa famille, il a maintenant un toit ainsi qu'une parcelle de terrain sur laquelle il peut cultiver du maïs, du manioc, des haricots, des cacahuètes et de l'huile de palme pour subvenir à ses besoins. « Je suis content d'être dans mon pays natal. La situation sécuritaire est bonne », a affirmé Sylvestre Nkurikiye, qui a perdu deux enfants tués par des mines terrestres durant leur fuite vers la Tanzanie il y a presque 10 ans.

Le Burundi, l'un des pays les plus pauvres de l'Afrique sub-saharienne, a accueilli quelque 380 000 réfugiés de retour - soit cinq pour cent de la population. Les rapatriés rentrent des pays voisins depuis 2002. Des mesures initiales de réintégration, comme ce programme de logement, sont vitales pour assurer un retour durable.

La plupart des rapatriés ayant bénéficié des programmes de retour de l'UNHCR depuis 2002 subviennent à leurs besoins grâce à l'agriculture, et la plupart ont pu retrouver leurs terres. Mais plus de 80 pour cent d'entre eux ont dû construire ou acheter une nouvelle maison, selon les résultats d'une étude menée cette année par l'UNHCR et le Programme alimentaire mondial.

Alors que le nombre de rapatriés devrait augmenter en 2008, l'UNHCR s'attend à devoir étendre son programme de logement au Burundi. Grâce aux contributions versées par des donateurs comme la Commission européenne et le Japon, l'UNHCR pourra fournir une maison à 14 300 familles vulnérables au moins, cette année.

Par Andreas Kirchhof à Muyinga et Makamba, Burundi