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Le chef du HCR se félicite du soutien des villes envers les réfugiés

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Le chef du HCR se félicite du soutien des villes envers les réfugiés

Lors d'une importante conférence à Genève, Filippo Grandi s'est félicité du rôle des villes dans la transition vers une approche plus ouverte et plus inclusive envers les réfugiés.
18 Décembre 2018
Josphat Koli Nanok, gouverneur du comté de Turkana au Kenya (à gauche), Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, et Fatma Șahin, maire de la municipalité métropolitaine de Gaziantep et présidente de l'Union des municipalités, Turquie, lors du 11e Dialogue du Haut Commissaire sur les défis de protection, à Genève.

GENÈVE - Des villes du monde entier occupent un rôle fer de lance par leur accueil de réfugiés, en leur donnant une chance de s'épanouir hors de l’environnement des camps traditionnels, a déclaré aujourd'hui le chef des réfugiés des Nations Unies.

Lors de l'ouverture d'une importante conférence à Genève, à laquelle ont participé des maires de grandes villes comme Bristol, Gaziantep, Quito et Mogadiscio, Filippo Grandi a déclaré que les villes jouaient un rôle de premier plan dans la promotion d'une nouvelle approche pour l’accueil des réfugiés, fondée sur l'ouverture et l'inclusion.

« Nous pensons qu'une approche inclusive, basée sur l'investissement dans l'éducation et l'emploi, est un modèle bien meilleur et plus durable, plus digne, qui donne vraiment aux réfugiés des opportunités pour l'avenir », a précisé le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. « Ce sont les villes qui sont à l'avant-garde dans la mise en œuvre de ces politiques. »

M. Grandi a salué le travail accompli par les maires et d’autres représentants des autorités locales du monde entier qui permettent d’offrir un nouveau départ aux personnes victimes de déplacement forcé.

« Nous comptons sur vous pour continuer à défendre ces valeurs. »

« Toutes ces villes ont été à l’origine de nouvelles approches en matière d'accueil, d'inclusion et d'opportunités offertes aux personnes en situation de déplacement », a-t-il dit. « J'ai la plus grande admiration pour ces maires et autorités locales... qui ont pris position en faveur de la solidarité. Nous comptons sur vous pour continuer à défendre ces valeurs. »

Filippo Grandi s'exprimait lors de la séance plénière du 11e Dialogue du Haut Commissaire sur les défis de protection, qui se tient au Palais des Nations à Genève les 18 et 19 décembre.

Les discussions portent cette année sur la protection et l'assistance aux réfugiés, aux personnes déracinées et aux apatrides en milieu urbain, en particulier dans les villes.

Les villes jouent un rôle de plus en plus important dans l'aide aux personnes déracinées aujourd'hui, alors qu'environ 60 pour cent des 25,4 millions de réfugiés du monde vivent hors des camps, dans des villes et en milieu urbain en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique, dans les Amériques et en Asie.

« Les réfugiés et les migrants représentent une opportunité pour les villes. »

Les maires, les autorités locales, les entreprises à vocation sociale et les groupes de citoyens sont en première ligne de la réponse mondiale apportée aux réfugiés. Leur travail favorise la cohésion sociale, protège et aide les hommes, femmes et enfants déracinés.

« Les réfugiés et les migrants représentent une opportunité pour les villes », a déclaré Mauricio Rodas Espinel, maire de Quito, en Équateur, qui accueille des milliers de réfugiés, dont beaucoup sont originaires de Colombie et du Venezuela. « Ils apportent des visions, des perspectives et des expériences différentes qui peuvent servir d'outils pour le développement économique, l'inclusion sociale et l'innovation en milieu urbain. »

Marvin Rees, maire de Bristol, une ville portuaire de l'ouest de l'Angleterre, considère également les réfugiés et les migrants comme un ‘atout’ pour la communauté locale.

« Nous en avons qui travaillent pour le conseil municipal en ce moment et qui sont venus dans le pays pour demander l'asile ou en tant que réfugiés. Ils apportent une contribution phénoménale à la vie à Bristol. Et nous voulons libérer ce potentiel », a-t-il partagé.

« Je me sens entourée d'opportunités. »

Ce qui compte, c’est de donner aux personnes déracinées une chance de vivre, d'étudier et de reprendre leur vie dans les villes et en milieu urbain dans le monde entier a également été salué par les jeunes réfugiés en marge du forum, parmi lesquels Foni Joyce Vuni.

Née au Kenya il y a 26 ans de parents réfugiés soudanais, elle a reconnu que la chance de vivre dans la capitale de Nairobi lui a permis de co-fonder une organisation  - qui oriente de jeunes chômeurs vers des mentors, et lui a ouvert de vastes possibilités.

« Quand vous vivez dans un camp, le nom de réfugié vous définit. Dans un environnement urbain, on vit comme une personne normale... tout est différent », confie-t-elle en souriant. « Cela m'a permis de demander... que puis-je faire ensuite ? Que puis-je faire d'autre ? Je sens que de nouvelles d'opportunités s’offrent à moi. »

Foni Joyce Vuni et Arash Bordbar, délégués du Conseil consultatif mondial de la jeunesse, au Palais des Nations à Genève.

Depuis son installation, en 2015, à Sydney en Australie, Arash Bordbar, réfugié iranien de 25 ans, a fait des études d'ingénieur. Arash est également travailleur social auprès des jeunes et aide les réfugiés nouvellement arrivés à trouver leurs marques dans sa ville adoptive.

« Cela m'a aussi donné l'occasion d’apporter une contribution à la société. Je travaille, je paie des impôts, j'étudie et je serai bientôt un ingénieur qui construira le pays lui-même », a-t-il expliqué. « Si on vous permet de vivre dans cette ville, vous pouvez vraiment contribuer et démontrer votre potentiel. »

Le Dialogue a débuté un jour après que les États membres de l'Assemblée générale des Nations Unies se soient mis d'accord sur un nouveau cadre international - connu sous le nom de Pacte mondial sur les réfugiés - qui transformera la réponse mondiale aux déplacements massifs et aux crises de réfugiés, au bénéfice des réfugiés et des communautés qui les accueillent.

Ce nouvel accord mondial vise à apporter un soutien plus robuste aux pays où vivent la plupart des réfugiés et à renforcer la responsabilité partagée de l’aide à ceux qui sont contraints de fuir en raison de conflits ou de persécutions.

L'accord prévoit également davantage de possibilités de réinstallation - telles que le regroupement familial, les bourses d'études ou les visas humanitaires - afin que les réfugiés puissent voyager en toute sécurité. Le pacte relève également que le retour volontaire des réfugiés dans des conditions de sécurité et de dignité demeure la solution privilégiée dans la majorité des situations de réfugiés.

L’accord demande également des politiques et des mesures qui permettront aux réfugiés d'accéder à l'éducation et de mener une vie productive pendant leur exil. De plus, le pacte vise à prendre en compte l'impact sur l'environnement lié à l'accueil des populations réfugiées.


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